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La Thaïlande et le Vietnam en pointe contre la grippe aviaire

Santé. Premiers touchés, ces pays sont aujourd'hui cités en exemple.

BANGKOK - Des lauriers pour le Vietnam et la Thaïlande. Ces deux pays, qui ont été confrontés à la grippe aviaire dès la fin 2003, ont «quelques leçons salutaires» à apporter aux nations touchées récemment par le virus H5N1, y compris aux pays européens. C'est l'avis de nombreux experts internationaux, au premier rang desquels David Nabarro, haut responsable de l'ONU pour la lutte contre la grippe aviaire, qui vient d'effectuer une tournée asiatique.

Pays le plus touché par le virus avec 93 contaminations humaines et 42 décès, le Vietnam a réagi ­ après quelques atermoiements ­, de façon spectaculaire, en adoptant une combinaison de vaccinations systématiques des volailles, de désinfection des lieux contaminés, d'abattages, d'interdiction de transports de poulets, le tout doublé d'une campagne nationale d'information.

Equipes mobiles. Cette stratégie a permis une mobilisation des responsabilités à tous les niveaux, selon Hans Troedsson, le représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) à Hanoi. Autre pays modèle, la Thaïlande, où 22 personnes ont été infectées parmi lesquelles 14 sont mortes, a construit un réseau d'épidémio-surveillance s'appuyant sur 700 000 volontaires sanitaires. Présents dans chaque district, ils sont chargés d'inspecter les fermes familiales, les élevages semi-industriels et de sonner l'alerte. Le ministère de la Santé a complété ce maillage préexistant par un millier d'équipes mobiles d'investigation, qui interviennent, dans les heures suivant l'alerte, pour désinfecter et isoler une ferme contaminée, abattre les volailles aux alentours et examiner les résidants. «C'est un système complet qui fonctionne de manière efficace sur une base de volontariat», explique Chadin Thepaval du bureau thaïlandais de l'OMS.

Réseau régional. Le rôle que joue la Thaïlande, de concert avec le Vietnam, comme coordinateur régional de la lutte contre la maladie, est montré en exemple. En novembre, Bangkok et Hanoï ont mis en place un réseau régional de surveillance destiné à contrôler la grippe aviaire dans les pays les plus démunis d'Asie du Sud-Est, le Laos, le Cambodge et la Birmanie (lire ci-dessous). Un fonds commun doté de 2 millions d'euros doit leur permettre de prendre les mesures les plus urgentes. L'Agence française pour le développement (AFD) vient d'apporter sa pierre à cette initiative en déboursant début avril 5,9 millions d'euros pour coordonner les cinq instituts Pasteur de la région (Hanoi, Ho Chi Minh-Ville, Nha Trang, Phnom Penh et Shanghai), avec un bureau central à Vientiane, «afin d'améliorer la détection et la prise en charge» des épidémies (dont la grippe aviaire) en Asie du Sud-Est et en Chine.

Par Arnaud Dubus - Libération - 13 Avril 2006