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Hanoi au Conseil de sécurité, un double tranchant pour les droits de l'Homme

HANOI – Pham Hong Son, figure de la cyberdissidence vietnamienne, espère que l'entrée de son pays au Conseil de sécurité de l'ONU profitera aux droits de l'Homme, mais à condition que la communauté internationale maintienne la pression sur le régime communiste. À condition surtout, a mis en garde ce militant prodémocratie dans un entretien à l'AFP depuis sa résidence surveillée, que des pays comme la France, le Royaume-Uni et les États-Unis ne transigent pas sur la question avec Hanoi pour obtenir son soutien sur des résolutions-clés.

L'Assemblée générale des Nations Unies a couronné, la semaine dernière, dix ans de lobbying du Vietnam pour rejoindre le groupe des quinze membres du Conseil. Élu pour 2008-2009, le pays siègera avec neuf autres membres non permanents et cinq permanents : États-Unis, France, Royaume-Uni, Chine et Russie. «Certains militants prodémocratie ont protesté contre la candidature du Vietnam», reconnaît Pham Hong Son. Mais, lui, défend l'adhésion de son pays à «toute organisation internationale», en particulier celle-ci. Parce qu'en approfondissant son intégration sur la scène internationale, espère-t-il, «les autorités communistes pourront de moins en moins ignorer les préoccupations, les avertissements de la communauté internationale».

Le Vietnam s'est attiré de nombreuses critiques de partenaires comme les États-Unis et les pays de l'Union européenne en début d'année, quand il a enchaîné arrestations et condamnations de dissidents. «Depuis juin-juillet, après le procès de Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan [deux avocats de renom de Hanoi], la situation semble s'être relâchée», affirme ce médecin de formation. Arrêté en 2002, après avoir traduit un texte du Département d'État américain sur la démocratie, il avait été condamné l'année suivante à treize ans de prison pour «espionnage». Sa peine avait été réduite à cinq ans en appel, avant qu'il ne soit libéré avant terme il y a un peu plus d'un an. Il purge aujourd'hui trois ans de résidence surveillée dans sa maison de Hanoi.

Les autorités vietnamiennes «ont dû tenir compte [des préoccupations internationales] dans leur volonté de devenir membre du Conseil de sécurité», estime Pham Hong Son. Ce succès à l'ONU, neuf mois après l'entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), est toutefois à double tranchant, car il y a un risque qu'Hanoi reparte à la charge contre la dissidence maintenant que le siège est acquis, juge-t-il. «Quand un pays devient membre [du Conseil de sécurité], il acquiert une voix forte», poursuit-il. «Et quand de grands pays comme la France, le Royaume-Uni, les États-Unis veulent faire passer une résolution, ils doivent faire du lobbying pour obtenir son soutien.»

Mais il espère que ni Paris, ni Londres, ni Washington ne seront prêts à «mettre de côté leurs préoccupations sur la situation intérieure du Vietnam pour obtenir une importante résolution». Quant aux militants prodémocratie, ils doivent continuer à «élever la voix pour dire que [l'obtention du siège] ne signifie pas que le système politique du Vietnam remplit les standards internationaux». «La démocratie ne se construira pas en une nuit, c'est un long processus, un processus continu qui demande du travail, de la sagesse, de la détermination», reconnaît cet Homme de bientôt 39 ans. «Nous devons maintenir le rythme du développement sans violence», ajoute-t-il encore, estimant que le progrès passera d'abord par «le multipartisme».

Le sujet est encore largement tabou au Vietnam, où le monopole du Parti communiste sur la vie politique est gravé dans la Constitution. Mais de ça aussi il faudrait, selon lui, se débarrasser «de la terreur qui s'empare des gens quand on parle de politique».

Par Aude Genet - Agence France Presse - 25 Octobre 2007


Liberté religieuse : le Vietnam prêt à dialoguer avec les États-Unis

Le gouvernement vietnamien est toujours prêt à dialoguer avec les États-Unis en ce qui concerne les domaines où les points de vue achoppent, a déclaré le Premier ministre Nguyên Tân Dung.

En recevant le 23 octobre à Hanoi une délégation du Comité de la liberté religieuse internationale des États-Unis, conduite par son président Michael Lewis Cromartie, le chef du gouvernement vietnamien a affirmé que "le Parti et l'État vietnamiens respectent toujours la liberté de conscience de la population". Le Premier ministre a constaté que le Vietnam et les États-Unis avaient certaines divergences de conception dans la culture, le mode de vie, la liberté religieuse et le système juridique. C'est tout à fait compréhensible car chaque pays a une histoire, des traditions et une culture qui lui sont propres.

Le gouvernement est "prêt à créer des conditions favorables" à la délégation du Comité de la liberté religieuse internationale durant son séjour au Vietnam. Cependant, elle devra pour cela "examiner la pratique religieuse au Vietnam de façon totalement objective et impartiale", a affirmé le Premier ministre. "Membre de l'ONU, a-t-il souligné, le Vietnam comprend parfaitement les textes onusiens relatifs aux droits de l'homme". Cependant, l'application des droits de l'homme doit être basée sur la Constitution et la loi de chaque État.

Pour leur part, Michael Lewis Cromartie et les membres de la délégation américaine ont remarqué : “Le gouvernement vietnamien crée des conditions favorables pour que la délégation puisse examiner la situation de la pratique religieuse dans le pays”, en considérant cela comme une preuve de la volonté d'ouverture et de dialogue du Vietnam sur cette question. Ils ont fait savoir que, sur la base des bonnes relations vietnamo-américaines, les 2 parties avaient besoin de continuer de coopérer et de dialoguer sur certaines questions où persistaient des différences de vues.

Conférence-bilan sur le protestantisme à Hô Chi Minh-Ville

Lors d'une conférence-bilan sur le travail en direction des protestants, tenue le 23 octobre à Hô Chi Minh-Ville, on apprend que ces 2 dernières années, la mégapole du Sud a délivré le certificat d'activité à 120 groupes relevant de 22 sectes protestantes dans ses 21 arrondissements et districts. Parmi ces dernières, 6 ont vu leur existence reconnue par le Comité gouvernemental des affaires religieuses.

Par Linh Thao - Le courrier du Vietnam - 25 Octobre 2007