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Conseil de sécurité : le Vietnam entre son droit et son devoir

Le Vietnam a été élu membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour le mandat 2008-2009. La nouvelle est accueillie favorablement chez les diplomates en poste à Hanoi et les spécialistes.

Faire son entrée dans le Conseil de sécurité permettra au Vietnam de contribuer davantage aux fonctions de maintien de la paix et de la sécurité internationales de l'ONU, a déclaré le coordinateur de la plus grande organisation internationale à Hanoi, John Hendra, interrogé le 16 octobre par l'Agence Vietnamienne d'Information (AVI). Selon lui, cela démontre que le Vietnam "s'intègre de plus en plus" à la communauté internationale et que sa position comme son influence "ne cessent de progresser". "C'est également un symbole explicite de l'engagement énergique du gouvernement de ce pays envers l'ONU, ses principes et sa mission", a-t-il affirmé.

Le coordinateur de l'ONU a ajouté que cette qualité est le jalon historique le plus important pour le Vietnam lors de ses 30 années de membre actif de cette organisation. "Le fait que le Vietnam soit prêt à s'engager à consacrer son temps, ses ressources humaines et ses compétences pour l'exercice de cette fonction exprime pleinement la politique extérieure du gouver- nement vietnamien, fondée sur la coopération internationale multilatérale, la paix et le respect mutuel entre nations," a relevé John Hendra. Le diplomate a également abordé les défis auxquels le Vietnam devra faire face après son élection.

D'après lui, en qualité de membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, le Vietnam aura des responsabilités "plus lourdes" que les membres normaux de l'ONU. "Je crois que le Vietnam apportera une contribution très importante à l'activité du Conseil de sécurité de l'ONU," a-t-il conclu.

L'ambassadeur de France au Vietnam, Hervé Bolot, a pour sa part affirmé dans la presse que son pays était prêt à intensifier les échanges avec le Vietnam. Il a rappelé que lors de la récente visite en France du Premier ministre Nguyên Tân Dung, le président et le chef du gouvernement français lui ont affirmé désirer établir un dialogue permanent et efficace sur tous les grands sujets. La France souhaite également profiter de cet évènement pour rapprocher de plus en plus les points de vue des 2 pays sur de grandes questions relatives à l'équilibre mondial, a ajouté Hervé Bolot.

Le Vietnam ne démérite aucunement cet honneur

Quant à l'ambassadeur Nassir Al-Nasser, chef de la Délégation qatarie à l'ONU, il a déclaré à la presse : "Aujourd'hui, le Vietnam est admiré et bien apprécié de la communauté internationale pour son développement rapide et les succès qu'il a obtenus en étant parti de conditions extrêmement difficiles. Je pense que le Vietnam aura une contribution considérable aux activités du Conseil de sécurité de l'ONU." Son homologue australien, Hon Robert Hill, partage ce point de vue en relevant que, ces derniers temps, le Vietnam a enregistré de remarquables réalisations en matière de développement économique et d'intégration mondiale, tout en soulignant les expériences du pays dans le maintien de la stabilité politique, le développement culturel, économique et social.

Les experts sont sur la même longueur d'onde que les diplomates. "C'est la première fois que le Vietnam participe au Conseil de sécurité. Il s'agit d'un tournant difficile pour le pays qui aboutira finalement à une meilleure adaptation aux modalités d'activité de l'ONU," a observé le Docteur David Koh, spécialiste du Vietnam à l'Institut singapourien d'études sur l'Asie du Sud-Est. Ce politologue a estimé que durant ce mandat, les membres du Conseil de sécurité en général et le Vietnam en particulier devront affronter d'importants défis comme la prolifération des armes nucléaires, les changements climatiques et les questions de la sécurité de l'humanité. Désormais membre de ce conseil, le Vietnam devra d'abord mettre en avant les valeurs du régionalisme de l'ASEAN, une organisation régionale réussie en termes de solidarité, a recommandé le Docteur. Ensuite, le pays, qui a fait des progrès appréciables dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), devra attirer l'attention du Conseil de sécurité sur les questions de la sécurité de l'humanité et partager ses expériences avec d'autres pays pour que ces derniers puissent s'en inspirer.

Aux yeux de cet expert, être membre du Conseil de sécurité n'est pas suffisant pour contribuer à la paix, à la sécurité et au développement. Le Vietnam doit entrer dans le monde pour faire partager ses expériences des guerres et du développement, et montrer l'image d'un Vietnam très actif qui a surmonté nombre d'obstacles pour prendre son essor, a-t-il estimé.

Au micro de l'Agence Vietnamienne d'Information (AVI), Vu Quang Viêt, spécialiste de haut rang de l'ONU et ancien membre du comité de conseil du gouvernement vietnamien, a déclaré que "devenir l'un des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU est un honneur pour le Vietnam". Il a rappelé que le Conseil de sécurité est l'organe exécutif principal de l'ONU, chargé de questions de paix et de sécurité internationales. Dans la conjoncture actuelle où l'humanité doit faire face à de nombreux points chauds et crises dans le monde entier, le Vietnam pourra avoir une contribution déterminante dans leur règlement. En sa nouvelle qualité, il pourra également jouer le rôle d'un intermédiaire pour débloquer les crises actuelles, comme intensifier le dialogue entre les États-Unis et l'Iran. D'après lui, s'il trouve des intérêts communs entre les parties concernées, le Vietnam leur créera l'opportunité de discuter ensemble afin de trouver une issue à leur conflit. Ainsi, la stature du Vietnam sur la scène internationale va grandir, a-t-il dit.

Par Minh Quang - Le Courrier du Vietnam - 18 Octobre 2007