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Un roman qui resserre l'amitié bilatérale

Fin octobre 2005, les Editions Lettres et Artsde Hô Chi Minh-Ville ont fait paraître l'ouvrage Lan Ong, Mo sieur Le Paresseux, traduit d'un roman de Mme Yveline Feray, qui a reçu un accueil enthousiaste auprès des lecteurs vietnamiens.

Lan Ong, Monsieur le Paresseux est un ouvrage de 350 pages traduit du roman français Monsieur Le Paresseux de Mme Yveline Feray, imprimé en France en 2000 par les Editions Robert Laffont (Paris). Cet écrivain français est connu au Vietnam depuis la parution de son grand ouvrage Dix milles printemps (Van Xuân) relatant l'histoire de Nguyên Trai, personnage adulé, homme politique très célèbre et grand stratège du 15e siècle, mais surtout poète illustre. Grâce à cet ouvrage, Mme Feray a eu l'honneur de recevoir en 2003 l'Ordre de l'Amitié décerné par le gouvernement vietnamien.

Mais cette fois, dans son nouveau roman, avec son style enlevé et vivant, Mme Feray raconte une partie émouvante de l'histoire d'un héros tranquille, l'illustrissime médecin vietnamien Lê Huu Trac, un des ancêtres de la médecine sino-vietnamienne qui vécut au 17e siècle, une période très troublée de l'histoire nationale. Issu d'une famille de grands mandarins, ce célèbre médecin, hostile aux honneurs et richesses, quitta son poste d'officier de haut rang de la cour royale du roi Lê et du seigneur Trinh, pour se retirer à Nghê An dans son ermitage. Il fut surnommé Lan Ong (Monsieur le paresseux) parce que, trop fatigué par ses nombreux malades, il ne souhaitait plus qu'une chose : que tout le monde soit en excellente santé pour qu'il puisse s'adonner à ses passe-temps préférés : farniente, composition de poèmes tout en sirotant de l'alcool.

Mais un jour, convoqué par le monarque, il fut bien obligé de quitter son ermitage pour se rendre à Thang Long (Hanoi actuel) afin de soigner le petit prince héritier Trinh Can en proie à un mal mystérieux. Mais là-bas, il tomba dans de mauvaises aventures : jalousie des médecins royaux à son encontre, guerre entre factions rivales et l'angoisse de perdre sa tête - au sens propre - s'il était incapable de sauver son jeune malade... Découvrant un petit prince de 7 ans doué d'une intelligence précoce, il mena un combat tranquille contre la mort et, fort de son succès, put rentrer dans ses pénates et reprendre sa vie d'anachorète. Cet ouvrage aborde un thème très intéressant : le devoir du véritable médecin, c'est de consacrer toute sa vie à ses malades, de repousser honneur et richesse. Ou, comme on peut le lire dans la préface de Mme Feray, c'est "un homme hors du commun qui n'a d'autre ambition sa vie durant que d'être le plus commun des hommes".

Nous pensons que ce roman n'est pas seulement inspirant pour les membres du corps médical. C'est aussi une grande leçon pour tous qui nous pousse à mener une vie digne et belle au sein de la société. Ce roman a été traduit fidèlement par M. Lê Trong Sâm, membre de l'Association des écrivains de la ville de Huê. Dès sa parution, bon nombre de lecteurs vietnamiens ont exprimé leur engouement. Plus de 10 articles ou critiques littéraires sont parus dans la presse nationale. L'écrivain Nguyên Khac Phê a fait ce commentaire : "très bon roman, l'auteur a très bien réussi grâce à son travail assidu et méticuleux, surtout dans son étude du Vietnam de cette période". Et le professeur docteur Nguyên Van Truong, directeur de l'Institut d'Economie écologique (Hanoi) de remercier l'auteur directement dans une lettre datée du 27 décembre 2005 : "Pour ce roman, vous retracez la vie d'un personnage historique vivant dans une société sur laquelle les renseignements sont rares, on peut même dire quasi inexistants. Je m'incline devant la patience dont vous avez dû faire preuve pour chercher et trouver les faits historiques qui vous ont permis de composer ce roman passionnant. Les lecteurs français et francophones seront émerveillés de l'histoire relatée dans votre roman. J'ai par ailleurs transmis à Lê Trong Sâm mes félicitations pour sa traduction fidèle et intéressante".

La conclusion revient à l'auteur et au traducteur : "Ce roman et sa traduction sont une humble contribution à la consolidation de l'amitié et de la fraternité entre les deux peuples français et vietnamiens".

Par Lê Hông Minh - Le Courrier du Vietnam - 26 Février 2006