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Concentration d'activités pour la célébration du 20 mars

"Cette année, les manifestations célébrant la Journée internationale de la Francophonie, le 20 mars, ciblent les groupes les plus jeunes ainsi que les élèves", a anoncé le 18 mars Alexis Platon Hadjimichalis, ambassadeur de Grèce et président du Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones de Hanoi, lors d'une conférence de presse le 18 mars à Hanoi.

Ces activités seront de plus en plus concentrées par rapport aux précédentes années, en attirant des représentants d'ambassades, de délégations et d'institutions francophones de Hanoi. La Journée internationale de la Francophonie, célébrée chaque année le 20 mars sur les 5 continents, constitue pour le Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones de Hanoi l'occasion de fêter le lien ancien, puissant et original, qui unit les francophones vietnamiens aux 200 millions autres hommes et femmes ayant en commun l'usage de la langue française et les valeurs qu'elle véhicule.

Quelques mois après la ratification par la République socialiste du Vietnam de la Convention de l'UNESCO sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles, c'est un festival de film qui illustrera la richesse et la créativité des cinématographies francophones. Ce festival du cinéma francophone rassemblera ainsi 7 pays qui présenteront 13 courts et longs métrages, dont la majorité aborderont la thématique de l'environnement qui est aujourd'hui cruciale pour tous et qui illustre bien la diversité de l'espace francophone. Les projections seront organisées du lundi 24 mars au jeudi 3 avril dans 3 salles obscures de Hanoi. Le festival se déroulera ensuite à Hô Chi Minh-Ville et à Huê.

La vitalité de la langue française et la rénovation de son enseignement seront également à l'honneur à travers un colloque, des concours et, pour cette édition 2008, la création d'un prix du Groupe des ambassades, délégations et institutions francophones. Pour cette première édition, ledit groupe a souhaité honorer en la personne de M. Huu Ngoc, un homme de lettres dont la longue carrière a permis à la fois de rendre accessible la culture vietnamienne aux Francophones et de faire apprécier à ses compatriotes les beautés et les nuances de la langue française. Il vient de sortir un remarquable ouvrage intitulé À la recherche de la culture vietnamienne.

La cérémonie de remise du prix aura lieu lors de la cérémonie officielle demain au Centre de conférences internationales, laquelle s'accompagnera d'un spectacle bilingue français-vietnamien Cercle de sable, une coproduction du théâtre Monte-Charge de Pau et du théâtre national de tuông (théâtre classique). Cette oeuvre témoigne de la vitalité de la francophonie au Vietnam et des efforts de ce dernier pour la protection de ses valeurs culturelles.

Par Thu Trang - Le Courrier du Vietnam - 19 Mars 2008


Vive la francophonie transdisciplinaire

Un séminaire de recherche en science du langage et de l'éducation insistait cette semaine sur la différence entre enseigner le français et enseigner en français. Focus sur une francophonie internationalisée.

Il y avait 3 "professeurs" pour une vingtaine d'"élèves" les 18 et 19 mars à l'amphithéâtre Marcel Dassault de l'Institut de Francophonie pour l'Informatique (IFI). Le séminaire méthodologique et d'information pour la recherche en sciences du langage et de l'édu-cation, rassemblait en effet jeunes diplômés francophones, membres des réseaux francophones de recherche d'Asie du Sud-Est et responsables des départements de coordination de la francophonie. Trois collectifs, chapeautés par l'AUF mais réunissant de multiples acteurs nationaux et non gouvernementaux, lançaient un appel d'offre aux étudiants présents : celui de poursuivre leurs recherches au sein de réseaux de chercheurs francophones.

Chercher en réseau

Ces 3 organismes visent à promouvoir la francophonie et oeuvrent dans le domaine de l'éducation et de la formation. Valofrase (valorisation du français en Asie du Sud-Est) se définit comme une plate-forme destinée à tous les acteurs du français en Asie du Sud-Est. Présente au Laos, au Cambodge et au Vietnam, Valofrase a vu le jour fin 2006. Les ministères de l'Éducation des 3 pays concernés définissent, en accord avec les partenaires de l'AUF et des autres organismes, des projets orientés vers la francophonie. Michel Le Gall, responsable AUF pour Valofrase, esquisse 3 perspectives dans le projet : soutenir la formation des enseignants en français ; favoriser le questionnement, l'exploration individuelle des élèves et des chercheurs, par des enseignants et des directeurs de recherche compétents ; ouvrir l'enseignement en français à ce qui se fait ailleurs en francophonie.

L'idée d'un réseau francophone de par le monde enthousiasme également Pierre Martinez, professeur à Paris 8 et coordonnateur du réseau AUF "Dynamique des langues et francophonie" (DLF), et Abdelouahed Mabrour, un des responsables du projet CECA (Cultures d'enseignement, cultures d'apprentissage). Tous 2 ont à cœur de s'interroger sur le statut de la francophonie dans le monde.

"Universités-monde, recherches-monde" ?

Pour les 3 intervenants, préserver la francophonie ne se résume pas à entretenir une certaine suprématie culturelle et morale. "Pour accueillir le monde chez soi, parler l'anglais suffit, explique Michel Le Gall, mais si l'on veut s'exporter à travers le monde, il faut un plus. Le français joue désormais ce rôle dans certains pays". Il donne l'exemple de la Corée du Sud, d'où il vient : "C'est un pays très francophone", affirme-t-il. Quant au Vietnam, "il se lance dans l'apprentissage des langues, il commence à vivre au rythme de l'ASEAN et à accueillir le monde. Le japonais et le coréen sont de plus en plus étudiés".

Pour Pierre Martinez, l'important est surtout de permettre l'ouverture. Il souhaite que la francophonie soit non pas une fin en soi mais bien un "médiateur, un médium", une source d'opportunités. Il interpelle les étudiants présents : "Allez sur le site de l'AUF, allez voir qui fait quoi dans quel pays !". La notion de partenariat est capitale à ses yeux : son réseau s'est déjà rassemblé 2 fois, en 2003 à Libreville au Gabon et en novembre dernier à Nouakchott, Afrique de l'Ouest. "Les langues ne font pas que coexister. Elles interagissent ensemble". Son réseau multiplie les collaborations avec l'OIF. La francophonie est un sujet d'études, la langue, un objet à observer, d'un point de vue mondial, c'est-à-dire tissé par des chercheurs aux cultures très différentes. Abdelouahed Mabrour va dans le même sens quand il évoque des "regards croisés sur le comportement d'autrui". Etudier la manière dont l'enseignement se fait est à ses yeux une source ethnologique très riche. Les regards se multiplient, l'observation prime. Les chercheurs se rassemblent. La diffusion des recherches est mondiale.

Ces 3 intervenants, plus les "élèves" du séminaire, constituent en fait le pôle Hanoi du grand consortium sur la francophonie qui se déroulera à Hanoi les 25 et 28 septembre prochain. Convergence, partenariat, concertation : ce consortium promet de se dérouler dans une atmosphère délicieuse de joie de vivre francophone mais mondiale. Pour reprendre Pierre Martinez, espérons que la francophonie ne devient jamais un but en soi et qu'elle ne se referme pas sur une conception franco-française de la culture ou de l'enseignement, comme cela se voit parfois.

Par Hélène Alex - Le Courrier du Vietnam - 19 Mars 2008


Journée de la Francophonie : Toulouse 1 développe son implantation au Vietnam

L’université toulousaine de sciences économiques et sociales s’associe à sa façon à la Journée internationale de la francophonie organisée cette année le 20 mars. Bientôt, il sera possible de suivre tout le parcours universitaire en droit et économie de Toulouse 1 depuis le Vietnam. Avec une licence de droit et un master de statistiques appliquées en projet, l’université mise sur ce pays d’Asie du Sud-Est pour ses diplômes délocalisés. Investie là-bas dans des partenariats depuis les années 90, elle y avait déjà transféré, en 2000, un DEA de droit, aujourd’hui intitulé master droit de la coopération économique à l’université d’Hanoi.

Toulouse 1 fait partie des vingt-cinq universités qui se sont engagées dans le projet de création de pôles universitaires français (PUF) au sein des universités nationales du Vietnam à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville. Un protocole d’accord a été signé entre les gouvernements français et vietnamien à l’occasion de la visite de Jacques Chirac à Hanoi en octobre 2004.

Du point de vue de Jean-Pierre Théron, vice-président chargé des relations internationales à Toulouse 1, la francophonie se porte bien au Vietnam : « Même s’il y a une concurrence avec les diplômes anglo-saxons, il y a une demande de plus en plus importante pour les diplômes français. Ils ont une bonne réputation et sont considérés comme un gage de qualité. » Toulouse 1 surfe donc sur cette vague et envoie ses professeurs volontaires y enseigner pour de courtes périodes. Après avoir mis en place une école doctorale de droit il y a deux ans, la première année de la licence éco-gestion, ouverte à Hô Chi Minh l’année dernière, accueille déjà une cinquantaine d’élèves.

Educpros.fr - 19 Mars 2008