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Kim Phuc, ambassadrice de la paix

SHERBROOKE - "Il faut apprendre à composer avec la souffrance et la haine, mais surtout comment pardonner et garder espoir. J'aimerais que tous puissent apprendre cela pour que l'on puisse vivre en paix dans le monde". Kim Phuc, nommée ambassadrice de bonne volonté pour la paix par l'UNESCO en 1994, connaît le prix de la guerre et de la violence. À l'âge de 9 ans, en 1972, elle a été brûlée sur plus de la moitié de son corps lors d'une attaque au gaz napalm sur son village du Sud-Vietnam et a survécu presque miraculeusement.

Ironie de l'histoire, l'image de cette fillette hurlant de douleur sur une route de campagne a été immortalisée par un photographe de l'Associated Press, Nick Ut, et a fait le tour du monde. Victime innocente, Kim Phuc est ainsi devenue malgré elle le symbole de l'horreur du conflit vietnamien et, probablement, de toutes les guerres. "J'ai survécu grâce à Dieu et si j'en parle ouvertement aujourd'hui c'est pour dire aux gens d'avancer, de pardonner et d'aimer les autres", raconte cette femme dont le mince filet de voix cache une grande force de caractère. Kim Phuc, installée à Toronto depuis 15 ans, donne une conférence le 1er avril à compter de 16h au Centre culturel de l'Université de Sherbrooke, à l'invitation de l'Église Baptiste évangélique de Sherbrooke. Un service de traduction simultanée sera offert sur place puisque Mme Phuc s'exprimera en anglais. Convertie au christianisme, cette mère de deux enfants parcourt le monde pour livrer son message en faveur de la paix, du pardon, et de la réconciliation. "C'est ma mission", affirmet-elle. " Elle parle de sa foi de façon très simple. Le but de sa visite n'est pas de promouvoir une étiquette ou une autre, mais de parler de réconciliation et de paix", indique Marc-André Desrosiers, un des pasteurs de l'Église Baptiste évangélique de Sherbrooke et organisateur de l'événement.

Et même si la planète continue d'être déchirée pas des conflits monstrueux, comme en Irak et en Afghanistan, Kim Phuc dit avoir plus que jamais foi en la paix mondiale. "Je pense que le mal engendre la souffrance pour l'humanité, mais je crois aussi que l'espoir, l'amour et le pardon sont plus forts", confie celle qui n'a pas hésité, en 1996, à aller rencontrer des anciens de la guerre du Vietnam au Veterans Memorial, à Washington. De là est née l'idée de la Fondation Kim, destinée à soutenir financièrement des projets pour aider les enfants victimes de la guerre. " Les bombes au napalm dégagent une chaleur de 800 à 1200 degrés. J'ai séjourné 14 mois à l'hôpital et j'ai dû subir 17 interventions chirurgicales. À l'époque, je ne pouvais pas croire que j'avais survécu à cela, c'est un miracle! ", croit Kim Phuc. "Et c'est pour cela qu'il est important de parler, de dire qu'il est possible de progresser, de pardonner et de retrouver la liberté ", souligne-t-elle.

Par Denis Dufresne - La Tribune (.ca) - 27 mars 2007