Traque contre les karaokés déguisés
Les activités de prostitution, de consommation de drogue, de violation de la loi ont tendance à s'accroître dans les bars-karaokés. Durcissement du ton des autorités compétentes.
"Dans un projet d'arrêté prévu pour sanctionner les violations dans le domaine culturel, nous avons demandé au gouvernement d'augmenter les peines afin de remettre de l'ordre dans le commerce des bars-karaokés", a annoncé à la presse, Pham Quang Nghi, ministre de la Culture et de l'Information (MCI). Il a ajouté que son ministère a demandé aux autorités concernées de retirer le permis d'exercer aux discothèques, bars-karaokés récidivistes. "Dans l'immédiat, le MCI n'interdit pas cette pratique, mais il ne l'encourage pas non plus. Cependant, des mesures seront exécutées pour renforcer la gestion, le contrôle des discothèques et bars-karaokés, qui seront sanctionnés sévèrement en cas de violation". Selon le ministre, pour bien gérer un service de ce genre, il faut en particulier une coordination étroite entre la culture, la police et les localités.
Le nombre de salons de karaoké déguisés récemment découverts a montré que le non-respect de la loi dans ce secteur demeure alarmant. Pêle-mêle, strip tease côtoie show sexy, consommation d'ecstasy et achat d'armes. Le nombre de cas mis à jour n'est qu'une mince partie de la réalité. Le ministre a indiqué quatre raisons principales à cet état de choses : le grand profit retiré de ces services conduisant au non-respect de la loi de la part des patrons de ces établissements ; la négligence dans la gestion des services de ce genre et le manque de coordination des autorités du quartier, de l'arrondissement et des gestionnaires du Service de la culture et de l'information ; la légèreté de la peine encourue ne suffit pas à décourager les pratiquants et à empêcher la dégradation morale d'une partie de la population.
La police entre en jeu
Selon le colonel Nguyên Hung Vuong, chef-adjoint de la Brigade contre les crimes liés à la drogue, les bars-karaokés et les discothèques constituent les foyers les plus importants dans l'utilisation et la commercialisation de stupéfiants et particulièrement d'ecstasy. Au cours des quatre jours qui ont suivi le lancement de la campagne de contrôle des 2.900 discothèques et bars-karaokés à Hanoi, la police a découvert et dressé des procès-verbaux dans une centaine d'établissements. Certains étaient répréhensibles, pour prostitution ou consommation d'ecstasy. Tout récemment, la police de Hanoi a démantelé trois grands foyers d'utilisation d'ecstasy aux bars-karaokés Linh Chi ( district de Gia Lâm), Huong Xuân (arrondissement de Hai Bà Trung) et 275 Dê La Thành (arrondissement de Dông Da). À l'heure actuelle, la police continue de prendre des mesures pour remettre de l'ordre dans le commerce des bars-karaokés et discothèques.
Pour mener à bien la lutte contre ce fléau, une coordination d'actions entre les services concernés et l'application de peines plus sévères s'avèrent indispensables.
Par Thu Hà - Le Courrier du Vietnam - 25 Mai 2005
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