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Le Vietnam pourrait adhérer à l'OMC en octobre

La Commission des finances du Sénat américain devait commencer hier à examiner le rapport explicatif sur le projet d'attribution au Vietnam du statut des Relations commerciales normales permanentes (PNTR en anglais). "Comme le Congrès américain n'aurait pas assez de temps d'adopter le PNTR au profit d'Oman et du Pérou pour la fin de ce mois, les discussions relatives au Vietnam ne devraient réellement commencer qu'en août, après les vacances d'été de 5 semaines des parlementaires. Si ces derniers font des efforts, le vote aurait lieu en octobre", fait savoir Thomas O'Dore, président de la Chambre de commerce des États-Unis à Hanoi, lors d'une interview accordée au journal Lao Dông (Travail).

Selon Thomas O'Dore, la plupart des membres des Chambres de commerce des États-Unis en Asie ont participé à une campagne qui a duré une semaine en juin dernier pour soutenir l'octroi au Vietnam du statut du PNTR. "Nous nous sommes divisés en groupes de 3 à 6 personnes, pour aller frapper à la porte du bureau de plus de 200 parlementaires encore indécis. Les difficultés majeures concernent les secteurs du textile et de la confection, l'agriculture", remarque Thomas O'Dore. "Notre message transmis aux parlementaires est que le Vietnam adhérera à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après avoir terminé ses négociations multilatérales en juillet, qu'il ait ou non le statut du PNTR", continue-t-il. À son avis, la lenteur dans l'octroi de ce statut influera grandement sur les opportunités des entreprises américaines au Vietnam. "À ce jour, je suis persuadé qu'au moins 90% de quelque 200 parlementaires que nous avons rencontrés soutiendront l'application du PNTR au profit du Vietnam", conclut Thomas O'Dore. L'application de ce statut au Vietnam a été patronné par 40 parlementaires américains, ce qui, d'après Thomas O'Dore, constitue le nombre le plus important vu à ce jour en la matière.

Les États-Unis sont aujourd'hui le 4e investisseur au Vietnam. Les échanges commerciaux bilatéraux se sont élevés l'an passé à 7,6 milliards de dollars. Ce chiffre augmentera considérablement après l'adhésion du Vietnam à l'OMC. Le dernier tour de négociations multilatérales du Vietnam débuterait le 19 juillet. Selon les prévisions, les négociations ne seront pas complexes, car elles se concentreront sur les derniers préparatifs du rapport et les formalités concernant la future adhésion du Vietnam à l'OMC.

Par Nguyên Viêt Anh - Le Courrier du Vietnam - 13 Juillet 2006


Un manque d'informations sur l'OMC

De nombreux étudiants s'intéressent de près à l'adhésion vietnamienne à l'Organisation mondiale du commerce. Désireux de s'informer sur les opportunités et défis que soulève cette intégration, ils se heurtent néanmoins à un manque d'informations. Les universités, par exemple, ne dispensent que très peu de cours sur le sujet tandis que les documents en vietnamien sont rares et que ceux en anglais exigent des connaissances approfondies. Plus approche l'entrée du pays au sein de l'OMC (Organisation mondiale du commerce), plus le milieu estudiantin cherche à se renseigner sur cette adhésion et ce qu'elle impliquera.

À chaque fois que l'Institut des relations internationales de Hanoi organise une conférence sur l'OMC où participent des spécialistes nationaux et étrangers, l'amphithéâtre est empli d'étudiants. Un public actif qui plus est, les traditionnelles questions - réponses donnant souvent lieu à un forum vivant, preuve d'un véritable intérêt que portent les étudiants à la question. Nguy Dinh Tùng se contente des journaux et de la télévision pour comprendre les rouages de cette institution mondiale. Il a monté lui-même un dossier de presse où il puise ses connaissances. "L'intégration devient réelle sous nos yeux," dit l'étudiant. "Nos futurs emplois subiront les influences de l'adhésion vietnamienne. Si je ne connais rien sur cette organisation, sur les principes de fonctionnement d'un pays membre, je ne pourrais pas m'adapter au nouvel environnement économique découlant de cette intégration", explique le jeune homme qui sera diplômé dans un an.

Les universités mises en cause

Comme Nguy Dinh Tùng, Ta Quynh Nhung, étudiante en 4e année à l'École supérieure d'économie extérieure de Hanoi, voit dans l'OMC un espoir. Elle et ses camarades attendent avec impatience les occasions qui naîtront de l'adhésion. Consciente de cela, elle suit assidûment ses cours portant sur le sujet. Mais si l'intérêt des étudiants est réel, les universités ont du mal à le combler. Les futurs diplômés avouent en effet ne posséder que des connaissances générales sur la question. Ta Quynh Nhung explique que dans le cadre de son cursus, il n'y a pas de matière spécifique à l'OMC, ce qui est quand même surprenant pour des études en commerce extérieur. Les connaissances sont distillées à travers diverses disciplines, chacune abordant une facette du problème. Du coup, les étudiants manquent de liant, de visibilité et peinent à se faire une véritable opinion sur la question.

Les enseignants eux même reconnaissent cet état des choses. Nguyên Ba Diên, professeur à la faculté de droit de l'École supérieure d'économie nationale de Hanoi, affirme que "l'enseignement sur l'OMC se limite à une présentation générale et n'est pas approfondi. Le temps consacré au sujet est court". Trân Van Nam enseigne à l'École supérieure d'économie nationale de Hanoi. Il constate que les connaissances sur l'OMC se trouvent dans des spécialités comme le droit, l'économie, l'économie internationale, le commerce international. Pourtant, aucune dis- cipline n'est exclusivement consacrée à l'adhésion et ses conséquences. Cette question est répartie entre les matières et ne compte que pour 10% à 30 % du programme par discipline.

Pour combler ce manque, de nombreux étudiants cherchent d'autres sources. Mais là encore, l'information relève du parcours du combattant, comme l'explique Hoàng Thi Phuong Anh, étudiante en droit économique de l'École supérieure d'économie nationale. "Sur l'internet, il y a beaucoup d'informations sur le sujet, mais elles sont en anglais. Et pour mieux comprendre ces documents, il faut que le lecteur possède à la fois un riche vocabulaire et des connaissances approfondies sur le sujet".

Par Hoàng Hoa - Le Courrier du Vietnam - 9 Juillet 2006