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La hausse des prix met sous pression les ménages vietnamiens

HANOI - Sur les marchés, la hausse des prix alimentaires est devenue un casse-tête pour les ménages, dans les usines, les grèves se multiplient pour des salaires plus élevés. Le succès économique du Vietnam a un revers pour les plus modestes, qui bouclent difficilement les fins de mois.

En janvier, les prix à la consommation ont enregistré une hausse de 14% sur un an, la plus forte augmentation depuis 1995 selon le bureau des Statistiques du gouvernement. Les prix alimentaires ont même grimpé de 22%. "Je dois m`en sortir avec un salaire modeste", raconte Nguyen Thi Lien, une enseignante de 40 ans, en montrant l`étal d`un boucher où le kilo de porc est passé de 50.000 à 80.000 dong (environ 2 à 3,5 euros) en deux mois. "Cette hausse abrupte des prix affecte réellement les dépenses de ma famille", poursuit-elle. "Maintenant je dois réfléchir à deux fois avant d`acheter".

Pour Jonathan Pincus, économiste du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Vietnam, l`inflation est d`autant plus problématique que la nourriture occupe "une large part" du budget des plus pauvres au Vietnam. Le pays communiste, membre depuis l`an dernier de l`Organisation mondiale du commerce (OMC), revendique un système d`économie de marché à orientation socialiste. Depuis des mois déjà, l`inflation est au coeur des préoccupations d`autorités soucieuses d`éviter un trop grand mécontentement populaire.

Angola Press - 10 Février 2008


Flambée des prix après le Têt

Chaque année, pendant la semaine du Têt et quelques jours après, la quasi-totalité des marchandises connaît une augmentation de 20-50% des prix. En tête de liste : légumes et denrées alimentaires.

Selon les résultats d'une enquête réalisée à Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, les légumes, la viande, les fruits de mer, frais comme congelés, sont les produits qui ont connu la plus forte augmentation des prix. Par exemple, en ce moment, une botte de choux coûte entre 7.000 et 10.000 dôngs, soit le double, voire le triple d'avant le Têt. Concernant les choux-raves et choux-fleurs, ils se vendent respectivement 4.000 dôngs et 15.000 dôngs/pièce contre 2.000 et 5.000 dôngs il y a une quinzaine de jours. Le prix des crevettes congelées a doublé. Ainsi, il faut s'acquitter aujourd'hui de 300.000-400.000 dôngs pour un kilo de crevettes.

Cette inflation spectaculaire et traditionnelle à l'époque du Têt devrait encore toucher les consommateurs dans quelques jours comme l'a affirmé Pham Van Minh, directeur de la Compagnie d'abattage Phu An Sinh de Hô Chi Minh-Ville. "Les consommateurs vont devoir encore patienter quelques jours avant que les prix baissent, surtout pour l'alimentaire. En effet, les petits commerçants et les vendeurs ambulants profitent des jours fériés pour augmenter les prix", a-t-il remarqué. Cette situation vient pour l'essentiel de la hausse considérable de la demande des consommateurs, conjuguée à la baisse de l'offre. Alors que les fournisseurs tournaient au ralenti pendant les fêtes, la demande a explosé et avec elle, les prix. Par ailleurs, le froid qui touche le pays depuis plusieurs semaines a limité la production maraîchère, ce qui explique la rareté de la verdure dans les assiettes en même temps que l'inflation.

Une hausse des prix qui fait tache d'huile

Outre les produits alimentaires, les tarifs de nombreux services ont connu une hausse vertigineuse. Pour faire garder une moto aux abords des pagodes, il faut actuellement débourser 10.000 dôngs contre 2.000 en temps normal. De même, le prix d'une course en xe ôm (moto-taxi) est monté en flèche avec la baisse du nombre de conducteurs. Par ailleurs, saturés par les plats traditionnels consommés pendant les jours du Têt, nombre de consommateurs apprécient manger dans les "restaurants de rue" où ils peuvent prendre une soupe, des vermicelles aux crabes ou aux escargots. Tout comme les prix des denrées alimentaires, ceux des plats de ce type ont explosé et il faut aujourd'hui payer entre 2 et 3 fois plus pour un simple pho mangé sur le trottoir (20.000-30.000 dôngs actuellement contre 10.000 dôngs avant le Têt).

Face à cette situation, tant à Hanoi qu'à Hô Chi Minh-Ville, nombre de ménagères préfèrent se rendre dans les grandes surfaces qui ont rouvert leurs portes au public les 5e et 6e jour du 1er mois lunaire (avant-hier et hier). En effet, les prix pratiqués dans ces établissements sont le plus souvent fixes, même durant les jours après le Têt. En outre, les grandes surfaces sont capables de répondre à la forte demande car elles disposent de stocks importants. La plupart d'entre elles ont même augmenté leurs commandes auprès de leurs fournisseurs de près de 50% à l'occasion du passage à l'Année du Rat, ont souligné Nguyên Ngoc Hoà, directeur de Co-op Mart, et Ngô Van Hai, directeur adjoint de la chaîne de supermarché Citimart.

Par Hà Anh - Le Courrier du Vietnam - 13 Février 2008