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Le Vietnam est devenu le 150e membre de l'Organisation mondiale du commerce

GENEVE - Le Vietnam est devenu jeudi le 150e membre de l'Organisation mondiale du commerce, près de 32 ans après le retrait de son sol des troupes américaines défaites par le régime communiste. "Welcome, Bienvenue, Bienvenido, Vietnam", pouvait-on lire sur une banderole géante suspendue sur la façade du siège de l'OMC à Genève.

L'adhésion du Vietnam est une bonne nouvelle pour l'organisation internationale, qui rentre dans une année remplie d'incertitudes alors que les négociations de libre-échange restent au point mort et qu'un accord paraît toujours hors de portée. Les termes de son adhésion avaient été approuvés en novembre dernier. Le pays devrait désormais ouvrir ses frontières à des échanges et des investissements accrus, tout en jouissant d'un arbitre neutre dans les différends qui pourraient l'opposer à ses partenaires commerciaux. Les autorités devront cependant renoncer à toute une série de subventions et d'exonérations fiscales précédemment accordées aux entreprises vietnamiennes.

L'économie vietnamienne est la plus performante d'Asie après celle de la Chine, et devrait, selon une estimation effectuée le mois dernier par la Banque asiatique de développement, croître de 7,8 pour cent cette année. Avec ses 84 millions d'habitants, le Vietnam est également le deuxième pays le plus peuplé à n'avoir pas rejoint l'OMC, après la Russie. Les autorités vietnamiennes briguent une adhésion depuis 1995.

The Associated Press - 11 janvier 2007


Le Vietnam fait son entrée à l'Organisation mondiale du commerce

Douze ans après s'être déclaré candidat, le Vietnam devient, aujourd'hui, le 150e membre de l'Organisation mondiale du commerce. Une trentaine de pays frappent encore à la porte. Le plus emblématique étant la Russie.

L'Organisation mondiale du commerce (OMC) élargit son cercle. Douze ans après s'être déclaré candidat, le Vietnam devient, aujourd'hui, le 150e membre de l'Organisation, dont le siège est à Genève. Les membres de l'OMC avaient, le 7 novembre, formellement accepté que Hanoi rejoigne leurs rangs. Le Vietnam aurait dû être le 151e membre du gendarme du commerce mondial : lors de la réunion ministérielle de l'OMC, en décembre 2005, à Hong Kong, ses membres avaient pourtant approuvé l'adhésion des Tonga, une petite nation insulaire du Pacifique Sud. Mais la ratification des accords d'accession, un préalable pour que les Tonga deviennent membres à part entière, est passée aux oubliettes.

Au mois de novembre, Pascal Lamy, le directeur général de l'OMC, avait salué la perspective d'adhésion du Vietnam, estimant qu'avec elle « nous démontrons au monde que le système commercial multilatéral continue de manifester son caractère unique, sa dimension globale et son pouvoir d'attraction. » Avant le Vietnam, l'Arabie saoudite était le dernier pays à avoir gonflé les rangs de l'Organisation. A cent quarante-neuf, les membres de l'OMC pesaient déjà lourd : 94,4 % des exportations mondiales et 96,1 % des importations, pour l'année 2005. Processus en cours pour la Russie Une petite trentaine de pays frappent encore, avec plus ou moins d'entrain, à la porte de l'Organisation. Parmi eux, l'Ukraine, dont le dossier est très avancé, l'Iran, l'Irak, la Serbie, le Liban qui, malgré une situation politique difficile, maintient le contact avec Genève, et l'Algérie, qui n'a pas l'air d'en faire sa priorité... Mais le plus emblématique de ces pays est la Russie. Moscou a démarré ses négociations d'adhésion au système commercial multilatéral en 1994. Après des mois de laborieuses discussions, un accord bilatéral avec Washington a été conclu en novembre, le dernier d'une longue série. C'était un des ultimes verrous à l'accession de la Russie à l'OMC.

Le processus n'est pas terminé pour autant : toutes les concessions et engagements pris par la Russie, dans le cadre de ces accords bilatéraux, doivent maintenant être « consolidés » dans un accord multilatéral. German Gref, le ministre russe de l'Economie, avait estimé, en novembre, que cela pourrait prendre environ huit mois. Certains experts se montrent moins optimistes, notamment en raison de l'obstruction de la Géorgie.

Par Laurence Tovi - Les Echos - 11 janvier 2007


Le Vietnam, nouveau membre de l'OMC, est promis à de nouvelles réformes

Le Vietnam est devenu jeudi le 150e membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), faisant désormais face à l'immense défi de la concurrence internationale dans un contexte de forte croissance et une pression chaque jour plus grande en faveur des réformes économiques. Le pays, l'un des derniers à se réclamer du marxisme-léninisme, embrasse le libre-échange avec un mélange de fougue et de prudence, espérant développer son économie via la conquête de nouveaux marchés pour son pétrole brut, ses textiles et chaussures, son riz et son café, ses crevettes. Il espère aussi rassurer les investisseurs étrangers sur la clarté et la prévisibilité de son système légal.

"Le gouvernement vietnamien s'est engagé vers l'ouverture, la transparence, les standards internationaux de gouvernance", assure Le Dang Doanh, économiste au ministère du Plan et de l'Investissement. Les 149 autres membres du gendarme des échanges mondiaux avaient formellement accepté le Vietnam comme leur pair le 7 novembre, avant que l'Assemblée nationale ratifie le document. Hanoï avait déposé sa candidature en 1995, neuf ans après avoir entamé des réformes visant à abandonner l'économie dirigée, privatiser ou fermer les entreprises d'Etat déficitaires et sortir le pays de l'isolement. Le pays a depuis enregistré de spectaculaires résultats économiques, affichant la plus forte croissance d'Extrême-Orient après la Chine, avec plus de 8% l'an dernier. Analystes et responsables politiques soulignaient pourtant jeudi combien tout triomphalisme était dangereux. "C'est une semaine historique, le Vietnam entre dans l'OMC avec tout ce que cela suppose d'ouverture", relevait Adam Sitkoff, directeur de la Chambre de commerce américaine à Hanoï. "Mais il existe aussi beaucoup d'intérêts conflictuels puissants qui tentent de conserver autant de pouvoir et de parts de marché que possible".

Les réformes n'ont pas eu définitivement raison des habitudes héritées de l'économie planifiée et des réflexes protectionnistes de certains dirigeants, plus sensibles à la sauvegarde de leurs intérêts qu'aux réformes imposées par le capitalisme. "Le seul fait que le Vietnam est dans l'OMC ne signifie pas que tous les problèmes sont réglés", insiste l'analyste américain. Tous les commentaires rappellent au contraire combien chaque potentialité s'accompagnera de défis. "Je n'aime pas lire tous ces gens qui affirment qu'on va s'enrichir immédiatemment après l'entrée dans l'OMC. Il dépend des efforts de chaque entreprise et de chaque individu que ces opportunités se traduisent en bénéfices", a prévenu le ministre du Commerce, Truong Dinh Tuyen, sur le site d'informations gouvernemental Vietnam Net.

Officiellement, le Parti communiste vietnamien, qui préside aux destinées du pays depuis 1975 et ne tolère aucune critique politique, n'a pas renoncé à son rôle de gardien de l'économie nationale. Le régime a officiellement reconduit l'an passé la politique d'"économie de marché à orientation socialiste". "Le problème est de savoir ce que veut dire l'orientation socialiste", admet le professeur Doanh. "Si c'est la liberté pour tout le monde, l'égalité, la fraternité, ça va. Si c'est la domination des entreprises d'Etat, on peut s'interroger". Après des années de négociations et de préparations, le pays est aujourd'hui au pied du mur. Les industries à faible valeur ajoutée sont promises à un avenir radieux, mais les secteurs les plus pointus vont faire face à une vague de concurrence de très haut niveau. "Parce que l'économie centralisée a jusqu'à présent essayé de sauver tout le monde, maintenant certains doivent se sacrifier", souligne Le Dang Doanh.

Agence France Presse - 11 janvier 2007