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Débat : pour un essor du cinéma national

Nombreux sont les députés qui veulent une politique de l'investissement dans la production cinématographique, pour moderniser cette industrie, améliorer la qualité des œuvres et inciter à la créativité des artistes. Lors du débat, mardi 23 mai à l'Assemblée nationale, certains ont demandé d'expliciter le rôle de la socialisation du cinéma vietnamien, de créer des conditions favorables aux producteurs et d'assurer un terrain de jeu équitable entre studios appartenant à diverses composantes économiques.

Les interdictions du projet de loi n'ont pas reçu l'approbation de nombreux députés qui les jugent "trop concrètes". Aux yeux de Duong Trung Quôc (de Dông Nai, Sud), il ne faudrait pas concrétiser les actes interdits. Le cinéma est "tout un art", de plus, "les scènes de nus ne sont pas toutes érotiques" et par contre, de telles scènes auront une valeur artistique si l'on les réalise, si l'on les regarde d'"un oeil d'artiste", a-t-il expliqué. La frontière entre art et érotisme étant "ténue", le sens esthétique et les connaissances d'un artiste sont "importants". Partageant ce point de vue, la députée Nguyên Thi Hông Vy (de Son La, Nord) a dit que certaines prescriptions "trop rigides" du projet de loi entraveraient la création artistique. "Le texte aborde en interdictions, mais je n'y trouve peu de sanctions contre les infractions...", a ajouté pour sa part Trân Khánh Chuong (de Hanoi).

D'après Nguyên Minh Thuyêt (député de Lang Son, Nord), le projet manque des dispositions relatives aux metteurs en scène et acteurs qui sont en fait "le sujet principal" d'une œuvre cinématographique. D'un scénario à la sortie du film, le rôle de ces artistes est, d'une part, "décisif" pour sa qualité, l'idée qu'il véhicule ainsi que ses valeurs artistique et esthétique. De l'autre, "il faut des sanctions, surtout dans le contexte de socialisation du cinéma, pour préserver les normes de la culture et de la société vietnamiennes", a-t-il suggéré.

L'importation et la diffusion des œuvres cinématographiques ont constitué aussi une préoccupation de nombreux députés. Selon Dô Hông Quân, il est l'heure de "limiter le nombre" de films étrangers et de n'en importer que "ceux de qualité". Actuellement, une œuvre produite dans le pays coûte de 3 à 10 milliards de dôngs, tandis que le prix n'est que de 500 millions pour celle importée. "Sans le contrôle de l'État, l'importation immodérée de films étrangers anéantira le septième art vietnamien", a-t-il averti, demandant de diminuer le temps de diffusion des films étrangers sur les chaînes de télévision nationales.

Par Hoàng Minh - Le Courrier du Vietnam - 25 Mai 2006