Un eldorado prometteur
HO CHI MINH VILLE - «Le Vietnam est "chaud". Il est le seul pays du Sud-Est asiatique à promettre encore un extraordinaire développement. » Nguyen Tuan Thien An, un des responsables de Mekong Capital, est enthousiaste. Six sociétés gestionnaires de fonds d'investissements étrangers telles que la sienne, avec entre les mains près de 900 millions de dollars, se disputent ce marché en ébullition. En 2005, le rendement de ces fonds est même passé de 20 à...40 % ! Et VinaLand, lancé en janvier par VinaCapital, a croulé sous les demandes : l'objectif était de récolter 50 millions de dollars, mais les souscriptions sont montées à 320 millions !
« Ici, les investisseurs asiatiques, européens et américains trouvent ce qu'ils aiment, l'excitation ! Le Vietnam est une "nouvelle frontière" », estime Kevin Snowball, directeur de PXP Vietnam Asset Management. L'an dernier, le pays a ainsi affiché une croissance de 8,4 %. Le pouvoir d'achat y est en augmentation constante, le tourisme en pleine embellie et les villes poussent comme des champignons. Agroalimentaire, banques, sociétés de BTP, confection et chaussure, resorts au bord de plages de sable fin : les fonds investissent tous azimuts.
Le Vietnam est-il un eldorado illusoire ? Dans les années 90, certains y avaient laissé leur chemise à l'occasion de la crise asiatique. Mais, aujourd'hui, le pays semble entré dans une phase de maturité. Des mastodontes d'Etat sont privatisés et une entrée dans l'OMC est espérée cette année.
Mais il faut savoir apprivoiser le Vietnam. C'est cette expérience qui fait la force des fonds. Leurs dirigeants connaissent le pays, détectent les coups, ne s'affolent pas au moindre changement de législation et maîtrisent la culture locale des affaires. Des atouts indispensables, souligne Dominic Scriven, directeur de Dragon Capital : « Si le Vietnam est "chaud", les néophytes peuvent s'y brûler. »
Par Sophie Malo - Le Point (.fr) - 4 Mai 2006
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