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1er cas humain de grippe aviaire depuis trois semaines

HANOI - Un homme de 21 ans a été testé positif à la grippe aviaire dans le nord du Vietnam. Il est ainsi devenu le premier cas dans le pays depuis plus de trois semaines. «Les résultats ont montré jeudi que l'homme avait été contaminé par le virus H5N1 de la grippe aviaire», a indiqué Pham Van Diu, directeur de l'hopital de la province de Thai Binh, située au sud-est de Hanoï.

«Il a d'importantes difficultés respiratoires», a-t-il ajouté. Le patient est actuellement hospitalisé dans la capitale vietnamienne. Au total 33 personnes ont été tuées au Vietnam et 12 en Thaïlande depuis fin 2003. Le Vietnam reçoit actuellement à Ho Chi Minh-Ville les délégations de plus d'une vingtaine de pays et organisations, y compris les principaux donateurs et les agences des Nations unies, pour définir les stratégies à adopter à long terme dans le combat contre le virus.

Agence Télégraphique Suisse - 25 Février 2005.


Les experts demandent plus d'argent pour lutter contre la grippe aviaire

HO CHI MINH-VILLE - La communauté internationale devrait dépenser au moins 100 millions de dollars (75 millions d'euros) pour lutter contre la grippe aviaire, soit cinq fois plus que le montant "très insuffisant" débloqué l'an dernier, ont averti jeudi des experts de l'ONU lors d'une conférence consacrée à cette maladie à Ho Chi Minh-Ville, au Vietnam. Les scientifiques avertissent que la grippe du poulet pourrait être à l'origine d'une catastrophe sanitaire majeure mais soulignent qu'il est encore temps d'agir. Leur plus grande crainte est que le virus mute, à l'instar de ce qui s'était passé pour la grippe espagnole, qui avait fait entre 20 et 50 millions de morts en 1918-19.

"Je constate un manque d'engagement alarmant des donateurs et des gouvernements affectés", a déploré le Dr Samuel Jutzi, un responsable de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). L'an dernier, la communauté internationale a donné 18 millions de dollars (13,5 millions d'euros) pour lutter contre l'épidémie de la grippe du poulet, ce qui est "très insuffisant" compte tenu de l'ampleur de la menace, a-t-il souligné. Les experts avertissent que le virus H5N1, qui a ravagé les élevages de volailles en Asie et tué 45 personnes en Thaïlande, Vietnam et Cambodge, pourrait être beaucoup plus meurtrier en cas de mutation en une forme contagieuse. Selon eux, plus le virus circulera longtemps dans l'environnement, plus le risque est grand qu'il mute et déclenche une pandémie mondiale qui pourrait faire des millions de morts.

"Nous pensons que le monde est aujourd'hui exposé au plus grave danger possible d'une pandémie", a averti le Dr Shigeru Omi, directeur régional de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Au moins 100 millions de dollars seraient nécessaires pour renforcer l'action des services vétérinaires et fournir des vaccins pour les animaux, souligne le Dr Jutzi. Et ce chiffre n'inclut pas des coûts sur le long terme comme la reconstitution des élevages ou l'indemnisation des paysans. Il semble que le virus ne puisse plus être éradiqué sur le court terme mais il pourrait être contrôlé pour minimiser les risques de contamination des volailles à l'homme, a souligné Joseph Domenech, chef du service de santé animale de la FAO.

Les experts ont également appelé les gouvernements asiatiques à renforcer l'hygiène dans les élevages. Ils reconnaissent qu'un des grands défis sera de changer les méthodes d'élevage traditionnelles des paysans, qui vivent souvent dans des lieux mal aérés et insalubres, dans la promiscuité avec leurs animaux. Ils recommandent notamment de garder les volailles dans des cages, hors des maisons, et de séparer les poulets des canards et d'autres espèces de volatiles dans les exploitations et sur les marchés.

Au Vietnam, pays le plus touché par la maladie, 80% à 90% des 15 millions de foyers qui élèvent des volailles appartiennent à de petits paysans, qui gardent leurs poulets dans leur cour plutôt que dans des cages, a souligné le ministre de l'Agriculture Cao Duc Phat. Changer leurs habitudes sera difficile, a-t-il reconnu, tout en soulignant qu'il y avait une prise de conscience que la menace "s'étendait". Les choses se compliquent par le fait que les oiseaux aquatiques, les canards sauvages en particulier, semblent être le principal vecteur de dissémination du virus, selon les spécialistes présents à Ho Chi Minh-Ville.

Par ailleurs, le gouvernement américain s'apprête à tester un nouveau vaccin contre la grippe aviaire produit par le groupe Sanofi-Pasteur. Le sérum a été préparé dans deux versions contenant des concentrations différentes, chacune représentant 4.000 doses. Les Etats-Unis ont également décidé de stocker deux millions de doses de ce vaccin, pour y recourir éventuellement en cas d'urgence.

The Associated Press - 24 Février 2005.