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Une organisation rebelle démantelée par la police

Les forces de l'ordre ont déjoué un complot visant à troubler l'ordre public à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville. Les rebelles voulaient inciter des plaignants à manifester contre le pouvoir. Leur vrai visage a été dévoilé.

À Hanoi, les comploteurs ont été neutralisés avant qu'ils puissent exécuter leur plan. Ce dernier consistait à inciter les personnes réunies devant le siège de réception des citoyens du Comité central du PC vietnamien et de l'État, situé au 110, rue Câu Giây, à manifester, le 23 août dernier. Mais la veille, 9 meneurs ont été renvoyés par les autorités dans leurs lieux de résidence. Au même moment, les forces de l'ordre ont réussi à empêcher les manifestations prévues dans la rue Lê Duân, à Hô Chi Minh-Ville. Le but des rebelles était de déstabiliser le régime. Pour ce qui est des plaignants, après avoir attentivement écouté les explications des autorités, ils ont bien compris les manœuvres des réactionnaires et sont rentrés chez eux.

Selon le scénario prévu, une fois les plaignants réunis en grand nombre pour brandir des banderoles et scander des slogans contre l'État, les comploteurs leur auraient distribué des pots-de-vin et les auraient galvanisés par des discours pour les faire descendre dans la rue. Ils avaient également l'intention de filmer ces scènes pour les diffuser à l'étranger afin que leurs complices en exil puissent les exploiter contre le Parti et l'État vietnamiens.

Le vrai visage des comploteurs

Thich Quang Dô, de son vrai nom Dang Phuc Tuê, chef de l'Institut pour la propagation de la foi de l'Église bouddhique unifiée du Vietnam, une organisation religieuse non reconnue au Vietnam, était le cerveau du complot. Né en 1927 dans la province de Thai Binh (Nord), il est devenu religieux dès son plus jeune âge. Il vivait dans la pagode Thanh Minh Thiên Viên, à Hô Chi Minh-Ville. Il s'oppose ouvertement et depuis longtemps à l'État et aux institutions bouddhistes du pays. Entre avril 1977 et décembre 1978, il a, à maintes reprises, manifesté son attitude hostile aux autorités et menacé de s'immoler en accusant ces dernières d'avoir "réprimé le bouddhisme". Pour avoir profité du droit de liberté de conscience et agi à l'encontre de la loi et des intérêts nationaux, il a été condamné en 1995 à 5 ans de prison. Trois ans après, il a été gracié par le chef de l'État à l'occasion de la Fête nationale.

Pourtant, Thich Quang Dô ne s'est pas arrêté là. Il est entré en contact avec des exilés étrangers pour organiser d'autres activités de sabotage. Le 18 juillet dernier, il a distribué de l'argent à des plaignants venus de certaines provinces du Sud regroupés à Hô Chi Minh-Ville, sous prétexte d'aider les pauvres. Haut-parleur en main, il les a incités à manifester et à troubler l'ordre public.

Un valet de Thich Quang Dô

Thich Quang Dô avait envoyé en secret son collaborateur Thich Không Tanh à Hanoi pour distribuer 300 millions de dôngs aux plaignants, toujours dans l'intention de les inciter à perturber l'ordre public. Le 23 août dernier, Thich Không Tanh a été arrêté en flagrant délit alors qu'il s'apprêtait à distribuer cet argent aux plaignants regroupés devant le siège de réception des citoyens du Comité central du PC vietnamien et de l'État. Dès son retour à Hô Chi Minh-Ville, il a tenu des propos déplacés contre l'État vietnamien par l'intermédiaire de sites internet basés à l'étranger, allant de ce fait à l'encontre des intérêts de la nation ainsi que des règles bouddhiques.

Né en 1943 et originaire de la province de Binh Dinh (Centre), Thich Không Tanh, de son vrai nom Phan Ngoc An, vivait dans la pagode de Liên Tri, à Hô Chi Minh-Ville. Il a été remarqué par Thich Quang Dô qui l'a toujours placé à des postes importants au sein de la soi-disant Église bouddhique unifiée du Vietnam (EBU). Il est donc devenu complice de son maître dans l'élaboration et la mise en œuvre des plans de l'EBU visant à dénigrer la politique de grande union nationale du Parti et de l'État vietnamiens. Agent de liaison chargé de l'organisation des activités de l'EBU, il a également servi d'intermédiaire pour les organisations religieuses exilées à l'étranger. Entre 1978 et 1986, Thich Không Tanh a été détenu dans un centre de rééducation pour avoir participé à des actes de rébellion. Libéré en 1987, il est revenu à la pagode de Liên Tri où, dirigé par Thich Quang Dô, il a poursuivi ses activités illégales. Le 2 octobre 1992, il a été pris en flagrant délit de distribution de documents réactionnaires. Après avoir écopé d'une peine de 5 ans de prison ferme et de 5 ans de résidence surveillée, il est de nouveau revenu à la pagode de Liên Tri où il a été désigné par son maître chef du Département général de charité sociale de l'EBU, dont la fonction principale était de servir de lien entre les organisations rebelles. En outre, il devait contacter leurs complices en exil, comme Vo Van Ai, le directeur du bureau d'informations de l'Église bouddhique internationale installée à Paris.

Nguyên Khac Toàn, voleur et opportuniste

Thich Quang Dô et Thich Không Tanh, les principaux dirigeants du complot, ont été aidés par des complices tel que Nguyên Khac Toàn, un opportuniste ayant déjà écopé de plusieurs années de prison pour avoir lui aussi troublé l'ordre public. Nguyên Khac Toàn, né en 1955 dans la province de Nam Dinh (Nord), est domicilié dans l'arrondissement de Hoàn Kiêm, à Hanoi. En 1979, il a été condamné à 9 mois de prison avec sursis pour avoir commis des vols et vendu des biens volés. Quatre ans plus tard, il a été admonesté par le même tribunal pour avoir de nouveau vendu des biens volés.

En 2001 et 2002, Nguyên Khac Toàn, ayant pris la direction d'un groupe d'opposants en exil, a collecté des plaintes et des documents réactionnaires pour rédiger des textes défigurant la situation réelle du pays. Ces pamphlets ont été envoyés à l'étranger où ils ont été utilisés pour déstabiliser l'État vietnamien. Nguyên Khac Toàn a été condamné à 13 ans de prison pour espionnage. En janvier 2006, il a été libéré grâce à la politique clémente de l'État. Récemment, Nguyên Khac Toàn a rassemblé des plaignants venus de plusieurs localités et leur a promis de l'aide et des "subventions d'organes internationaux". Puis il les a soudoyés pour les embrigader : certains plaignants (Nguyên Van Tuc, Vu Van Tài…) ont reçu de l'argent pour leurs déplacements à Hanoi. D'autres personnes domiciliées à Hanoi (Duong Thi Xuân, Vu Thi Ut Hanh…) ont été dirigées par ce comploteur vers certains bureaux de réception des citoyens de l'État, pour y récupérer des documents et prendre des photos. Ces informations servaient à faire de la propagande contre le Vietnam en posant des problèmes de démocratie et de droits de l'homme.

Jusqu'à présent, Nguyên Khac Toàn adhérait à certaines organisations réactionnaires comme Bloc 8406, fondé par Nguyên Van Ly. Il était rédacteur en chef adjoint du magazine Liberté et démocratie, parrainé par Vo Van Minh, propriétaire d'un site internet hostile au Vietnam basé à l'étranger. Il était également chef du bureau de représentation provisoire de la soi-disant Confédération d'indépendance du Vietnam, créé par Trân Ngoc Thành, un opposant d'origine vietnamienne résidant en Pologne. Ces rebelles, instigateurs du complot qui devait donner lieu à des manifestations à Hanoi et à Hô Chi Minh-Ville, ont cherché à profiter d'une activité normale du système judiciaire pour déstabiliser le pouvoir vietnamien, mais leur complot a été déjoué à temps.

Par Nghia Dàn-Linh Thao - Le Courrier du Vietnam - 2 septembre 2007