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La stratégie de Hô Chi Minh à l'ère de la globalisation

Pour le 35e anniversaire des Accords de Paris, les dirigeants réaffirment les préceptes de l'oncle Hô en les réactualisant.

Di bat bien, ung van bien («Rester ferme sur les principes, s'adapter aux circonstances»). La stratégie diplomatique du leader historique Hô Chi Minh est à l'honneur ces derniers jours au Vietnam. Le pays fête en effet le 35e anniversaire des accords de paix conclus le 27 janvier 1973 à Paris entre les Etats-Unis, la République démocratique du Vietnam, la République du Vietnam et le Front national pour la libération. Ces accords avaient marqué une étape décisive de la «vietnamisation» de la guerre et du processus de paix au Vietnam. Occasion pour les dirigeants de réaffirmer les préceptes de l'Oncle Hô.

«Bâton magique»

Pham Gia Khiem, vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, rappelle la stratégie qui a mené les communistes à la victoire dans un article du quotidien Nhan Dan paru le 27 janvier dernier. Il s'agissait à l'époque, entre autres, d'adapter le front uni - politique, armée et diplomatie - pour exiger invariablement le retrait des forces armées américaines au nom du principe de l'indépendance. Aujourd'hui, selon Pham Gia Khiem, ce même principe d'indépendance devrait rester le «bâton magique» qui permet au pays d'être stable face aux changements et de dépasser les complexités et dissensions internationales. En même temps, la tactique de la souplesse privilégie le front diplomatique, en lui donnant le rôle prédominant de «flèche stratégique» pour assurer au pays une position économique avantageuse dans le monde.

Nguyen Thi Binh, ancienne vice-présidente du Vietnam et ex-cheffe de la délégation du Front national pour la libération à la Conférence de Paris, a rappelé pour sa part dans un récent entretien avec le journal Viet Bao l'impact de la stratégie diplomatique de l'Oncle Hô. Elle insiste aussi sur le soutien des pays socialistes comme l'Union soviétique ou la Chine ainsi que de l'opinion publique mondiale. La présence, en 1973, d'une femme à la tête d'une délégation parmi des négociateurs d'un conflit particulièrement meurtrier a apporté de la publicité et de la sympathie à une conférence qui a duré presque cinq ans. Citée dans le Courrier du Vietnam, Nguyen Thi Binh souligne «l'habilité et la mobilité en matière de tactiques diplomatiques dans la guerre d'hier comme dans la paix d'aujourd'hui». Elle plaide pour un Vietnam qui «profite de la coopération internationale» tout en réaffirmant que sa «mission de préserver la souveraineté territoriale nationale est inaltérable».

La République socialiste du Vietnam, nouveau membre non permanent du Conseil de sécurité des Nations unies en 2008, s'apprête à en assumer la présidence pendant le mois de juillet prochain. Une nouvelle occasion pour tester la stratégie diplomatique de l'Oncle Hô sur des questions tout aussi explosives, mais cette fois, sur un terrain bien plus global.

Par Thanh-Huyen Ballmer-Cao - Le Temps (.ch) - 4 Février 2008