Rencontre des deux patrons de l'église bouddhiste dissidente du Vietnam
HANOI - Les deux plus hauts responsables de l'église bouddhiste dissidente du Vietnam, en résidence surveillée depuis des années, se sont entretenus pour la première fois depuis trois ans à Ho Chi Minh-Ville (sud), a indiqué samedi l'organisation porte-parole de l'église.
Le numéro deux de l'Eglise bouddhiste unifiée du Vietnam (EBUV), Thich Quang Do, 77 ans, a rendu visite à son patriarche, le vénérable Thich Huyen Quang, 87 ans, admis à l'hôpital Cho Ray de l'ex-Saïgon pour des problèmes au foie et au coeur, selon le Bureau international d'information bouddhiste (IBIB), basé à Paris.
Vendredi, "Do et 20 moines de l'EBUV ont été autorisés à entrer dans sa chambre," indique l'IBIB. "Bien que très fatigué, il a été très touché par un accueil aussi chaleureux après tant d'années à l'isolement."
L'EBUV est interdite depuis 1981 pour avoir refusé de se soumettre à l'autorité du Parti communiste vietnamien (PCV).
Quang et Do n'ont depuis jamais cessé d'appeler à la liberté religieuse et au respect des droits de l'Homme et n'ont quasiment plus jamais été libres de leurs mouvements.
Ils avaient été accusés il y a trois ans de "possession de secrets d'Etat" et placés de nouveau en résidence surveillée sans procès.
"C'est la première fois que Quang et Do se rencontrent depuis leur arrestation (...) en octobre 2003", souligne l'IBIB. Quang vit depuis dans le monastère Nguyen Thieu de la province de Binh Dinh (centre), tandis que Do est installé dans le monastère Thanh Minh Zen de Ho Chi Minh-Ville.
Quang avait reçu la visite surprise il y a quelques jours du vice-ministre de la Sécurité publique, le général Nguyen Khanh Toan, qui lui aurait donné un "cadeau", selon la presse gouvernementale.
L'IBIB affirme que le ministre lui aurait demandé de quitter l'église.
"Nous sommes toujours contents que ce genre de rencontres soit organisé. Mais il n'est toujours pas question d'autoriser l'EBUV, déplorait cette semaine Penelope Faulkner de l'IBIB, dans un entretien par téléphone avec l'AFP.
Do a reçu la semaine dernière le prix Rafto, récompense norvégienne attribuée à un défenseur des droits de l'Homme.
Agence France Presse - 30 Septembre 2006
|