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"Je ne sais pas ce que j'ai" : Thuy, dix ans et séropositive

HANOI - Nguyen Thi Thuy, dix ans, ne sait pas ce que VIH veut dire, ni pourquoi elle a dû quitter la famille de son oncle pour aller vivre dans une garderie, avec 22 autres enfants malades. "Je ne sais pas ce que j'ai. Quelquefois, quand je suis malade, c'est tout mon corps qui fait mal", raconte-t-elle, désignant sa tête, son estomac, ses membres... Thuy est trop jeune pour avoir conscience que c'est peut-être la mort qui l'attend.

La petite fille, dont la mère est décédée du sida il y a quatre ans, vit dans un orphelinat situé dans un centre de réhabilitation public pour drogués, non loin de la capitale Hanoï. Au premier regard, elle semble en bonne santé, comme les autres enfants âgés de cinq mois à neuf ans et qui rient et jouent dans la petite cour du centre. "S'occuper d'un enfant atteint du VIH est probablement dix fois plus difficile que de s'occuper d'un enfant en bonne santé", explique Nguyen Thi Phuong, qui gère la garderie, la première du genre dans la région de la capitale. "L'amour n'est pas tout", dit-elle. "On a besoin de mères bénévoles, en bonne santé et avec des compétences".

Mme Phuong avait installé le centre de sa propre initiative en 2002. Seize personnes y travaillent aujourd'hui, dont 14 sont d'anciens drogués séropositifs. Le gouvernement vietnamien ne leur donne que 270.000 dong (17 dollars) par mois et par enfant. "Nous avons toujours besoin de nombeux médicaments mais, malheureusement, nous n'en avons jamais assez", regrette la responsable, soulignant que la nourriture aussi est "un important problème". "Il faut modifier en profondeur la manière dont le système médical s'occupe des enfants atteints du VIH. Il nous faut beaucoup, beaucoup de docteurs plus compétents et mieux formés", souligne-t-elle.

Selon les chiffres officiels, le Vietnam compte 8.500 enfants de moins de 15 ans atteints du sida/VIH . Mais personne ne connaît les vrais chiffres des séropositifs. Ils pourraient être 300.000 et les experts avertissent que la maladie s'est propagée au-delà des groupes dits "à risques" pour toucher la population dans sa globalité. Dans la plus grande ville du pays, Ho Chi Minh Ville, et dans le port de Haïphong (nord), le nombre de contaminations a franchi la barre symbolique du 1% de la population. Extrapolé au pays dans son ensemble, ce niveau représenterait l'apparition d'une épidémie.

"Les enfants qui vivent avec le sida/VIH au Vietnam ne reçoivent pas des soins appropriés", admet un responsable ministériel, sous couvert d'anonymat. "Nous n'avons pas suffisamment de médicaments, d'installations et de compétences. Il n'y a pas assez d'établissements publics pour les jeunes et les besoins s'accroissent de jour en jour", explique le responsable à l'AFP. Depuis 2002, la garderie de Mme Phuong a accueilli 42 orphelins. Neuf ont été adoptés par des familles, dix autres reposent dans un petit cimetière non loin de là. "Nous n'avons pas été autorisés à assister à leurs derniers moments", raconte Lam Uyen Nhi, bénévole de 31 ans. "Nous ne voudrions pas être là de toute façon".

Dans la salle de jeux de la garderie, pend une banderole où on peut lire: "Aimez-les comme s'ils étaient vos enfants". A côté, un autel a été érigé. "Nous voulons prier pour eux le jour de l'anniversaire de leur mort afin qu'ils puissent reposer en paix", raconte Mme Nhi, luttant contre les larmes. "0n a eu tort de se droguer et maintenant, on est contaminés. On doit payer pour nos erreurs. Mais les enfants ici, ils sont innocents".

Agence France Presse - 22 Mars 2006


Pour mieux combattre le VIH/sida chez les enfants

Le vice-Premier ministre Pham Gia Khiêm a appelé les pays dans la région d'Asie de l'Est et du Pacifique à partager les informations et expériences, et à coopérer pour la protection de l'enfance contre l'épidémie de VIH/sida. Lors de la conférence des pays d'Asie de l'Est et du Pacifique sur les enfants et le VIH/sida, qui s'est ouverte hier à Hanoi et devra se clôturer demain, M. Khiêm a fait savoir qu'en parallèle au développement économique, la région d'Asie de l'Est et du Pacifique devait faire face aux problèmes causés par le VIH/sida. Le virus influe non seulement sur l'économie, la société, mais touche aussi des millions d'enfants dont les parents sont atteints et les prive du droit d'être soigné et d'aller à l'école.

Face à cette situation, le Vietnam a fait de gros efforts pour lutter contre ce mal ces dernières années, avec l'adoption de nombreux textes et la mise en place de modèles d'activités à la fois pédagogiques et ludiques en faveur des enfants, y compris les séropositifs. Des forums, équipes de propagande, des modèles d'entraide ont été sans cesse créés pour aider les enfants contaminés par le VIH et ceux dont un membre de la famille est atteint, à se distraire, à acquérir des connaissances et compétences pratiques dans la vie courante sur la prévention du VIH, voire à s'initier à un métier artisanal existant dans leur localité.

Jusqu'à présent, la propagation du virus du sida continue dans toutes les provinces et dans 93% des arrondissements et districts. Selon des statistiques encore incomplètes, le Vietnam comptait environ 8.500 séropositifs de moins de 15 ans et 22.000 orphelins qui ont perdu un des parents à cause de cette maladie. Chaque année, sur plus de 2 millions de femmes enceintes dans le pays, 0,39% ont contracté le virus du sida et environ 30-40% d'entre elles le transmettent à leurs enfants. Selon le ministère de la Santé, depuis la découverte au Vietnam d'un premier cas de contamination par le virus du sida en décembre 1990, le pays recense à l'heure actuelle 102.000 séropositifs, dont 17.000 sidéens et 62% des nouveaux cas parmi les jeunes de 20 à 29 ans.

Par Hoàng Long - Le Courrier du Vietnam - 23 Mars 2006


Le Vietnam veille toujours à préserver les enfants du sida

HANOI - La vice-présidente de la RSV Truong My Hoa a remercié les amis étrangers de leur aide multiforme en faveur du Vietnam dans la protection et les soins aux enfants et la lutte contre le sida. En recevant cet après-midi une délégation composée d'une trentaine de délégués participant à la Conférence consultative d'Asie Orientale-Pacifique sur l'enfance et le sida, tenue à Hanoi, le dirigeant vietnamien s'est félicité de leur présence à cette conférence qui revêt une grande signification.

Conscient des effets délétères du sida, le Vietnam a mis en oeuvre ces derniers temps une série de programmes de lutte contre cette pandémie, par exemple la Stratégie nationale de prévention et de lutte contre le sida, l'édification de la Loi anti-sida, le Programma d'action national pour l'enfance vietnamienne et la Loi sur la protection des enfants, a souligné M. Hoa, ajoutant que les investissements en la matière ne cessaient d'augmenter.

La directrice de l'Unicef en Asie-Pacifique, Anupama Rao Singh, a pris en haute estime les efforts du Vietnam dans la protection et les soins aux enfants face à la grande épidémie de sida. Elle a espéré qu'à travers la conférence régionale, les pays d'Asie Orientale-Pacifique partageront davantage leurs expériences et informations dans un effort commun pour mieux protéger les enfants de ce fléau.

Agence Vietnamienne d'Information - 22 Mars 2006