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Main-d'oeuvre : cadres sup', une denrée rare

L'adhésion du Vietnam à l'OMC n'a fait qu'amplifier un état de fait que les entreprises déplorent depuis longtemps le manque de main-d'œuvre qualifiée. Face à cette situation, certaines d'elles décident d'avoir recours à des travailleurs importés. "Depuis la privatisation de notre entreprise, nous privilégions les investissements dans les ressources humaines en scrutant les jeunes talents", explique Truong Hoài Bao, chargé du personnel pour la compagnie Eden.

Alors que la concurrence sur le marché du travail est devenue plus serrée après l'adhésion du Vietnam à l'OMC, les employeurs ont du mal à trouver des travailleurs qualifiés. Selon Lê Phuong Phuong, directrice marketing de la société Navigos qui gère le portail d'embauche Vietnamworks.com, la demande en cadres, notamment administrateurs, spécialistes et techniciens, a fortement augmenté en 2006. Paradoxalement, seuls 30% des demandeurs d'emploi répondent aux critères requis. Les postes les plus recherchés sont des directeurs de l'exécutif, financier, marketing, du personnel et chef des bureaux de spécialité Tiêu Yên Trinh, responsable de la main-d'oeuvre de l'entreprise Pricewaterhouse Coopers, prévoit que la prochaine ruée vers le Vietnam des fonds d'investissement étrangers et des groupes de grande distribution, de services financiers, bancaires et d'assurance, ne fera qu'aggraver la pénurie de cadres de haut standing pour ces secteurs. Les métiers les plus prisés seront certainement courtier d'assurance, auditeur, analyste financier et boursier et ingénieur informatique.

Selon Mme Phuong, la concurrence va devenir d'autant plus vive qu'un certain nombre de travailleurs étrangers souhaitent venir œuvrer au Vietnam. Face à la raréfaction des cadres supérieurs, certaines entreprises étrangères comme nationales ont recours aux travailleurs importés. De nombreux candidats venus d'Australie, des Philippines et de Malaisie s'intéressent déjà aux postes proposés sur le portail d'embauche Vietnamworks.com et ceux d'autres "headhunters" comme NetViet, HR Vietnam, Pricewaterhouse Coopers.

Disproportion des programmes de formation

Selon un sondage réalisé auprès du milieu estudiantin, 94% des sondés reconnaissent des lacunes dans leurs capacités professionnelles. Au Vietnam, environ 200.000 étudiants rejoignent annuellement le marché du travail, à quoi s'ajoutent des centaines de mastères. Cependant, peu d'entre eux répondent aux critères d'un cadre supérieur ou secondaire. Cette réalité s'explique, selon le Docteur Hô Duc Hùng, directeur de l'Institut de recherche économique pour le développement de Hô Chi Minh-Ville, par une disproportion dans les programmes de formation universitaire qui pèse trop sur les connaissances académiques tout en négligeant la pratique.

Selon Trinh Thanh Thinh, directeur du portail d'embauche vieclambank.com, il faut que les entreprises financent la formation sur place de jeunes compétents et motivés au lieu de chercher des travailleurs étrangers, plus onéreux et instables. "Le point crucial pour créer une source de main-d'oeuvre de haut standing réside dans la collaboration entre le formateur, l'employeur et le travailleur", estime M.Bao de la compagnie Eden, ajoutant que le formateur doit fournir à la société les travailleurs qualifiés et acceptés par l'employeur. Ce dernier doit passer, de sa propre initiative, des commandes avec le formateur et accueillir les travailleurs en stage. De son côté, le travailleur doit améliorer ses capacités professionnelles et son comportement au travail. De plus, outre les politiques d'attrait des talents, l'employeur doit également opter pour une stratégie propre à retenir ses employés.

Par Huu Chiên - Le Courrier du Vietnam - 20 avril 2007