~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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L'Asie du Sud-Est ne doit plus être la décharge du monde vitivinicole Français

Il est déplorable de voir à quel point les acteurs du monde vitivinicole méprisent les pays émergents consommateurs de vin ! En effet, j'ai pu observer lors d'un déplacement à Hanoi à quel point la situation était critique. Accompagné de To Viet, véritable personnalité du monde du vin au Vietnam, celui-ci a mis en exergue, au travers différentes dégustations, ce manque de sérieux de la part des producteurs et des négociants français, et notamment Bordelais. Qualité plus que médiocre, un prix injustifié.... Juste ce qu'il faut pour ruiner une appellation !*

Par pitié, cessons les idées reçues du type : « ce sont des asiatiques, ils n'y connaissent rien, alors envoyons leur les mauvaises cuves !!!! » Cette population représente les marchés de demain, et ils apprennent très vite à discerner le bon du mauvais ; Si l'on ne réagi pas très vite le mauvais sera synonyme de vin Français ! La qualité trop hétérogène du vin envoyé au Vietnam nuit gravement à l'image du vin Français comme vous pouvez vous en douter, mais elle nuit d'autant plus aux Bordeaux qui représentent là bas l'archétype du Vin. En effet, « Bordeaux » est le mot usité pour demander du vin, donc si ce même vin est mauvais, alors le Bordeaux sera mauvais....

L'autre fléau frappant le Vietnam et les pays d'Asie du Sud Est est la présence d'une multitude de produits contrefaits dont il est très facile de se rendre acquéreur un peu partout. En effet, même aux Duty Free de l'aéroport de Singapore on trouve ces pitoyables contrefaçons... On trouvera donc de Grands Crus Classés, imbuvables, à des prix défiant toute concurrence. A première vue, seul un controle renforcé des autorités françaises en amont permettrait d'assurer une qualité homogène des produits. En effet, si un contrôle qualité était effectué avant chaque exportation en fonction d'un cahier des charges minimal édité par l'INAO par exemple, l'image du vin français retrouverait peu à peu son éclat d'entant et permettrait de pérenniser de futur gros marchés potentiels. Pour les contrefaçons, c'est sur le terrain que les autorités locales devraient agir avec fermeté pour remonter les filières.

Ce papier est juste un moyen de tirer la sonnette d'alarme pour éviter d'aller droit dans le mur concernant de futurs gros marchés. Si l'on ne réagit pas maintenant, et si chacun ne prend pas un peu plus en considération les goûts et le potentiel de cette zone d'Asie du Sud Est plus la Chine, nous courrons à la catastrophe au grand bonheur des pays du Nouveau monde...

Par Malpuech Florian - la Revue des oenologues (oeno.tm.fr) - 7 Septembre 2005