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Des Vietnamiens de France n'oublient pas leur pays natal

L'association française "Aide à l'enfance du Vietnam" est une organisation humanitaire fondée il y a une trentaine d'années. Lê Kim Ngoc, sa présidente, d'origine vietnamienne, est directrice de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Son leitmotiv : venir en aide, sur place, aux enfants vietnamiens déshérités.

Le local de l'Aide à l'enfance du Vietnam (AEVN) se trouve en banlieue parisienne, à Gif-Sur-Yvette (92, avenue du Général Leclerc). Elle comprend plus de 400 membres dont la plupart sont des Français de souche. Association loi 1901, à but non lucratif, sans appartenance politique ni confessionnelle, l'AEVN, membre de la Fédération internationale des villages d'enfants SOS, a maintenant 36 ans d'existence, et toujours un seul but : venir en aide, sur place, aux enfants vietnamiens déshérités.

Créée en 1970 par une poignée d'amis, l'association a notamment pris en charge de jeunes victimes du conflit pour les aider à survivre et, plus encore à s'épanouir, à recevoir une éducation pour pouvoir s'intégrer ensuite dans la société avec les meilleures chances. Cette action a pris forme à travers des Villages d'enfants SOS, principalement celui de Dà Lat, province de Lâm Dông au Tây Nguyên (hauts plateaux du Centre), qui abrite aujourd'hui environ 200 enfants. Récemment, l'inauguration du Village d'enfants SOS de Dông Hoi, province de Quang Binh (Centre), a permis d'accueillir 120 enfants orphelins pris en charge par 12 mères SOS. Cet établissement a été construit grâce à une participation importante de l'Association française des villages d'enfants SOS, la Fédération internationale des villages d'enfants SOS et à de nombreux donateurs dont les plus importants sont Odon Vallet et Blandine Courtois, portant ainsi à 11 le nombre d'établissements de ce genre au Vietnam.

D'autres projets sont en cours, en particulier la construction d'un centre d'hébergement et de formation professionnelle pour les enfants de la rue de la ville de Huê (Centre). "Ces projets n'ont pu être réalisés que grâce à la générosité et au soutien de nombreux amis, parrains et marraines, donateurs et bénévoles qui aident à la vente de nos cartes de voeux, posters, livres, produits artisanaux, etc", a souligné la présidente de l'AEVN.

Sacrifice de soi-même pour une noble cause

"L'argent et la gloire sont éphémères... En un instant, ils peuvent s'évanouir. Mais, l'amour envers son prochain, l'enfance malheureuse notamment, est inébranlable et peut bousculer des montagnes", a confié Lê Kim Ngoc qui, même si elle travaille loin de sa terre natale, n'a jamais oublié le Vietnam. Elle a décidé de s'engager dans un combat, celui d'aider l'enfance infortunée de son pays d'origine. Au cours des 3 premières années de fonctionnement de l'AEVN, elle-même et son mari, Jean Trân Thanh Vân, aussi directeur de recherche au CNRS (physicien), ont sacrifié leurs soirées de Noël pour vendre, sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, au coeur de Paris, des cartes de voeux réalisées par des artistes vietnamiens. Avec l'objectif d'accumuler petit à petit des fonds pour financer leurs activités humanitaires. Chaque bloc comprenant 10 cartes est vendu au prix de 2 euros. Un an après la fondation de l'AEVN, plus d'un million de cartes ont été écoulées.

Mme Kim Ngoc et son mari forment un couple extraordinaire. Ils vivent à Paris, mais une partie d'eux-mêmes est restée au Vietnam. "Nous ne sommes pas des hommes d'affaires. Nous ne gagnons pas beaucoup d'argent. C'est pourquoi, nous devrons collecter nous-même les fonds de l'association !", ont-ils avoué. "Les enfants sont les graines du pays, a conclu Lê Kim Ngoc. Après la guerre, que se serait-il passé si nous avions négligé d'arroser nos graines ?". Pour elle, un enfant qui souffre n'a pas d'idéologie, ni de frontières. "Sa survie est entre les mains de tous ses frères du monde".

Par Thanh Tuê - Hàm Châu - Le Courrier du Vietnam - 5 Novembre 2006