Vietnam : le Premier ministre attendu pour affaires en France
HANOI - Le Premier ministre vietnamien Nguyen Tan Dung doit entamer samedi une visite de cinq jours en France, un déplacement à la tonalité clairement économique à l'heure où nombre d'entreprises françaises placent leurs pions dans le pays communiste.
Aéronautique, énergie, transport... les groupes français ne cachent pas leur appétit pour un marché vietnamien en pleine expansion, dopé par une croissance économique annuelle de plus de 8%.
"Les deux parties sont en train de finaliser certains accords importants, dans des secteurs comme l'aviation, le gaz et le pétrole et le ferroviaire", a affirmé Nguyen Tan Dung avant son départ pour New York lundi, où il s'est rendu juste avant la France pour assister à l'assemblée générale des Nations unies.
L'objectif est "de les signer durant la visite", a-t-il ajouté dans des réponses écrites à l'AFP.
Des rencontres officielles avec le président français Nicolas Sarkozy, le Premier ministre François Fillon mais aussi des parlementaires sont prévues lundi et mardi.
Mais la venue de Nguyen Tan Dung dans l'ancienne puissance colonisatrice de son pays devrait s'ouvrir et se refermer sur des visites de sites industriels à forte valeur symbolique: celles de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine en région parisienne samedi puis du site d'Airbus à Toulouse (sud-ouest) mercredi.
L'avionneur européen tente notamment de vendre des longs-courriers à Vietnam Airlines, qui est en pleine stratégie de modernisation de sa flotte. Mais Airbus est en forte concurrence avec l'américain Boeing et le passage de Nguyen Tan Dung par New York cette semaine ne fait qu'augmenter la pression.
Les Français sont aussi sur les rangs pour construire la première centrale nucléaire du pays, qu'Hanoï espère voir tourner dès 2020 pour alimenter sa croissance énergivore.
En matière d'énergie, EDF exploite déjà une importante centrale à gaz dans le sud et envisage d'investir dans une autre à charbon. Le groupe de services pétroliers Technip construit la première raffinerie du pays et Total a récemment annoncé avoir obtenu l'autorisation de participer à une exploration offshore.
Dans les transports, la France aimerait aussi participer à la construction du métro de la capitale vietnamienne, alors que dans les télécoms, France Télécom attend avec impatience l'ouverture du capital de l'opérateur mobile MobiFone.
Avec un stock d'investissements de 2,3 milliards de dollars (1,6 milliard d'euros) à la fin août et un flux d'investissements de 135 millions de dollars (96 millions d'euros) sur les huit premiers mois de l'année, la France se classe aux premiers rangs des partenaires économiques européens du Vietnam.
Mais elle a enregistré une perte de vitesse ces derniers temps, notamment au profit des Pays-Bas, qui lui ont ravi la première place européenne en terme de stock d'investissements.
Même si pour la France comme pour le Vietnam, la visite de Nguyen Tan Dung est d'abord destinée à renforcer la coopération économique, Paris pourrait aussi en profiter pour soulever la question des droits de l'Homme.
Une série de condamnations de dissidents ont valu de nombreuses critiques à Hanoï au premier semestre, d'organisations de défense des droits de l'Homme qui ont dénoncé une accentuation de la répression après l'entrée du pays à l'Organisation mondiale du Commerce (OMC), mais aussi de pays comme les Etats-Unis et les membres de l'Union européenne.
Agence France Presse - 27 septembre 2007
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