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Les Montagnards au Vietnam toujours persécutés, selon HRW

Les Montagnards des hauts-plateaux du centre du Vietnam qui ont séjourné dans des camps des Nations unies au Cambodge sont détenus, persécutés et parfois torturés à leur retour, a affirmé mercredi l'organisation américaine Human Rights Watch (HRW). En dépit d'un accord tripartite signé en janvier 2005 entre le Vietnam, le Cambodge et le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), les mauvais traitements sont monnaie courante, assure l'organisation dans un rapport de 55 pages.

"Le gouvernement continue de persécuter les Montagnards dès qu'ils sont hors de portée des observateurs internationaux", affirme Brad Adams, directeur Asie de HRW. "La communauté internationale devrait s'opposer à leur retour forcé dans les hauts-plateaux tant que les autorités continuent de les persécuter", ajoute-il. Plus de 1.000 Montagnards, nom générique donné aux minorités des hauts-plateaux, avaient quitté le Vietnam pour aller au Cambodge après des émeutes en février 2001 au cours desquelles ils réclamaient le respect de la liberté religieuse et la restitution de leurs terres ancestrales. Beaucoup d'entre eux sont depuis partis aux Etats-Unis.

De nouveaux affrontements avaient eu lieu en avril 2004, provoquant une nouvelle répression et un nouvel exode. L'accord de 2005 était censé permettre le retour de 700 réfugiés sous le contrôle du HCR, qui affirme depuis que ceux qui acceptent ce retour ne sont pas maltraités. "Les missions de contrôle du HCR et le programme de rapatriement sont très imparfaits et doivent être repensés", estime cependant HRW. L'organisation cite des réfugiés revenus au Vietnam puis repartis après avoir été "détenus, interrogés et même torturés". Ils auraient été menacés pour ne pas dénoncer ces violences. "Ceux qui pensent que ces problèmes appartiennent au passé doivent réfléchir", estime Brad Adams.

Un diplomate étranger à Hanoï a admis que l'optimisme du HCR était discutable. "Il est assez sûr que, compte-tenu du mépris des autorités pour les minorités ethniques, il y a des incidents, du harcèlement et des mauvais traitements", a-t-il expliqué à l'AFP. "Mais nous n'avons pas d'élément pour affirmer que ces pratiques sont systématiques, ni qu'elles sont ordonnées ou même tolérées au sommet" du pouvoir, a-t-il ajouté, jugeant que la situation des droits de l'homme dans le pays s'améliorait. HRW dénonce par ailleurs la "criminalisation" du dossier. Les tribunaux ont condamné 142 personnes dans des affaires liées aux fuites au Cambodge en 2005, deux fois plus qu'en 2004, affirme-t-elle.

Agence France Presse - 14 Juin 2006


Droits de l'Homme : le Vietnam respecte et protège la liberté religieuse

"Le rapport de l'organisation de supervision des droits de l'Homme (HRW) se base sur des informations totalement mensongères visant à dénaturer les politiques de l'État vietnamienà l'égard des habitants des ethnies minoritaires au Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre)", a affirmé hier à Hanoi, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères du Vietnam (MAE), Lê Dung.

Faisant partie de la communauté des 54 ethnies vietnamiennes, les habitants des ethnies minoritaires au Tây Nguyên font constamment l'objet des préoccupations profondes de l'État qui a créé des conditions plus favorables et fait tout son possible pour qu'ils améliorent leurs conditions de vie matérielle et spirituelle. "Au Vietnam, il n'existe aucune répression des habitants des ethnies minoritaires et des croyants, personne n'est détenue en raisons religieuses, a souligné Lê Dung. L'État vietnamien respecte et protège la liberté religieuse ainsi que les droits de l'homme. La promulgation et l' exécution des textes juridiques sur la religion ont facilité la pratique des règles religieuses, dans le cadre de la loi, des dignitaires religieux et des croyants, les habitants des ethnies minoritaires au Tây Nguyên, y compris".

Concernant les minoritaires ethniques qui sont de retour après avoir franchi illégalement la frontière et passé du côté du Cambodge, ils ne subissent aucune punition quand ils se retrouvent dans leur pays natal. Ils ne sont pas traduits en justice ni traités différemment des autres pour leur erreur dans le passé. En revanche, ils reçoivent des assistances des autorités locales pour stabiliser leur vie. "Le Vietnam a bien coopéré et coopère de manière sérieuse avec le Cambodge et le Haut commissariat des Nations unies pour les refugiés (UNHCR) afin de réaliser les conclusions contenues dans le Mémorandum sur le règlement des problèmes concernant les habitants issus des ethnies minoritaires du Tây Nguyên au Cambodge, signé en janvier 2005 ", a souligné le porte-parole du MAE.

Le Vietnam a organisé maintes visites au Tây Nguyên pour les délégations de l'UNHCR, des ambassades, des consulats généraux et de plusieurs organisations internationales. Ces derniers ont eu l'occasion de témoigner des efforts du gouvernement vietnamien dans le développement socio-économique dans cette région, en général et dans l'amélioration qualitative des conditions de vie en faveur des ethnies minoritaires. En particulier, à la demande de l'UNHCR et de certaines ambassades, le Vietnam a arrangé des visites sur place chez des personnes rapatriées du Cambodge. À travers des visites, l'UNHCR et des ambassades ont reconnu les efforts du gouvernement vietnamien et des autorités locales. Ils ont également affirmé que le Vietnam a bien honoré les engagements et qu'il n'y a pas de détenu, ni de maltraité.

Par Thê Linh - Le Courrier du Vietnam - 15 Juin 2006