Nguyen Minh Triet et Hun Sen pour des relations économiques solidaires
Les hommes d’affaires viêtnamiens accompagnant le président viêtnamien Nguyen Minh Triet lors de sa visite d’Etat dans le royaume ont rencontré hier leurs homologues cambodgiens à l'occasion d’un forum organisé par la Chambre de commerce de Phnom Penh.
Selon les chiffres rapportés par Kem Sithan, ministre par intérim du Commerce, le volume des échanges commerciaux entre les deux voisins cambodgien et viêtnamien a atteint les 950 millions de dollars l’an dernier, largement au profit du Viêt-nam, qui a exporté vers le royaume pour une valeur de 780 millions de dollars alors que dans le même temps le Cambodge exportait pour 170 millions de dollars de marchandises. Une quarantaine de produits agricoles sont exemptés de taxes à leur entrée au Viêt-nam, a-t-il précisé.
S’exprimant devant ces représentants des milieux économiques, le président viêtnamien s’est réjoui de la gratitude que s’expriment mutuellement les deux pays et a jugé que ces sentiments réciproques devaient se transformer en “une force économique de coopération”. “Pendant la guerre, nous nous sommes tenus la main. Pourquoi, dans ce contexte de paix, ne pourrions pas faire de même pour développer nos économies?”, a souligné Nguyen Minh Triet. Selon lui, les gouvernements des deux pays sont sur la même longueur d’onde pour favoriser les échanges. “Le Premier ministre Hun Sen et son gouvernement soutiennent fermement le développement des structures économiques du Cambodge, a-t-il noté. De son côté, le gouvernement viêtnamien encourage ses investisseurs à se tourner vers le Cambodge et dans le même temps soutient les investisseurs cambodgiens qui s’intéressent au Viêt-nam en leur assurant des conditions favorables.”
Hun Sen a mis en avant les bons résultats de l’économie cambodgienne, notant que le revenu par habitant avait atteint les 500 dollars l’an dernier et que le royaume dispose maintenant d’un stock de devises d’un milliard de dollars. “Les relations entre le Cambodge et le Viêt-nam ont permis de créer une atmosphère propice au commerce et à l’emploi”, a-t-il jugé.
Par Kong Sothanarith - Cambodge Soir - 1er Mars 2007
Visite du président viêtnamien : la question frontalière "hors-sujet"
"Il n’y aura pas de discussions sur les questions frontalières car ce dossier est maintenant réglé”, a d'emblée annoncé le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, au commencement d'une visite de trois jours du président viêtnamien Nguyen Minh Triet dans le royaume.
Répondant à l’invitation du roi Norodom Sihamoni, le président viêtnamien Nguyen Minh Triet a entamé hier une visite d’Etat de trois jours dans le royaume. Accueilli à l’aéroport par quelques officiels du gouvernement, le président viêtnamien s’est rendu dès son arrivée au palais royal où il a été reçu par le roi Norodom Sihamoni. Durant son séjour, Nguyen Ming Triet, qui est accompagné d’une cinquantaine d’hommes d’affaires, s’entretiendra avec les présidents des deux chambres législatives avant de rencontrer le Premier ministre Hun Sen. Avec ce déplacement au Cambodge, le président viêtnamien rend la politesse au roi Norodom Sihamoni qui a effectué une visite d’Etat au Viêt-nam en 2006. “Il s’agit d’une visite de courtoisie. Il n’y aura pas de discussions sur les questions frontalières car ce dossier est maintenant réglé”, a indiqué Long Vissalo, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, aux journalistes. En 2005, les deux pays ont ratifié le traité complémentaire au traité frontalier de 1985, un texte vivement critiqué à l’époque par des opposants au Premier ministre.
Aujourd’hui encore, certains estiment que le dossier frontalier ne doit pas être refermé. Dans un communiqué, l’organisation Cambodia Watchdog Council “condamne” fermement le gouvernement viêtnamien “qui se sert de sa puissance politique pour faire pression sur le Cambodge et empiéter sur son territoire”. Dans ce communiqué signé de son président Men Nath, ce conseil appelle le gouvernement à abroger le traité relatif à la frontière maritime signé en 1982.
Concernant les relations avec ce voisin, le dirigeant de l’opposition Sam Rainsy appelle le gouvernement cambodgien à bien réfléchir aux intérêts supérieurs du pays. “Il faut que le Cambodge reste indépendant vis-à-vis de toute puissance étrangère, quelle qu’elle soit”, souligne Sam Rainsy, soulignant que le royaume est autant courtisé par la Chine que le Viêt-nam qui cherche à équilibrer leur puissance dans le pays.
Thun Saray, président de l’ONG de défense des droits de l’Homme Adhoc, note que la visite du président viêtnamien présente un aspect économique et un aspect politique. “Economique parce qu’il est accompagné par des hommes d’affaires, et politique parce qu’elle est à mettre en relation avec les stratégies régionales des puissances voisines. Le Cambodge intéresse à la fois le Viêt-nam et la Chine”, souligne-t-il.
Par Kong Sothanarith - Cambodge Soir - 28 Février 2007
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