~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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L'adoption au Vietnam reprend

Elle a de belles petites oreilles, mais est-ce qu'elle ne sent pas un peu drôle? Qu'importe! Aussitôt ces constatations faites, en grand frère tout fier, Félix Brunet, âgé de 8 ans, demandait à tenir dans ses bras sa nouvelle petite soeur. Après tout, comment tenir rigueur à Lily-Mai de ne pas être fraîche comme une rose, elle qui venait de conclure un long voyage de plus de 30 heures? Lily-Mai est arrivée hier à l'aéroport Pierre-Trudeau en même temps que sept autres bébés vietnamiens, les premiers en trois ans à pouvoir être adoptés au Québec. L'adoption dans ce pays s'est en effet trouvée au coeur d'une longue querelle constitutionnelle. C'est qu'en janvier 2003, à la suite de révélations sur l'existence de corruption et de trafic d'enfants, Hanoi a resserré ses politiques et exigé de signer un traité avec chacun des pays adoptants. Or, au Canada, l'adoption est une responsabilité exclusivement provinciale et le Québec a longtemps refusé de diluer son pouvoir de signer de façon autonome des ententes bilatérales avec des pays souverains dans ses champs de compétence. Le problème étant maintenant réglé, l'adoption a pu reprendre. Du groupe arrivé hier, Lily-Mai était certes la plus chétive. «À l'orphelinat, elle était couchée dans un petit hamac, avec un biberon accroché près d'elle par une sorte de guenille. Comme elle avait des problèmes de reflux gastrique, elle n'arrivait pas à se nourrir suffisamment, explique sa mère adoptive, Sylvie Vézina, qui est médecin. D'ici une semaine ou deux, sans soins adéquats, elle serait sans doute morte. Heureusement, ses problèmes de santé sont facilement réversibles et elle a déjà pris beaucoup de mieux.» Pour concrétiser les adoptions des enfants, l'organisme québécois Terre des Hommes a versé entre 5000 et 7000 à l'orphelinat. Au surplus, toujours grâce aux contributions des parents adoptants, l'organisme a fait un don de 17 000 destiné à la construction d'une clinique médicale dans la région du Mékong, explique Dorinda Cavanaugh, directrice de Terre des Hommes. Si la querelle constitutionnelle a fait les manchettes, il reste que le problème fondamental qui a fait changer la donne du côté d'Hanoi en est un de trafic d'enfants. Comment être sûr que les bébé n'en sont pas victimes? «Nous sommes pas mal certains que ce n'est pas le cas, dit Mme Cavanaugh. Nous avons fait des adoptions au Vietnam de 1993 et 2003, nous connaissons bien nos interlocuteurs et nous les croyons dignes de confiance.»

Par Louise Leduc - La Presse (.ca) - 25 Août 2006