~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Des étrangers immigrés au Vietnam

Venus des 4 coins du monde, ils sont restés au Vietnam. Ils parlent couramment vietnamien, mangent les plats typiques du pays et ont leur café habituel. Ce sont des immigrés spéciaux qui n'ont pas de différence avec les locaux, sauf pour leur nationalité étrangère. Ils ont choisi le Vietnam pour seconde patrie. Depuis une dizaine d'année, les habitants du quai Ninh Kiêu (province de Cân Tho, Sud) connaissent bien cet étranger qui parle vietnamien couramment, comme les locaux. Il s'appelle Benoît Perdu et son surnom est Ben. Il aime bien ce surnom car il est facile à prononcer par les Vietnamiens. Né en Normandie (France) et âgé de plus de 40 ans, il vit au Vietnam depuis 15 années. D'abord, il était fournisseur d'acier à un ouvrage de construction au Centre, puis directeur adjoint de la Compagnie française d'assurance d'agriculture Groupama au Vietnam et enfin directeur de la coentreprise Total Gaz. Répugnant de ce travail quoi le doit toute la journée dans 4 murs d'une ville populeuse, Ben s'en va à Cân Tho.

Vivant au Vietnam depuis longtemps, Ben peut comprendre même la langue locale. Il a l'habitude de marcher dans le parc Ninh Kiêu et imagine les maisons sur pilotis, les jardins d'arbres fruitiers et les jonques réunissant au marché flottant Cai Rang où il est allé plusieurs fois. "Pour réussir, il faut aimer son travail au lieu de penser tout le temps à comment gagner de l'argent", explique Ben. C'est la raison pourquoi il décidait de construire des bateaux en bois et de fonder une voyagiste nommé Xuyên Mékong (traverser le Mékong). Cette agence est spécialisée dans l'organisation de tours gastronomiques en bateau.

"Beaucoup de personnes ont construit des bateaux et organisé des tours fluviaux dans la mégapole du Sud. J'arrivais après elles. Alors, il fallait inventer quelque chose de spécial pour attirer les touristes, et surtout offrir de bons services", dit Ben. Avec sa femme, Mai Thi Nguyêt Anh qui était professeur de français à la ville de Hai Phong (Nord), ils ont conçu et construit une embarcation à 3 étages, comprenant une salle de lecture, un cinéma, un restaurant et 6 chambres permettant d'accueillir simultanément 25 clients. Le bateau est nommé Bassac, du nom d'un bras du Mékong.

Avec de bons services, les clients arrivaient de plus en plus nombreux et Ben devait faire construire 2 autres bateaux. Le couple joue aussi le rôle de guides. Ils ouvrent 2 restaurants, Nam Bô et Sao Hôm, pour présenter aux touristes les spécialités culinaires des régions visitées. En octobre dernier, leurs 2 nouveaux bateaux ont été mis à flot pour répondre à la demande de plus en plus forte des touristes. Ben offre un tour de découverte à contre-courant du Mékong, jusqu'à Phnom Penh, pour "traverser ce fleuve", conformément au nom de l'agence. Ben a beaucoup de projets pour l'avenir. "Nombreuses sont les possibilités à mettre en œuvre et si je manque d'argent, je chercherai des partenaires", déclare-t-il.

Hôi An est mon 2e pays natal

Les habitants de l'ancienne cité de Hôi An (province de Quang Nam, Centre) voient des étrangers des 4 coins du monde venir s'établir. Actuellement, environ 200 étrangers y travaillent et considèrent Hôi An comme leur 2e pays natal. Beaucoup sont embauchés par des employeurs vietnamiens. L'un d'entre eux est Damien.

Neuf heures du matin, Damien conduit sa moto rouge dans toutes les rues pour faire de la publicité pour le bar Sleepy Gecko où il travaille. Sa journée de travail finit à 23h00. De 9h00 à 17h00, il s'occupe de la publicité du bar Sleepy Gecko. De 19h00 à 23h00, il travaille au bar King Kong qui appartient à un Vietnamien où il s'occupe de la lumière et du son. Il est aussi serveur et caissier. Âgé de 26 ans et né au Queensland (Australie), Damien était réparateur. Ennuyé de son travail, il a bouclé son sac à dos pour aller au Vietnam. Au début, il avait l'intention de voyager pendant un mois mais, après quelques jours à Hôi An, il a décidé d'y rester. La nourriture y est bon marché, l'air est pur et les habitants sont amicaux. Telles sont les raisons qui ont retenu l'Australien en cet endroit. Au début, Damien ne savait pas marchander. Il raconte qu'à son premier jour à Hôi An, il devait payer beaucoup pour une assiette de riz. Le lendemain, le prix restait la moitié. La patronne du restaurant lui a dit qu'il était devenu un client habituel. "À Hôi An, on devient familier après une seule rencontre. C'est pourquoi j'ai choisi Hôi An pour vivre", explique Damien.

Les poulets rôtis d'un étranger

Commercer une journée avec un café et quelques journaux en vietnamien, il semblerait que Juan n'est guère différent des Saigonais. Il parle bien vietnamien et ne se trompe jamais de chemin. Après 15 ans de vie au Vietnam, il s'exprime avec fierté : "Je connais les rues de Saigon comme un chauffeur de moto-taxi".

Arrivé au Vietnam en 1994 après avoir terminé ses études à la Faculté des sciences de Paris, Juan venait à Nha Trang (province de Khanh Hoà, Centre). Avec quelques amis, il a ouvert un bas et lancé un service de location de scooter des mers. Le commerce n'étant pas assez fructueux, il décidait de retirer son épingle du jeu pour aller à Saigon. Ici, il a rencontré son épouse. Après son mariage, les poulets rôtis devenant à la mode en ville, il a importé de France une rôtissoire à 3 broches. Après une période de test gustatif avec ses amis, son magasin de poulets rôtis a vu le jour avec enseigne "Ông Tây" (un Occidental). Depuis ce jour là, on voit quotidiennement un étranger en sueur à côté de ses broches, toujours joyeux et empressé à inviter des clients. Chaque jour, il vend une centaine de poulets et pour ceux qui achètent plus de 5 poulets, il les livre gratuitement.

Ses vœux ? "Je souhaite un jour que les immigrés comme moi puissent acheter à crédit une maison, au lieu de louer comme maintenant". Chaque mois, il gagne 5 millions de dôngs. "Ce n'est pas assez pour les différentes dépenses comme loyer, impôt de commerce, frais d'études des enfants", confie-t-il.

Par Hà Minh - Le Courrier du Vietnam - 16 Décembre 2007