Vert paradis au Vietnam
Autour de la station balnéaire de Nha Trang, on goûte le charme des villages de pêcheurs et le luxe d'un palace en pleine nature
Avec sa grande avenue plantée de tamariniers longeant le front de mer de Chine, Nha Trang, station balnéaire appréciée des familles vietnamiennes, ferait partie, dit-on, du club des plus belles baies du monde. Eparpillées au large, une soixantaine d'îles montagneuses trempent dans ces eaux poissonneuses où vieux chalutiers et jonques traditionnelles se croisent au milieu des fermes à homards. Le samedi matin, autour du marché au poisson, des centaines de femmes des villages voisins jouent des coudes pour vendre calamars, langoustes, sardines ou maquereaux.
Rendez-vous des routards en vadrouille amateurs de plongée et de nuits blanches dans les nombreux bars et karaokés, la ville garde son charme même si elle n'est pas épargnée par quelques fièvres bétonneuses. En pousse-pousse, quelques monuments méritent le coup d'oeil : les villas Bao Dai, propriétés du dernier empereur du Vietnam ; les ruines des temples de Po Nagar, magnifique témoignage de la civilisation Cham ; la pagode Long où quelques bonzes résident encore ; voire l'énorme Bouddha blanc assis sur sa fleur de lotus au sommet d'une colline dominant les faubourgs. Au sortir de la ville, frangipaniers, rizières, fermes perlières, marais salants, cascades, sources chaudes s'égrènent le long d'un littoral authentique. Au petit village de Hon Khoi, des pêcheurs rapportent leur chargement dans de larges paniers en osier, les paysannes travaillent aux champs, les boeufs ruminent, les vieux se reposent à l'ombre des flamboyants.
De Nha Trang, il faut vingt minutes en hors-bord pour atteindre le tout nouveau Evason Hideaway at Ana Mandara, dans la baie de Ninh Van. De jeunes Vietnamiennes coiffées du traditionnel chapeau conique attendent les clients escortés par leurs « butlers » majordomes attitrés, vers un rêve façon papier glacé. Cinquante-trois villas en teck lovées au creux d'une colline verdoyante, dont quelques-unes sur pilotis face au large, offrent terrasse, chambre avec vue et piscine privée où il n'est pas rare de rencontrer le soir quelques singes venus tremper leur patte. Le lieu est à l'écolo tout beau. Du restaurant au bar, de la baignoire à l'armoire en passant par le dérouleur de papier toilette, on ne touche que bois, pierre, bambou ou feuilles de palme. Le chef propose des mets aux saveurs du jardin organique cultivé sur place. Dans l'élégant spa au milieu de la verdure, sous un bruissement de cascade, on se laisse guider dans un massage holistique relaxant ou une vietnamese experience suivi d'un hammam aux herbes.
Le maître mot ici : « no shoes, no news ». Et un décalage horaire décrété par la direction pour gagner une heure de soleil : s'il est cinq heures du matin sur la côte, il ne sera que quatre heures sur votre presqu'île. On en oublie sa montre, ses talons, son téléphone portable et ses grandes interrogations existentielles. Envie de choisir sa langouste pour le dîner ? D'un massage des pieds ? On appelle le « butler » en appuyant sur la touche « Friday », allusion, nous dit-on, au Vendredi de Robinson. Il fallait y penser...
Y aller
Paris-Saigon (Hô Chi Minh-Ville) aller-retour à partir de 703 euros sur Singapore Airlines, 0-821-230-380, www.singaporeair.com
Grand luxe : Secrets de Jet Tours propose un circuit (10 j/8 nuits) à partir de 2 620 euros€ par personne. Prix comprenant vols AR Paris-Saigon (via Singapour) sur Singapore Airlines et Saigon-Nha Trang sur Vietnam Airlines, transferts, 2 nuits à Saigon au Sofitel + 6 nuits à Nha Trang à l’Evason Hideaway avec le Six Senses Spa. Séjour unique à Nha Trang (7 nuits) à partir de 2550 euros. Rens. 0-820-832-1000.
Charme fou : Ki-em, galerie d’art et 9 chambres d’hôtes que vient d’ouvrir une artiste eurasienne dans le petit village de pêcheurs de Dong Hai. Environ 40 dollars par personne, tél. (84-58) 670-954, www.ki-em.com
A voir
Se rendre par bateau sur les îles Hon Lao (île aux Singes), Hon Tre (île aux Bambous), Hon Mun, Hon Mot jusqu'aux îles des Salanganes et leurs nids d'hirondelles. Louer une moto pour partir en direction des hauts plateaux. Ambiances nocturnes au Sailing Club et au Bar Guava tenu par un trio de Canadiens.
Par Dorane Vignando - Le Nouvel Observateur - 20 Octobre 2005
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