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Situation et perspectives de la francophonie

Il y a de nombreuses façons d'appréhender la francophonie. C'est bien sûr au départ l'ensemble des personnes parlant le français : c'est dans ce sens que le terme a été introduit par le géographe français Onésime Reclus en 1880. Mais, au-delà de cette acception, "la Francophonie est culture", comme le disait Léopold Sédar Senghor. C'est autour de cette idée que la "Francophonie institutionnelle" s'est constituée pour rassembler les pays "ayant le français en partage" et que l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) a progressivement élaboré son projet.

On estime aujourd'hui qu'il y a dans le monde quelque 175 millions de francophones (110 millions de francophones réels et 65 millions de francophones partiels), soit moins de 3% de la population mondiale. L'OIF ne les rassemble pas tous puisque notamment l'Algérie (17 millions de francophones) n'en fait pas partie, pas plus qu'Israël (0,76 million) ou les États-Unis (0,44 million). Mais au sein même des 63 pays membres ou observateurs de l'OIF, tous en parlent pas français, loin de là ! En effet, les francophones n'y représentent que moins de 30% de la population. Au Vietnam (l'État le plus peuplé de l'OIF), on estime par exemple à environ 400 000 le nombre de francophones, soit 0,5% de la population.

La Francophonie institutionnelle a certes historiquement défendu la langue française mais, très vite, elle a mis l'accent sur la dimension culturelle du développement, l'égale dignité des cultures et la nécessité de la diversité culturelle. La Francophonie d'aujourd'hui apparaît comme une organisation internationale en mutation. Elle réunit des États et des gouvernements qui souhaitent coopérer aux plans éducatif, culturel, technique et scientifique. Si l'accent est mis sur le français comme langue véhiculaire, même dans les pays où le français n'est pas la langue officielle et où il ne joue qu'un rôle secondaire, l'idée est surtout de favoriser des pratiques pluralistes de dialogue des cultures.

De plus, ses préoccupations se sont progressivement élargies au domaine politique (droits de l'homme, démocratie, développement durable, etc.). Cette volonté apparaît clairement dans l'Article 1er de la Charte de la Francophonie adoptée en 2005 : "La Francophonie, consciente des liens que crée entre ses membres le partage de la langue française et des valeurs universelles, et souhaitant les utiliser au service de la paix, de la coopération, de la solidarité et du développement durable, a pour objectifs d'aider à l'instauration et au développement de la démocratie; à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits, et au soutien à l'État de droit et aux droits de l'homme; à l'intensification du dialogue des cultures et des civilisations; au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle; au renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l'essor de leurs économies; à la promotion de l'éducation et de la formation". L'organisation internationale de la Francophonie regroupe 50 États, 3 gouvernements et 10 observateurs répartis dans les différentes régions du monde.

Par l' Association d'amitié franco-vietnamienne - Le Courrier du Vietnam - 11 Juin 2006