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Plus de 20 milliards de dollars d’IDE, chiffre record depuis 1988

Pour le Vietnam, 2007 est une année de succès en matière d'investissement direct étranger (IDE). Une preuve du rehaussement du prestige national aux yeux des milieux d'affaires internationaux. Cette année, le pays a attiré 20,3 milliards de dollars d'IDE contre 12 milliards en 2006, soit une hausse de 69,1% en glissement annuel et de 56% par rapport aux prévisions.

Il s'agit aussi d'un chiffre record depuis l'application de la Loi sur l'investissement de 1988, selon le Département de l'investissement étranger relevant du ministère du Plan et de l'Investissement. Sur ce total, plus de 17,6 milliards de dollars proviennent de 1.500 nouveaux projets, le reste de 314 projets actuellement en activité. Le trait marquant de l'investissement étranger en 2007 réside dans sa forte décentralisation. Jusqu'ici, 60 villes et provinces sont autorisées à délivrer des licences aux projets. Hô Chi Minh-Ville arrive en tête avec 410 nouveaux projets, d'un investissement total estimé à 2,5 milliards de dollars.

Selon le Département de l'investissement étranger, 2007 constitue une année florissante pour les secteurs des hautes technologies et de l'immobilier. Parmi les projets implantés dans ces 2 secteurs, figurent celui nommé "Perle d'Asie" sur l'île de Phu Quôc, province de Kiên Giang au Sud (2 milliards d'euros du groupe Trustee Suisse), la construction d'une cité universitaire internationale à Hô Chi Minh-Ville (3,5 milliards de dollars), l'implantation d'une usine de fabrication de pièces électroniques et d'ordinateurs dans la province de Vinh Phuc au Nord (500 millions de dollars)...

Toutefois, seulement 4,6 milliards sur 20,3 milliards de dollars de fonds enregistré ont été décaissés cette année, concrétisant ainsi la "lourde" tâche qui sera d'accélérer le décaissement en 2008 d'environ 5,6-6 milliards de dollars. Pour l'année prochaine, le pays envisage d'attirer 15 milliards de dollars d'IDE. "Ce qui donnerait au Vietnam la 6e position parmi les économies les plus attrayantes en termes d'investissement étranger", fait remarquer Supachi Panichpakdi, secrétaire général de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (UNCTAD), lors d'un séminaire intitulé "Les politiques d'investissement du Vietnam", récemment organisé à Hanoi.

Toujours selon le Département de l'investissement étranger, en 20 ans d'application de la loi sur l'investissement étranger, le Vietnam a attiré plus de 7.300 projets d'investissement étranger, totalisant 70 milliards de dollars. Les premiers investisseurs au Vietnam sont Singapour, la République de Corée, Taïwan, le Japon et Hongkong.

Des obstacles persistants

D'après Vo Hông Phuc, ministre du Plan et de l'Investissement, les projets d'IDE au Vietnam proviennent surtout des pays asiatiques et de l'ASEAN. Ainsi, le niveau scientifique et technologique ne répond pas encore à la demande de développement en matière de qualité des produits et d'essor intellectuel. À présent, il existe encore 2 obstacles majeurs : la faiblesse de l'infrastructure et le bas niveau professionnel des travailleurs. S'y ajoute un haut indice de prix à la consommation cette année. Une des raisons, selon M. Phuc, réside en l'importation massive des équipements, technologies et matières premières pour la production. Car l'économie nationale se limite essentiellement à la "sous-traitance" et que la valeur ajoutée n'a pas encore atteint un "taux souhaitable", argumente M. Phuc.

À son avis, le taux d'entreprises non lucratives demeure encore trop élevé. Par exemple, sur 4.700 entreprises autorisées pour la période 2001-2006, 540 (11,5%) ont fait faillite. Le rythme de décaissement des capitaux, notamment de l'aide publique au développement, reste lent. "L'important, c'est que les projets d'IDE ne s'implantent pour l'essentiel que dans les 3 régions économiques de pointe majeures, villes et provinces riches en potentialités", souligne M. Phuc. Les investisseurs ne s'intéressent pas beaucoup à d'autres régions "de signification stratégique" comme Tây Bac, Tây Nguyên et delta du Mékong. Il s'agit donc d'une "cause du fossé entre les régions" dans le développement socio-économique.

Rôle positif des entreprises en partenariat avec l'étranger

Afin d'attirer davantage des projets IDE, a été élaborée une liste de 163 projets majeurs en attente de capitaux d'ici à l'aube 2010, portant notamment sur l'industrie, la construction, le tourisme, l'agriculture, la sylviculture, l'aquaculture et le secteur tertiaire. Estimant le rôle des entreprises bénéficiant d'IDE, Supachi Panichpakdi, secrétaire général de l'UNCTAD, indique que ce secteur prend une part active au développement de l'économie privée, en donnant un nouvel élan au changement positif en termes de main-d'œuvre, de marché du travail et d'obtention de savoir-faire. À son avis, pour la période post-OMC, les projets étrangers se développeront notamment dans les activités de services et de technologies. Une saine concurrence existera entre les entreprises vietnamiennes et celles à participation étrangère. La coopération au sein des milieux d'affaires vietnamiens se renforcera, l'efficacité des IDE ainsi que leurs impacts positifs sur l'économie nationale seront valorisés, estime Supachi Panichpakdi.

De 1988 au mois d'août dernier, sont recensés :
À Hô Chi Minh-Ville : 2.248 projets d'un capital réuni de 15,2 milliards de dollars, et 6,6 milliards de dollars ont été réalisés.
À Hanoi : 896 projets cumulant 11,1 milliards de dollars, et d'environ 3,9 milliards de dollars réalisés.
À Dông Nai : 885 projets d'un total de 10 milliards de dollars, et 4,2 milliards de dollars réalisés.

Par Hà Anh - Le Courrier du Vietnam - 31 Décembre 2007