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Télécoms : entre espoir et souci

Les entreprises vietnamiennes de télécommunications espèrent que l'entrée à l'OMC sera synonyme de développement et croissance tout en s'inquiétant de l'ouverture du marché à leurs homologues étrangers. L'adhésion du Vietnam à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) offre une "excellente opportunité" au secteur des télécommunications, un fer de lance de l'économie nationale, déclare Trân Duc Lai, vice-ministre des Postes et des Télécommunications (PTT). Mais en guise d'avertissement, l'officiel ajoute que dans le même temps, "la concurrence s'annonce plus rude".

En effet, son entrée à la plus grande organisation économique mondiale étant soumise à des conditions, le Vietnam se voit obligé d'ouvrir son marché des postes et des télécommunications aux compagnies étrangères, précise le ministre des PTT, Dô Trung Ta. La compétition va devenir plus acharnée, ce qui toutefois devrait profiter aux consommateurs, les entreprises ayant tout intérêt à rehausser leur compétitivité et à baisser leurs tarifs. Pour tirer leur épingle du jeu, les opérateurs locaux savent que tout succès passera par une meilleure formation des ressources humaines, notamment celles de haute qualification, mais aussi par le renforcement des technologies, une amplification de la coopération internationale et des services de meilleure qualité. C'est un bon augure de savoir qu'en 2008, les télécommunications vietnamiennes seront nettement modernisées grâce à la mise en service prévue de son satellite Vinasat.

Des opérateurs nationaux confiants

Sur les 9 premiers mois 2006, les opérateurs en téléphonie se sont partagé 5 millions de nouveaux abonnés, portant le total à 20 millions, dont la moitié sont usagers de portables. Selon les prévisions, en 2010, le taux de téléphone par habitant sera de 42/100, dont les deux tiers reviennent à la téléphonie mobile. Plus optimiste, RJB Consultants, une compagnie étrangère spécialisée dans la consultation des services de télécommunications, table sur 20 millions d'abonnements téléphoniques dans le pays en 2008 et sur 25 millions en 2010.

Le ministère des Postes et des Télécommunications a délivré la licence d'exploitation à 6 entreprises : VinaPhone (relevant de la Compagnie générale des postes et des télécommunications du Vietnam - VNPT) ; MobiFone (coentreprise entre VNPT et la compagnie suédoise Comvick), S-Fone (Compagnie de télécommunications de Saigon), Viettel Mobile (Compagnie générale des télécommunications de l'Armée), EVN Telecom (société d'EVN - Électricité du Vietnam) et Hanoi Telecom (des Postes de Hanoi).

Vinaphone occupe le premier rang des opérateurs en téléphonie mobile, suivi de près par MobiFone. À noter que S-Fone, EVN Telecom et Hanoi Telecom sont spécialisés dans la technologie CDMA tandis que les autres proposent la technologie GMS. Avec un investissement total de 600 millions de dollars, chiffre record, Hanoi Telecom s'est doté d'un réseau 3 fois plus étendues que celui de S-Fone.

Pour sa part, VinaPhone part à la conquête des clients par le lancement successif de nouveaux services, dévoile son vice-directeur Pham Quang Hao. Ainsi, ses clients ont désormais accès à la consultation de compte, au paiement des frais par la téléphonie mobile, l'accès à l'internet à grande vitesse, jeux divers... Pourtant, les experts affirment que MobiFone rattrapera son retard. Avec ses 8 centraux, ses 4,5 millions d'abonnés et 2.000 émetteurs-récepteurs mis à leur disposition, 48 stations de relais et 4 systèmes de messagerie, la coentreprise s'est vu remettre le titre de meilleur fournisseur de services en téléphonie mobile. Cette année, MobiFone envisage d'enregistrer 3,8 millions de nouveaux abonnés, ce qui porterait son total à 5,6 millions, pour un chiffre d'affaires de 8.000 milliards de dôngs.

Quand tous les opérateurs affichent des résultats encourageants, on peut comprendre leur crainte de voir les étrangers bientôt vouloir croquer la poule aux œufs d'or.

Par Nguyên Ngân Huong - Le Courrier du Vietnam - 26 février 2007