Vietnam : déficit commercial en hausse en 2006, inflation sous 8%
Le déficit commercial du Vietnam a progressé en 2006 après avoir reculé l'année précédente, tandis que l'inflation du pays sera probablement maîtrisée cette année en dessous des 8%, a-t-on indiqué mardi de sources officielles.
A quelques semaines de l'entrée du pays dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), effective le 11 janvier, le département des statistiques a indiqué que le déficit commercial n'avait augmenté que de 6,1% par rapport à l'an passé à 4,81 milliards de dollars.
Les exportations du Vietnam lui ont rapporté 39,60 milliards de dollars, contre des dépenses estimées à 44,41 milliards, selon des statistiques traditionnellement publiées avant la fin du mois et révisées ultérieurement.
L'an dernier, le déficit de la balance commerciale s'était réduit pour la première fois en cinq ans, s'établissant à 4,53 milliards selon les chiffres officiels.
"Notre objectif est une balance commerciale équilibrée. Mais cela prendra plusieurs années", a indiqué à l'AFP Pham Tat Thang, un porte-parole du ministère du Commerce.
Le pays communiste a profité de ses exportations de pétrole brut dans un marché porteur, et a "dépensé plus sur des machines, de l'équipement et de la technologie que sur des biens de consommation", a-t-il expliqué.
"C'est bon pour l'économie".
Le Vietnam a aussi bénéficié de bonnes exportations de textiles (+ 19,9% à 5,80 milliards de dollars) et de chaussures (+ 16,9% à 3,55 milliards). Le deuxième exportateur mondial de riz a en revanche vu ses revenus diminuer de 7,2% sur la denrée, à 1,30 milliard.
Juste avant Noël, le département des statistiques avait annoncé une inflation de 6,6% de décembre 2005 à décembre 2006, en baisse par rapport 2005. Le chiffre officiel pour l'année n'est pas encore disponible mais devait demeurer en deçà des 8%, soit dans la fourchette espérée par le gouvernement du Premier ministre Nguyen Tan Dung.
Enfin, la production industrielle du pays communiste a augmenté de 17% à 30,67 milliards de dollars. Le secteur privé a augmenté de 23,9% contre 9,1% seulement pour les entreprises publiques.
Agence France Presse - 26 Décembre 2006
L'économie 2006 change sa physionomie
Malgré d'innombrables difficultés dues aux calamités naturelles et à la grippe aviaire, le rythme de croissance s'est maintenu à un taux élevé (8,2%). La quasi-totalité des objectifs majeurs a été atteinte, a estimé le Premier ministre Nguyên Tân Dung devant l'Assemblée nationale.
Le panorama de l'économie vietnamienne est marqué par des résultats manifestes. La croissance du PIB était de 8,2% contre 8% prévus. Le revenu moyen per capita, se monte à 11,5 millions de dôngs (l'équivalent de 720 dollars) contre 10 millions de dôngs (640 dollars) en 2005. La restructuration économique a connu des mutations visibles (voir graphique) dans le sens de l'industrialisation et de la modernisation. Les exportations avoisinent les 40 milliards de dollars, soit une croissance de 24% contre une prévision de 16,4%. La production vivrière a atteint 40 millions de tonnes permettant la sécurité alimentaire. Aussi, pour la 2e année successive, le Vietnam a-t-il maintenu ses exportations de riz à plus de 5 millions de tonnes. Des emplois ont été créés en faveur de 1,6 million de personnes. Le taux de foyers pauvres s'est réduit à 19%.
La réorganisation des entreprises d'État a connu des progrès notables : 420 entreprises ont été actionnarisées en 2006, portant ainsi le total des établissements reconverties à 3.480. La majorité d'entre eux sont rentables. Quatre-vingt une entreprises sont cotées en bourse. Les investissements directs étrangers ont atteint le cap de 9 milliards de dollars.
Les relations économiques extérieures ont obtenu bon nombre de résultats positifs rehaussant ainsi le rôle et la position du Vietnam sur la scène internationale, marqués par son entrée à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), après 11 ans de négociations consécutifs. Il s'agit d'un événement d'une signification importante prouvant non seulement la volonté du Vietnam de s'intégrer dans l'économie internationale et régionale, mais aussi de contribuer au renforcement du réseau commercial mondial.
L'adoption par le Congrès américain du Statut permanent des relations commerciales normales (PNTR) vis-à-vis du Vietnam constitue un pas important dans l'accélération du développement des relations vietnamo-américaines et satisfait la demande des 2 pays. L'événement créera des conditions favorables à la réalisation des engagements du Vietnam à l'OMC et de l'accord commercial bilatéral Vietnam - États-Unis ainsi qu'aux entrepreneurs vietnamiens et américains.
Outre les réalisations enregistrées, le rythme de croissance du PIB ne correspond pas aux potentiels nationaux. La capacité concurrentielle de l'économie laisse à désirer. La compétitivité de l'économie, qui s'améliore qualitativement, n'est pas à hauteur de sa capacité. Le rythme de la restructuration économique est lent. La gestion, la distribution et l'utilisation des ressources humaines et financières s'avèrent moins efficace.
En outre, le maintien de l'équilibre macro-économique est instable. Les conditions de vie des habitants dans les régions rurales, reculées et montagneuses sont difficiles. La réforme administrative ne donne pas des résultats escomptés. La lutte contre la corruption et le gaspillage a connu néanmoins certains progrès, mais ce phénomène préoccupe toute la société. Les accidents de la route sont trop nombreux.
Orientations pour l'avenir
Ainsi l'économie vietnamienne fait-elle face à maintes opportunités et défis. Il est nécessaire pour le pays de mener à bien le plan quinquennal de développement socio-économique de 2006-2010, avec un rythme de croissance du PIB prévu oscillant entre 8,2% et 8,5% pour sortir le plus tôt possible de l'état de pays à faible revenu. Le pays devra également poursuivre et perfectionner le mécanisme de l'économie de marché dans le sens du socialisme, intégrer de manière active à l'économie internationale, tout en mobilisant les sources humaines et les capitaux pour le développement durable.
L'important, selon les experts, est de poursuivre la pratique de nouvelles politiques d'encouragement aux investissements étrangers et d'élever l'efficacité de l'utilisation des fonds réunis, de donner un nouvel élan au développement agricole, rural et d'améliorer les conditions de vie des paysans, et enfin, d'accélérer les réformes administratives et d'élever l'efficacité de la gestion d'État.
Par Vu Xuân Bân - Le Courrier du Vietnam - 29 Décembre 2006
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