Ninh Thuân et ses vignobles
En 1997, de nouveaux cépages ont été testés dans la province de Ninh Thuân afin de remplacer une variété locale peu performante. Ils se sont bien acclimatés au terroir, à tel point que la viticulture est devenue un élément essentiel de l'agriculture de cette province.
"Ninh Thuân (moitié méridionale de la région Centre, NDLR) compte à présent 1.740 ha de vignes, dont environ 400 ha de nouvelles variétés", a fait savoir M. Truong Van Xa, un ingénieur agronome travaillant au Service provincial de l'agriculture et du développement rural. Pourquoi les paysans refusent-ils de cultiver le cépage traditionnel ? Truong Van Xa explique que le climat capricieux en est la cause. L'ancienne variété a mal supporté les aléas climatiques, les rendements ont chuté et la qualité du raisin est restée modeste. D'où de sérieuses difficultés pour écouler la production.
Face à cette situation, les autorités locales ont demandé au Service provincial de l'agriculture et du développement rural de planter de nouvelles variétés. En 1997, quatre cépages ont été testés sur une quinzaine d'hectares : NH01-48, BlackQueen, RedStar et une variété italienne. Vingt familles paysannes ont participé à ce projet. Résultats : le rendement a atteint 1,8 tonnes/sào (un sào équivalant à 497 m²), soit deux fois plus qu'avec la variété traditionnelle. Les fruits, de qualité comparable aux raisins importés, ont attiré plusieurs commerçants qui les ont achetés 12.000-15.000 dôngs le kilo. De premiers succès qui ont vraiment encouragé les cultivateurs. Jusqu'à 1998, la culture des nouvelles variétés concernait seulement 55 ha. Puis, 200 ha en 2001 et près de 400 ha à l'heure actuelle. Maintenant, le rendement moyen atteint 4 tonnes/sào/an. Les consommateurs apprécient les nouveaux fruits et acceptent de les acheter au prix de 15.000 dôngs le kilo. Un sào rapporte 15 millions de dôngs de bénéfices annuels, soit plusieurs dizaines de fois plus que la riziculture.
Vers la création de labels
"Les nouvelles variétés de raisins sont bien meilleures que l'ancienne. Actuellement, la question de l'écoulement et la recherche de labels commerciaux nous préoccupent le plus", a déclaré M. Dang Ngoc Quang, directeur du Centre d'encouragement agricole provincial. Il s'agit aussi d'une préoccupation majeure des cultivateurs. La ferme de M. Ba Moi et la coopérative des services agricoles de Ninh Phu se chargent de l'achat de la production. Puis, ils la revendent aux commerçants en gros de Hô Chi Minh-Ville. M. Lê Phuc, chef de la coopérative agricole de Ninh Phu, a fait savoir que sa coopérative a contacté l'association des fruits du Sud dans la recherche d'un design pour les étiquettes des raisins bio de marque "Ninh Phu", vendus dans les supermarchés de la mégapole du Sud. Grâce à ce label, les raisins Ninh Phu se vendent facilement au prix de 13.000-16.000 dôngs le kilo. "Les raisins de Ninh Thuân disposeront d'un logo et d'un label", a assuré M. Pham Châu Hoành, chef du Bureau de gestion scientifico-technique du Service provincial des sciences et technologies. Si tout va bien, le label sera déposé en mai prochain. Toutes les entreprises désirant utiliser le logo et la marque devront assurer la qualité de leur production, le centre d'information et d'application des sciences et technologies se chargeant de la contrôler.
Par Viêt Hung - Le courrier du Vietnam - 01 Février 2005
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