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Télécoms : le Vietnam en pleine frénésie mobile

HANOI — Chanteur de pop contre spectacle Hip Hop, les amplis saturent au salon vietnamien des technologies de l'information et de la communication. Le marché des télécoms explose dans le pays communiste et les opérateurs mobiles rivalisent à coup de décibels pour attirer le client. Kit-mains libres avec navigation assistée pour la conduite de deux-roues, télévision mobile, la foule se presse entre les hôtesses aux tenues électriques sexy pour découvrir des technologies qui n'ont parfois même pas encore gagné le pays.

Au Vietnam, "les produits ne sont pas suffisants, les clients n'ont pas encore beaucoup de choix", regrette Nguyen Dieu Huong. Mais la jeune fille de 24 ans, qui travaille dans l'informatique et affirme tout de même changer de portable tous les six mois, espère bien voir débarquer rapidement la téléphonie mobile de troisième génération (3G). Hanoï planche encore sur l'attribution des fameuses licences 3G, mais le marché des téléphones portables, encore embryonnaire il y a quelques années, surfe déjà sur l'une des croissances économiques les plus fortes d'Asie (plus de 8% encore l'an dernier). Fin 2002 au Vietnam, le nombre d'abonnements n'atteignait pas les 2 millions. En mai dernier, selon des chiffres du gouvernement, il était de plus de 18 millions. Et aujourd'hui, les opérateurs s'en partageraient plus de 20 millions. Le Vietnam, avec une population de 84 millions d'habitants composée à près de deux-tiers de moins de 30 ans, est un marché porteur.

Hanoï compte pour l'instant garder la main-mise sur la téléphonie fixe et l'internet, mais a promis d'ouvrir le secteur mobile en entrant à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en janvier dernier. Et les investisseurs étrangers sont aux aguets. "Le Vietnam a une économie à potentiel de croissance forte, la population y est la plus jeune de la région et a une forte appétence pour les nouvelles technologies, tout cela va dans un sens positif", relève Didier Lombard, le PDG de France Télécom. D'ici à 2010-2012, les autorités vietnamiennes prévoient que le taux de pénétration combiné de la téléphonie fixe et mobile passe de 35 à 60%, explique le patron de l'opérateur historique français, venu la semaine dernière à Hanoï pour le salon. "C'est un potentiel très fort, à mon avis encore sous-estimé". France Télécom affiche ouvertement son intérêt pour MobiFone, filiale du géant national Vietnam Posts and Telecommunications Group (VNPT) qui devrait être le premier opérateur mobile vietnamien à ouvrir son capital. A l'origine prévue cette cette année, l'opération est maintenant attendue l'an prochain. L'Etat compte conserver au moins 51% du capital de MobiFone et la part des 49% restants qui pourra être vendue à un partenaire étranger reste à déterminer. Mais la concurrence est serrée, car le marché attise la convoitise de poids lourds.

Selon des sources concordantes, le norvégien Telenor serait aussi sur les rangs. Le britannique Vodafone a lui annoncé en juillet l'ouverture d'un bureau de représentation à Hanoï pour étudier les opportunités dans le pays communiste et a été imité en septembre par le japonais NTT DoCoMo. Après MobiFone, d'autres affaires devraient cependant se présenter, VinaPhone, également filiale de VNPT, et l'opérateur de l'armée, la Vietnam Military Electronics and Telecommunications Co. (Viettel), ayant aussi des projets d'ouverture.

Agence France Presse - 30 septembre 2007