Salaire : la course engagée entre sociétés locales et étrangères
L'écart des salaires entre entreprises vietnamiennes et étrangères se réduit et pourrait disparaître dans les 5 à 7 années à venir, selon les résultats d'une enquête effectuée récemment par la compagnie Navigos auprès de quelque 8.000 entreprises.
Depuis le 1er janvier, le salaire minimum de base applicable aux entreprises vietnamiennes est de 540.000 dôngs, 580.000 dôngs et 620.000 dôngs selon les régions et aux entreprises à capital étranger de 800.000, 900.000 et un million de dôngs.
"Dans l'ensemble, les salaires des entreprises étrangères sont supérieurs de 14% à ceux des entreprises vietnamiennes du secteur privé", indique Mikkel Schonherr Thogersen, responsable de cette enquête. Autre résultat de celle-ci, les travailleurs des secteurs financier et du marketing sont les mieux payés. "Ces secteurs connaissent un développement rapide en nombre d'employés comme en chiffre d'affaires et manquent en outre de personnel qualifié", explique M. Thogersen.
Il existe une grande différence de salaire pour les titulaires de licences. Donc, l'expérience, la maîtrise de langues étrangères sont les facteurs importants pour déterminer leur rémunération. "Les gestionnaires formés à l'étranger perçoivent souvent le double du salaire de ceux formés au Vietnam", remarque M. Thogersen.
On constate aujourd'hui une "course aux salaires" entre entreprises. Ainsi, pour attirer le personnel qualifié, les entreprises majorent leurs rémunérations. Leur masse salariale augmente annuellement de 20% à 25%. Si cela est positif pour les salariés, tant individuellement qu'en termes d'écarts de salaire entre le Vietnam et les pays de la région et du monde, il est à craindre que le pays devienne à terme moins attrayant pour les investisseurs du fait de l'augmentation du coût de production qui en résulte.
Quelle grille salariale appropriée pour simultanément "retenir" les compétents et attirer les investisseurs ? C'est une question difficile qui se pose désormais à toutes les entreprises. Une des mesures à prendre est la création d'un Fonds de pension ajoutée - un modèle qui a vu le jour aux États-Unis dans les années 90 du 20e siècle. En dehors des assurances sociales, l'entreprise prélève de 5% à 10% sur le salaire de ses employés. À leur retraite, ces derniers récupèrent intégralement ou partiellement leurs cotisations en fonction de leur durée de travail. Au Vietnam, VinaCapital est pionnier en la matière.
Faible salaire des gestionnaires des groupes vietnamiens
Le plafond du salaire mensuel des directeurs généraux de groupes économiques vietnamiens est aujourd'hui d'environ 25 millions de dôngs (l'équivalent d'environ 1.560 dollars). Ainsi, la rétribution mensuelle du directeur général du groupe Électricité du Vietnam (EVN) est de 13,8 millions de dôngs, un montant fortement inférieur à celui des dirigeants d'entreprises à participation étrangère.
Selon le site vietlambank.com, un directeur exécutif d'une entreprise à participation étrangère perçoit 5.000 dollars par mois et un directeur financier, 3.000 dollars mensuels.
Selon une enquête du journal Dâu tu (Investissement), le poste le mieux rémunéré pour un Vietnamien travaillant chez Motorola est celui de directeur général adjoint, avec 73,7 millions de dôngs. Tandis qu'à la sarl Panasonic Home, un chef de service vietnamien touche 106 millions de dôngs par mois. Chez Standard Chartered, bien qu'aucun Vietnamien ne fasse partie de la direction, le mieux payé reçoit 71,4 millions de dôngs par mois.
"Parallèlement à l'entrée en vigueur de la Loi de l'entreprise amendée, la grille des salaires des entreprises devra être modifiée pour instituer une égalité au niveau du recrutement des salariés des entreprises", remarque Nguyên Van Minh, responsable du service de l'emploi et des salaires d'EVN.
Par Viêt Anh - Le Courrier du Vietnam - 4 Janvier 2007
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