~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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La Suisse, troisième investisseur au Vietnam

HANOI - «Les Thaïlandais plantent le riz, les Cambodgiens le regardent pousser, les Laotiens hument son parfum, et les Vietnamiens le vendent.» Cette maxime résume les espoirs de la Suisse au Vietnam, un pays tout juste en train d'émerger de la pauvreté, mais parmi les plus dynamiques d'Asie (8% de croissance en 2005 et 2006). Hanoi a pris des couleurs, les boutiques ouvrent dans tous les recoins. Les conducteurs de motocyclettes restent des kamikazes avec ou sans dulcinée sur le porte-bagages, mais leurs machines sont de construction récente.

Le Vietnam n'a pas encore fait le chemin de la Chine - il ressemble à ce que celle-ci était au début des années 90 - mais les inégalités territoriales y sont moindres, et une des réussites reconnues au gouvernement communiste est d'avoir réduit le taux de pauvreté de 58% de la population en 2003 à 10% aujourd'hui. Par ailleurs, le pays dispose d'un formidable atout démographique: 60% de sa population a moins de 25 ans; la grande majorité a reçu une éducation de base. L'intérêt de la Suisse se mesure au fait que la délégation économique arrivée samedi soir à Hanoi accueille quelques «pointures» comme le président de l'Association suisse des banquiers, Pierre Mirabaud, et le vice-président de Credit Suisse (CSGN.VX), Hans-Ulrich Doerig.

Entrées en bourse attendues

Les banques vietnamiennes promettent en effet du mouvement: quatre des cinq établissements commerciaux actuellement en mains de l'Etat devraient entrer en bourse en 2007 ou 2008; même si les conditions de participation faites aux sociétés étrangères restent très restrictives, chacun s'attend à une forte consolidation du secteur. En conférence de presse, le ministre du Plan et des investissements, Vo Hong Phuc, a d'ailleurs cité les banquiers suisses parmi les investisseurs prioritaires qu'il souhaite voir développer leurs activités - et leur expertise - dans son pays.

Le commerce bilatéral Suisse-Vietnam reste modeste (365 millions en 2006). En revanche, la Suisse a été l'an dernier le troisième investisseur européen au Vietnam, derrière les Pays-Bas et la Pologne. Le montant cumulé approche le milliard de francs, le cimentier Holcim (HOLN.VX) en représentant à lui seul plus de la moitié. Vo Hong Phuc apprécie le fait que les investisseurs suisses s'engagent sur le long terme. Ce que confirme Pierre Schaufelberger, directeur de Nestlé (NESN.VX) au Vietnam. Présente depuis 1995, l'entreprise veveysanne a investi au total 84 millions de francs dans un complexe multiproduits à Dong Nai. «Nos ventes croissent de 20% en moyenne depuis cinq ans. Si la rentabilité est encore modeste, elle n'est pas notre objectif premier. Au fur et à mesure que la classe moyenne gagne en importance dans les centres urbains, le potentiel pour notre secteur est énorme.»

On ne saurait pourtant sous-estimer les obstacles. La sécurité juridique, la prévisibilité des décisions au niveau local restent très aléatoires. Le Vietnam a certes une excuse: membre de l'Organisation mondiale du commerce depuis janvier 2007, il doit bouleverser tout son système de lois pour s'adapter aux nouvelles exigences de ce statut. Un peu comme si la Suisse avait deux ans pour intégrer le droit européen...

Soutien à la formation

La tâche est gigantesque, raison pour laquelle plusieurs accords de soutien à la formation des cadres vietnamiens seront signés lundi. Cette forme d'assistance tend à remplacer l'aide au développement classique au fur et à mesure que le pays émerge de la pauvreté. Quant à un accord de libre-échange, il est encore un peu tôt pour entreprendre une étude de faisabilité, à l'instar de celle qui vient d'être décidée avec la Chine. Dimanche, Doris Leuthard a rappelé à ses hôtes vietnamiens que «la Suisse attache de l'importance à une mise en application des lois transparente et identique pour tous, à l'indépendance du pouvoir judiciaire et au respect des droits de l'homme».

Par Jean-Claude Péclet - Le Temps (.ch) - 16 juillet 2007


Doris Leuthard en visite au pays de l'Oncle Ho

Après sa mission en Chine, Doris Leuthard est arrivée au Vietnam. Au bénéfice d'une vigoureuse et rapide croissance ces dernières années, le Vietnam devra encore mener des réformes sur la voie de l'économie de marché, selon la conseillère fédérale. Pour la Suisse, il est important que l'économie de marché respecte la législation existante et les droits de l'homme, a déclaré à Hanoi Mme Leuthard, à l'issue d'un entretien avec le ministre vietnamien de la planification et des investissements, Vo Hong Phuc. Depuis son entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) début 2007, le Vietnam a déjà réalisé bien des progrès et la Suisse continuera à soutenir le pays. De son côté, M. Phuc a salué l'engagement stratégique des investisseurs helvétiques. De nouvelles réformes devraient encore permettre d'en attirer d'autres et cela dans tous les secteurs de l'économie vietnamienne. Il n'en reste pas moins que la situation demeure encore difficile dans de nombreux domaines pour les entreprises suisses. Il existe ainsi un important besoin de réformes dans le secteur bancaire, de nombreux établissements se trouvant encore entre les mains de l'Etat, par exemple. De leur côté, les entreprises pharmaceutiques appellent à des améliorations dans le domaine de la protection de la propriété intellectuelle. D'ici 2010, le Vietnam pourrait passer du stade de pays en développement à celui d'économie émergente, selon Mme Leuthard. A la faveur de son développement économique, le pays de l'Oncle Ho est parvenu à réduire fortement la pauvreté.

Agence Télégraphique Suisse - 15 juillet 2007


Doris Leuthard au Viêtnam: réforme du secteur bancaire au menu

La Suisse veut aider le Viêtnam à s'engager sur le chemin de l'économie de marché. La conseillère fédérale Doris Leuthard a signé quatre accords visant à mieux intégrer ce pays dans l'économie mondiale.

La Suisse met à disposition une somme totale d'environ 9 millions de francs. La plus grosse part soit 5,8 millions, est destinée à un projet qui doit moderniser la banque centrale du Viêtnam et mettre en oeuvre un programme de réforme du secteur bancaire. La Suisse soutiendra aussi le processus de privatisation d'une banque d'Etat, ainsi que la formation des professionnels de la branche. La cheffe du Département fédéral de l'économie (DFE) a signé un autre accord, avec le ministre de la science et de la technologie Hoang Van Phong, pour améliorer la législation en matière de protection de la propriété intellectuelle. Ce programme échelonné sur plus de trois ans se monte à 1,2 million de francs.

Agence Télégraphique Suiise - 16 juillet 2007