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Les intellectuels Viêt kiêu, possibles nouveaux moteurs du pays

Selon les statistiques du Service des sciences et des technologies de Hô Chi Minh-Ville, quelque 300.000 intellectuels vietnamiens d'outre-mer (Viêt kiêu) travaillent actuellement dans le pays dans de nombreux domaines, notamment les industries de pointe ou les hautes technologies.

Le Dr Nguyên Chanh Khê en est un. En 2002, de retour au pays natal, il était nommé directeur du Centre de recherches et de développement de la zone de hautes technologies de Hô Chi Minh-Ville. Le scientifique, titulaires de 35 brevets d'invention, met depuis son expérience et ses connaissances au service de travaux de recherches pour son pays natal. Par ailleurs, les autorités de Hô Chi Minh-Ville ont mis en place des politiques susceptibles d'attirer les scientifiques, dont ceux d'outre-mer, et de valoriser leurs capacités. Le Service des sciences et des technologies de Hô Chi Minh-Ville a planifié la mise sur pied de l'Institut des sciences et des technologies dont le Dr Phan Huyên Thành sera co-directeurs. Ainsi, ce Viêt kiêu sera en même temps un gestionnaire et une interface utile et efficace pour favoriser le retour au pays des scientifiques vietnamiens.

Le patriotisme plus fort que la distance géographique

Parmi les 300.000 intellectuels Viêt kiêu à l'étranger, 150.000 résident aux États-Unis, 40.000 en France et 20.000 au Canada. Aux États-Unis, 10.000 Vietnamiens travaillent dans la Silicon Valley et de nombreux chefs d'entreprise dans les hautes technologies sont Vietnamiens. Vu le grand nombre d'intellectuels vietnamiens ou d'origine vietnamienne vivant et travaillant à l'étranger, les faire participer à la construction et au développement du pays préoccupe les décideurs.

Phan Minh Tân, directeur du Service des sciences et des technologies de Hô Chi Minh-Ville, fait savoir que ses services "coopéreront avec le Comité des Vietnamiens résidant à l'étranger pour rencontrer les intellectuels Viêt kiêu dès leur retour au Vietnam" et que l'Association des entreprises des Viêt kiêu est "aussi une passerelle efficace". L'officiel estime nécessaire d'"aller à la rencontre" des Viêt kiêu et d'"être à leur écoute" pour "les impliquer davantage" dans la construction et le développement du pays. "Dans l'avenir, si les Viêt kiêu veulent mettre leurs connaissances au service de leur pays natal, ils seront dirigés vers des adresses concrètes," promet-il.

Le Service saigonais des sciences et des technologies applique également des politiques susceptibles d'utiliser la matière grise des intellectuels Viêt kiêu, même s'ils ne reviennent pas au pays. "Les scientifiques ne doivent pas nécessairement être employés dans tel ou tel institut du pays. Ils peuvent effectuer des travaux de recherche dans tel ou tel pays et envoient les résultats plus tard. Avec l'internet, la distance géographique n'est plus un problème insurmontable", ajoute-t-il. Au vu du grand nombre d'intellectuels Viêt kiêu, le recours à leurs connaissances et expériences dans la construction du pays est une question importante. Le Docteur Nguyên Chanh Khê, avant de retourner au Vietnam, qui était courtisé par les plus géants économiques américains et japonais, a décliné toute offre pour "revenir et aider mon pays natal".

Espérons que d'autres scientifiques Viêt kiêu feront le même choix. Pour sa part, le pays est prêt à accueillir ses enfants qui lui reviennent.

Par Hà Minh - Le Courrier du Vietnam - 29 juillet 2007