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Un généraliste français, "passerelle" du milieu médical franco-vietnamien

Le docteur Philippe Biberson occupe depuis 2006 le poste de directeur général de l'Hôpital français de Hanoi, 1er établissement privé à capital entièrement étranger. Il est considéré comme la “passerelle” entre le monde médical vietnamien et celui de la France.

Arrivé au Vietnam en septembre 2001, Philippe Biberson a d'abord travaillé à l'Hôpital français pendant 2 ans comme coordinateur et responsable du Service d'hospitalisation. Ensuite, il est affecté au Service de coopération de l'ambassade de France au Vietnam, travaillant au renforcement de la coopération médicale avec le Vietnam de 2002 à 2006, notamment en ce qui concerne la formation professionnelle des médecins vietnamiens, la coopération interuniversitaire et la recherche. Il a participé à l'établissement de liens de partenariat hospitaliers, à la lutte contre le sida ainsi qu'à la coopération décentralisée et non gouvernementale. Son travail lui a valu d'être décoré par Jean-François Blarel, ambassadeur de France au Vietnam de l'époque, des insignes de Chevalier de l'Ordre national du Mérite, au mois de juillet 2007, pour "ses contributions en tant qu'attaché de coopération médicale au Vietnam", selon le diplomate. Philippe Biberson s'était notamment attaché à développer la coopération dans la lutte contre le VIH/sida, en signant un accord en la matière avec GIP Esther.

Depuis sa prise en fonction, l'Hôpital français de Hanoi a connu des périodes difficiles. En effet, en mars 2003, l'établissement a été durement frappé par l'épidémie du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère). Pourtant, le comportement exemplaire de toute l'équipe a permis de limiter et de vaincre le SRAS au Vietnam. En mai 2006, une attaque fortement médiatisée de la famille d'un patient contre l'hôpital a entrainé une forte baisse de fréquentation. Une situation qui a duré assez longtemps et qui a obligé toute l'équipe franco-vietnamienne de médecins et d'employés à travailler d'arrache-pied plusieurs mois, recherchant très attentivement les faiblesses pour y remédier, les unes après les autres, afin de regagner la confiance de la clientèle. Finalement, l'hôpital a réussi à tirer les marrons du feu en se renforçant notamment en matière d'organisation et il a retrouvé dès 2007 un très bon niveau d'activité.

Ne pas se décourager devant les épreuves

"Pour moi, la période la plus difficile, c'était celle où je suis devenu le tout nouveau directeur de l'hôpital", se rappelle M. Biberson, d'autant que le public vietnamien d'aujourd'hui possède de plus en plus d'informations sur la santé et que ses exigences de qualité envers les hôpitaux, en général, et donc ceux français, sont de plus en plus grandes. Il s'intéresse particulièrement aux questions de santé (nouveaux traitements et équipements) et d'accès aux soins. Il note que le système médical et hospitalier vietnamien est de plus en plus performant, en particulier dans les grandes villes comme Hanoi et Hô Chi Minh-Ville, constituant la principale concurrence des hôpitaux privés. Les hôpitaux publics sont dotés d'équipements et de technologies ultra-modernes. Pour les hôpitaux privés, le travail en partenariat s'impose avec les hôpitaux publics. Il s'agit, en général, d'un grand défi du monde médical et plus particulièrement pour l'Hôpital français de Hanoi, a estimé Dr. Biberson.

Par ailleurs, la question de la communication est essentielle. Les différences culturelles et linguistiques constituent parfois une difficulté supplémentaire au travail des médecins ainsi qu'à une bonne compréhension entre le praticien et le malade, même au sein de l'équipe médicale. Des formations professionnelles en anglais et français sont régulièrement organisées pour l'ensemble du personnel tant médical qu'administratif.

Ainsi, la réunion médicale quotidienne de l'ensemble de l'équipe de médecins vietnamiens et français de 08h00 à 08h30 s'avère un outil indispensable à l'établissement d'une bonne coordination des soins. Elle a pour objet essentiel de définir les mesures adéquates pour établir les diagnostics, les thérapies et les soins aux patients, surtout pour les cas graves et complexes. “Il s'agit d'un travail collectif nécessaire et d'un lieu d'échanges d'expériences permettant d'améliorer incessamment la qualité des services et des thérapies”, a précisé M. Biberson. Conscient des évolutions du milieu hospitalier et de la qualité des services d'hospitalisation, M. Biberson a encouragé le recours aux experts, médecins et spécialistes des hôpitaux Bach Mai, Viêt-Duc, de gynécologie et d'obstétrique, de pédiatrie, de l'Institut de cardiologie, etc., pour aider à la prise en charge des cas les plus compliqués... Son hôpital a parfois recours à la télémédecine avec le monde médical en France par e-mail, un travail indispensable en ce temps d'intégration à la médecine mondiale.

La direction de l'Hôpital français comprend aussi le professeur Vo Van Ban, directeur général adjoint et spécialiste en psychothérapie, et Lucien Blanchard, directeur du management qui contribuent depuis des années, malgré maintes difficultés, avec l'amour du travail, au succès de l'hôpital. Résultat : 2007 a connu une forte croissance, année fructueuse pour l'équipe franco-vietnamienne, qui s'est vu décerner le prix Dragon d'or par le ministère du Plan et de l'Investissement et le journal Thoi bao kinh tê (Vietnam Economic Times).

Premier hôpital à capital entièrement étranger

Fondé en 1997, l'Hôpital français de Hanoi, au capital statutaire de 26,7 millions de dollars, est devenu en 2000 le premier établissement hospitalier à capital entièrement étranger. Son capital s’élève à plus de 15 millions de dollars. Son chiffre d'affaires a connu une croissance de 24% en 2007. Les malades vietnamiens représentent jusqu'à 80% de sa clientèle, le reste étant de toutes nationalités. Il a récemment reçu une nouvelle accréditation - périmètre de compétence - pour 2007 -2012, remise par le ministère de la Santé, et le certificat d'Hôpital d'excellence de cet établissement. Son personnel de 247 personnes comprend 2 maîtres de conférence et 115 médecins de niveau post-universitaire. Outre un corps de médecins travaillant en permanence à l'hôpital, une équipe de 150 docteurs français de toutes spécialités viennent y pratiquer. Chacun des groupes de médecins français, de 20 à 25 personnes, procèdent à des échanges d'expérience professionnelle avec leurs confrères vietnamiens. D'après le docteur Vo Van Ban, directeur général adjoint, l'hôpital a récemment réussi à utiliser nombre de nouvelles technologies dans le diagnostic et la thérapie dont, tout récemment, la chirurgie laparoscopique pour le traitement des maladies rénales. Afin de satisfaire l'exigence de plus en plus grande des patients, l'hôpital garantit la fourniture des meilleurs services complets, de l'accueil aux thérapies en passant par les examens médicaux et les soins. L'Hôpital français de Hanoi est le seul établissement de sa catégorie à assurer son corps médical contre les risques professionnels. Il s'agit d'un point qui a été débattu lors de la dernière session de l'Assemblée nationale. Avec pour devise ”Tout pour la satisfaction des patients”, l'hôpital envisage de mettre sur pieds un réseau de cabinets satellites semblables à celui de H Clinic Trung Hoà, créé en août 2006 dans la nouvelle agglomération Trung Hoà-Nhân Chinh de Hanoi.

L'hôpital s'est vu décerner, entre autres récompenses, le Prix Dragon d'or à 3 reprises en 2004, 2005 et 2007, un satisfecit de la Chambre de Commerce et d'Industrie du Vietnam (VCCI) pour ses meilleurs résultats dans le traitement, la thérapie et les soins médicaux en faveur de la communauté des entreprises en 2005. Il est aussi titulaire du 2e prix de gestion d'hôpital d'Asie en termes de marketing pour les années 2005 et 2006.


Par Lê Hà - Le Courrier du Vietnam - 23 Mars 2008