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Sapa et ses tribus

Après l'île de Pangkor, les temples d'Angkor et la baie d'Halong, je me suis demandé si l'Asie du Sud-Est avait d'autres choses à m'offrir. Sapa et ses habitants ont très bien répondu à cette question : une expérience unique et des souvenirs inoubliables.

Cette ville est située dans le nord du Vietnam à plus de 1500 mètres d'altitude. Elle m'a charmé le temps d'un clin d'oeil. Elle ressemble aux petites villes des régions montagnardes françaises, c'est-à-dire des maisons collées les unes sur les autres. Les bars, les restaurants et les cafés sont situés dans le même secteur, ce qui donne une ambiance agréable d'un point de vue touristique. Rajoutez à cela les reflets des maisons colorées sur le lac, les prises de vue panoramiques à chaque coin de rue et voilà un aperçu de Sapa.

Or, l'élément qui m'a le plus fasciné est sans aucun doute l'incontournable marché. C'est le lieu où l'on trouve les femmes hmongs avec leurs habillements traditionnels. Elles passent la journée à vendre des fruits et des légumes. Entre temps, les filles et adolescentes hmongs participent aux treks (qui passent de toute façon dans leur village) et parlent aux touristes en espérant que ces derniers achètent leurs produits. Même si elles ne fréquentent pas l'école, il n'est pas rare de les entendre parler le français, l'espagnol, l'allemand, l'anglais ou autres. Elles savent très bien négocier, dès l'âge de cinq ans, lors des activités commerciales. Les garçons, quant à eux, travaillent dans les champs ou sur les chantiers de construction. Ils ne se mêlent pas aux touristes.

Au contact des tribus

J'ai pris contact avec une guide de la tribu hmong qui m'a amené dans son village natal à environ une heure de marche de Sapa. En réalité, je pense que la distance est plus courte parce qu'elle a pris un détour. Elle m'a amené dans un champ de marijuana où il est permis, semble-t-il, de cueillir les plantes en toute quiétude. Cette culture est toutefois destinée à confectionner les vêtements, les sacs et les bracelets. Mais bon, voilà une belle façon de commencer un trek!

Après cette étonnante découverte, je suis entré dans le village San Sa Ho sous les regards curieux des habitants; un touriste peut faire vivre à lui seul une famille pendant une semaine. J'ai acheté un bracelet d'une fillette qui m'avait suivi de Sapa jusqu'à son village. Par la suite, une famille m'a accueilli dans sa demeure pour partager le repas. Celui-ci fut préparé par la guide. C'était sans aucun doute le meilleur repas consommé depuis mon arrivé en Asie du Sud-Est. Quel festin! Il s'agit une situation plutôt étrange lorsqu'on savoure un repas cinq étoiles dans une vieille maison, dont le plancher risque de s'effondrer à tout moment! Et c'est encore plus étrange lorsqu'on mange parmi les cochons, les boeufs et les coqs…

En soirée, la guide m'a amené dans le village de Ta Van. Ce village est habité par les membres de la tribu Zai. Le mode de vie est similaire à celui des Hmongs. Les femmes s'occupent principalement des tâches ménagères (nourriture, confection de vêtements, etc.) tandis que les hommes font des travaux physiques et manuels. La plus belle experience fut de prendre le thé autour du feu et de communiquer avec les membres de la famille. C'était relativement facile parce que la guide parlait ce dialecte. Après quelques verres d'alcool au riz fermenté, je suis allé me coucher dans le grenier... avec les sacs de riz.

Le lendemain matin, je me suis levé en grande forme pour faire de la randonnée pédestre. Le soleil était au rendez-vous et la visibilité excellente. Je suis entré en contact, vers 10 heures, avec la tribu des Red Zdao. Ces derniers habitent dans le village de Giang Ta Chai. Il s'agit, à mon avis, du village le plus pauvre de la vallée. Les conditions hygiéniques des enfants sont déplorables comparativement aux enfants d'Hanoi ou de Saigon. À ce sujet, le gouvernement vietnamien semble prôner une politique discriminatoire à leur égard (et les autres tribus). Par exemple, les individus concernés n'ont pas le droit d'entrer dans les restaurants ou les hôtels. Est-ce que le gouvernement vietnamien applique une telle mesure parce qu'ils ont aidé les Américains à combattre les mouvements communistes au cours des années 1960 et 1970? Malgré cette injustice, les membres de cette tribu gardent constamment le sourire. Selon une femme de ce village, «en autant qu'ils ne soient pas dépossédés de leurs terres...».

Le paysage autour de Sapa

Le paysage de la vallée de Sapa est caractérisé par une agriculture sous forme d'escalier; les rangées de terres sont façonnées selon le relief de la montagne. La scène n'est jamais la même puisque les conditions climatiques changent constamment. Par exemple, la visibilité varie selon la période de la journée. De plus, les couleurs se transforment au rythme des saisons. Même si j'ai trouvé le paysage sublime, la guide m'a mentionné que j'étais trois semaines en retard. Le paysage avait alors atteint son apogée juste avant les récoltes. Les allées, semble-t-il, étaient dorées lorsque le soleil faisait acte de présence.

Si ce que j'ai vu est la moins belle période de l'année, je suggère donc aux voyageurs d'y aller n'importe quand. Une chose est certaine : l'air est pur et la rivière qui se faufile dans la vallée nous invite à la baignade. Au risque de surprendre, j'ai apprécié davantage ce paysage à celui de la baie d'Halong. Bref, la ville de Sapa est devenue un endroit inévitable à explorer. Il s'agit d'une destination de choix pour faire de la randonnée pédestre et pour entrer en contact avec des cultures tribales. Et comme je l'ai souvent entendu, c'est un endroit inespéré pour les amateurs de photographies.

Par Marc André Comeau - Cyberpresse (.ca) - 15 Novembre 2006


Les merveilles de la baie d'Halong

J'ai parcouru le Vietnam du sud au nord en passant par Saïgon, Nha Trang, Hue, Hoi An, Hanoi, la baie d'Halong et Sapa. La plupart des Routards préfèrent le Vietnam du nord communiste au détriment du Vietnam du sud capitaliste. C'est la même chose en ce qui me concerne. Je suis donc resté plus longtemps à Hanoi et dans le nord du pays. Il y a un endroit qui m'a particulièrement marqué : la baie d'Halong. Ce site a été classé par l'UNESCO comme un patrimoine mondial à préserver. J'avais placé ce lieu en haut de la liste «les choses à voir en Asie du Sud-Est». Je n'ai pas été déçu.

Un décor unique

L'expédition a commencé lorsque je suis embarqué sur un bateau (Duy Tan) au quai principal de la baie d'Halong. Ce bateau disposait d'une grande cabine commune (la salle à dîner) et quelques chambres pour accommoder les touristes. Après environ 15 minutes de navigation, les chaînes de montagne ont commencé à faire leur apparition. Il y avait parfois des immenses rochers qui semblaient flotter sur l'eau. Leurs reflets rendaient la scène irréelle; j'avais l'impression de me promener dans une toile de Dali. La présence du brouillard donnait un aspect encore plus flou et mystérieux à la scène. Pendant quelques minutes, j'étais sur une autre planète. Au loin, la réalité m'a ramené sur terre. J'ai aperçu la première communauté de pêcheurs habitant sur des maisons flottantes. Cela a rajouté du charme au paysage puisqu'il est devenu un peu plus coloré. Les femmes marchandes sont alors venues à notre rencontre en se déplaçant au moyen de leur pirogue. Il y avait au menu des fruits et des boissons. Pendant ce temps, les hommes vérifiaient leurs filets de pêche avec précision.

Baignade et kayak

Vers trois heures de l'après-midi, le bateau a jeté l'ancre à l'eau ce qui ne pouvait dire qu'une chose : c'était le temps de faire du kayak ou se baigner. Je suis allé explorer les villages flottants et les grottes souterraines avec un Routard australien. Nous ne sommes malheureusement pas tombés sur une grotte profonde et extraordinaire. Elles étaient toutes trop petites. Disons que notre guide ne nous a pas beaucoup donné d'informations pour savoir où aller. Après une heure de kayak, j'ai escaladé l'échelle du bateau pour revenir plus rapidement à l'eau. Je suis monté sur l'étage supérieure et j'ai sauté à l'eau. Il faut bien s'amuser un peu! Par la suite, je me suis laissé flotter sur le dos une bonne demi-heure. J'étais tellement en état de relaxation que je me suis presqu'endormi. Je cognais des clous! C'est difficile de se baigner lorsque le soleil est au rendez-vous sous une température dépassant les 30 degrés Celcius. Je blague évidemment...

L'île de Cat Ba

Lors de la deuxième journée, j'ai embarqué sur un plus petit bateau pour me rendre sur l'île de Cat Ba. L'hôtel se situait immédiatement à la sortie du quai. J'avais l'impression que ce n'était pas la plus belle partie de l'île. J'ai donc embarqué sur une motocyclette pour explorer les lieux. Effectivement, je pouvais apercevoir, du haut d'une immense falaise de quelques centaines de mètres, des plages spectaculaires. Aussi bizarre soit-il, je n'étais pas content de voir ce paysage à en couper le souffle. J'aurais planifié cette expédition autrement en restant plus longtemps sur l'île.

À la bonne franquette

Tout au long de cette expédition, j'ai mangé comme un roi. Les repas délicieux comprenaient, évidemment, du poisson, des crevettes et du riz. Cela tombe bien parce que je dégusterais des fruits de mer et des crustacés tous les jours! Le personnel du bateau a offert aux touristes de l'alcool fait à base de riz. C'était très bien même si quelques personnes ont soufferts de maux de ventre! Tous les gens mangeaient autour d'une grande table. C'était une excellente occasion de discuter de nos voyages. Les gens provenaient des États-Unis, de la Nouvelle-Zélande, de l'Australie, de la Suisse, de la République de Singapour et de l'Italie. Nous avions tous entre 25 et 35 ans ce qui favorisait la dynamique du groupe. Nous avons échangés nos courriels au cas où quelqu'un aboutirait dans l'un des pays mentionnés ci-haut!

Pour terminer l'expédition, le capitaine du bateau a emprunté une autre voie navigable. C'est là que je me suis rendu compte que la baie d'Halong ne peut pas être explorée en quelques jours. Ce sont des centaines de kilomètres à parcourir et des milliers d'îles à découvrir. Heureusement, je suis tombé sur l'une d'entre-elles où les singes se baladaient au bord de la plage. Il s'agissait d'un endroit qui n'avait pas encore été affecté par la présence humaine. Je refuse donc d'indiquer l'emplacement de cette île. Ce sera à vous de la découvrir… La semaine prochaine, je traiterai de ma visite à Sapa dans le nord du Vietnam. J'arrive tout juste de cet endroit et ce fut l'expérience humaine la plus satisfaisante de ce voyage.

Par Marc André Comeau - Cyberpresse (.ca) - 8 Novembre 2006