Vietnam : le PM rappelle les médias à l'ordre sur la corruption
HANOI - Le premier ministre vietnamien a rappelé les médias à l'ordre en demandant que soient pénalement sanctionnés les auteurs
de «fausses» nouvelles relatives à un vaste scandale de corruption, a indiqué un quotidien gouvernemental jeudi. Phan Van Khai a
demandé au ministère de la Culture et de l'Information de «prendre les mesures pour sanctionner les agences de presse et
personnes impliquées dans la rédaction et la publication d'information fausses», selon l'organe de la police de Hanoï, An Ninh
Thu Do.
Le Vietnam a été secoué jusqu'au plus haut niveau du pouvoir par l'affaire du département PMU 18 du ministère des Transports,
dans lequel des millions de dollars dont une partie venaient de l'aide étrangère, ont été détournés. Le ministre a démissionné,
un vice-ministre et une dizaine d'autres personnes ont été incarcérées. D'autres hauts responsables ont été mis en cause sans
être poursuivis.
Sur ce dossier et sur d'autres, «beaucoup de journaux ont violé la loi en imprimant des informations fausses, en violant la vie
privée des citoyens», accuse Khai, en préconisant des sanctions pénales et non simplement administratives.
Une annonce qui relève, selon plusieurs analystes, de la volonté du pouvoir de remettre de l'ordre. Les médias, sous contrôle du
pouvoir, ont en effet largement couvert le scandale et demandé publiquement des comptes avant le Xe congrès du Parti communiste
vietnamien (PCV), qui s'est tenu le mois dernier.
«Le ministère de la Culture et de l'Information va transmettre le message lors de la prochaine réunion avec les rédacteurs en
chef de la presse», a pronostiqué un observateur sous couvert de l'anonymat. Même sentiment chez un expert étranger, pour lequel
«il était prévisible qu'après la couverture frénétique du PMU 18, le parti et le gouvernement ressentent le besoin de rappeler
qui est le patron».
Agence France Presse - 11 Mai 2006
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