Le Vietnamien expulsé refoulé vers Nouméa
Parce qu’il était en situation irrégulière depuis trois ans
sur le sol calédonien, un quinquagénaire vietnamien a été reconduit samedi dans son pays d’origine. Hanoï
lui a refusé l’entrée au prétexte que son passeport était périmé. Le voici donc de retour sur le territoire, le temps de relancer la procédure.
Le 14 juillet, nous avions relaté dans nos colonnes l’histoire de ce ressortissant vietnamien de 50 ans qui, faute de papiers en règle depuis trois ans, devait être reconduit dans son pays d’origine, vendredi. Ce voyage Nouméa-Osaka-Hô-ChiMinh-Ville a bien eu lieu. Mais il s’est soldé par un retour illico des deux fonctionnaires, accompagnés, fait surprenant, du ressortissant en question.
L’histoire a commencé le 22 juin dernier, par une simple opération de contrôle menée dans les roulottes stationnées Baie-de-la-Moselle, à Nouméa. Lors de la mission, la police aux frontières a mis la main sur le cas d’un cuisinier d’origine vietnamienne, qui travaillait clandestinement et qui ne possédait pas de domicile fixe. L’homme est né en Nouvelle-Calédonie en 1956, certes. Mais dès l’âge de 3 ans, il est reparti vivre dans son pays d’origine, avec ses deux parents. Ce n’est qu’à l’âge de 40 ans qu’il est revenu s’installer en Calédonie.
Défense d’entrer
Or, depuis trois ans, l’intéressé n’a pas renouvelé les papiers qui l’autorisaient à séjourner sur le territoire. Il s’est donc retrouvé sous le coup d’un arrêté de reconduite à la frontière.
Mais avant de pouvoir renvoyer l’homme dans son pays d’origine, la police aux frontières et la direction de la réglementation générale (Dirag), rattachées au haussariat, ont d’abord dû attendre plusieurs jours l’autorisation de la compagnie Vietnam Airlines. Dès que celle-ci est tombée, tout s’est alors enchaîné rapidement.
Passeport périmé
Les autorités vietnamiennes ont été averties du retour de ce ressortissant et le lendemain, l’homme se trouvaient déjà dans l’avion aux côtés des deux fonctionnaires de la police aux frontières. Mais lorsque l’avion s’est posé à Hô-Chi-Minh-Ville, les choses se sont corsées. Les autorités vietnamiennes ont refusé d’ouvrir les portes du pays à leur ressortissant, prétextant qu’ils avaient été prévenus trop tardivement et que, par conséquent, le sauf-conduit qui faisait office de passeport n’était pas suffisant.
Résultat des courses, les trois passagers du vol Nouméa-Osaka-Hô-Chi-Minh-Ville ont rebroussé chemin, sans que la situation irrégulière de ce ressortissant ne soit réglée. Une nouvelle procédure doit être lancée, toutefois. Pour éviter de nouvelles complications, la Dirag pourrait soit faire appel à l’ambassade vietnamienne d’Australie pour lui obtenir un passeport en règle, soit le reconduire jusqu’à Paris grâce à un sauf-conduit, puis demander un passeport à l’ambassade vietnamienne de France. Si aucune des deux solutions ne se révélait concluante, l’homme pourrait alors être assigné à résidence en Nouvelle-Calédonie, mais il serait extrêmement contrôlé et interdit de travail. Notons que les arrêtés de reconduite à la frontière sont assez rares sur le territoire, puisqu’il n’y en a guère plus de quatre ou cinq par an.
Par Coralie Cochin - Les Nouvelles Calédoniennes - 18 Juillet 2006
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