~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
Le portail de l'actualité vietnamienne

Année :      [2006]      [2005]      [2004]      [2003]      [2002]      [2001]      [2000]      [1999]      [1998]      [1997]

Des tracasseries administratives à déplorer

Comment faire pour créer l'égalité entre les entreprises de toutes les composantes économiques en matière de capitaux, de sources de main-d'œuvre et de politiques d'assistance ? Soucis des entrepreneurs.

La réalisation de la loi foncière, l'attribution d'un code fiscal et la simplification des formalités administratives sont les préoccupations des patrons d'entreprises manifestées lors de leur dialogue avec le Premier ministre, le 9 février à Hanoi. Les irrationalités dans l'application de la loi foncière sont au premier rang des préoccupations des entreprises. Si l'arrêté gouvernemental no181 octroie le droit aux entreprises de convenir seules du droit d'utilisation du terrain, dans la réalité le recours à l'assistance des autorités locales est incontournable. Par ailleurs, plusieurs projets de construction sont retardés par l'interdiction du transfert partiel de projet.

"Malgré une forte réduction du temps pour l'attribution du code fiscal, les entreprises doivent attendre encore 49 jours, en passant par 5 étapes de formalités administratives et des frais de plus de 2 millions de dôngs. C'est trop !" s'exclame Vu Duy Thai, secrétaire général de l'Association de l'industrie et du commerce de Hanoi. "Il faut diminuer à 3 étapes et à 15 jours". Dans l'avenir, il faut changer les regards envers des entreprises, non pas en fonction de leur appartenance de composante économique comme auparavant, mais de leurs formes juridiques, suggère Vu Duy Thai. Ce changement contribuerait à aider les entreprises de petite et de moyenne envergure à accéder facilement aux sources de financement. Cet avis est également partagé par Trân Van Tiên, directeur de la sarl Duc Tiên, à Hanoi.

La suppression de la différenciation des acteurs économiques créera un environnement d'investissement égal en ce qui concerne les facteurs de production : terrains, capitaux, priorités et surtout le traitement par des autorités locales qui accordent toujours une attention particulière aux entreprises d'État. Pour sa part, Vu Quôc Tuân, président de l'Association des villages de métiers du Vietnam, déplore l'existence de nombreuses licences ressortant de la compétence des autorités locales. Il recense à l'heure actuelle 300 sortes de licences du genre, après l'abrogation de 200 sortes en 2002 suite à une décision du Premier ministre. "Une suppression totale de ces licences est réellement nécessaire, affirme Vu Duy Thai. L'État doit désormais passer par la création de divers secteurs du commerce comportant des conditions d'accès et d'exercices, transparentes et publiques".

Pour l'application du mécanisme du guichet unique dans le cadre de la réforme administrative, plusieurs localités manquent de cadres qualifiés pour assumer ces tâches. Ainsi, le temps d'attente va encore continuer. Mobiliser les fonds pour le développement Les entreprises privées qui à 90% sont de petite et de moyenne taille, ont continuellement besoin de financement. Dans le cadre de grands projets, elles ont les plus grandes difficultés pour mobiliser des liquidités à hauteur 15% de l'investissement total du projet pour atteindre le seuil d'obtention des prêts bancaires. Dans le rapport de la Banque d'investissement et de développement, sur la période 2006-2010, le pays nécessite 140 milliards de dollars de fonds pour soutenir une croissance économique de 8%. Dans cette enveloppe, les capitaux privés doivent occuper une part de 60-65%. La stratégie de mobilisation de fonds doit être axée sur les capitaux dormants chez les gens, qui ont l'habitude de thésauriser ou d'investir dans l'immobilier. Il faut prendre des mesures pour inciter les habitants à participer directement au marché des capitaux par le biais d'achat d'obligations ou d'actions cotées en Bourse, déclare Nguyên Duy Hung, président du conseil d'administration de la Compagnie de transactions boursières Sai Gon. La participation des habitants au marché boursier reste très modeste. Le pays compte maintenant 30 compagnies cotées en Bourse, mais le nombre total des comptes de titres demeure très éloigné des capacités du marché national.

Par Quang Thu - Le Courrier du Vietnam - 10 Février 2006