Record des exportations de riz vietnamien
Le Vietnam menacé par une pénurie de riz, c’est l’hypothèse avancée par les autorités pour justifier la suspension des exportations jusqu’à la fin de l’année, après le passage du typhon Damrey. La plus grande tempête jamais observée depuis ces neuf dernières années s’est abattu la semaine dernière sur le nord et le centre du pays, frappant surtout les riziculteurs. Elle aurait causé la perte de 400 000 tonnes de riz. Soit l’équivalent de quinze jours de consommation locale. Contrairement à toute attente, cette mesure d’urgence prise par le deuxième exportateur de riz au monde n’a pas eu d’incidence sur les échanges, elle fait même doucement ricaner les traders. Car pratiquement tout le riz vietnamien a déjà trouvé preneur pour l’année 2005. Les exportations dépassent même les objectifs fixés par le régime.
Officiellement on parle de 4 millions 300 000 tonnes vendues à l’étranger, un chiffre qui avoisinerait plutôt les 5 millions de tonnes d’après un négociant qui travaille régulièrement avec ce pays. Cela représente une augmentation de 30% en volume par rapport à 2004 et de 50% en valeur. Aux clients traditionnels du Vietnam, c’est-à-dire les Philippines, l’Afrique, Cuba s’ajoute l’Iran un nouveau marché prometteur et un potentiel en plein essor au Japon. Par ailleurs le riz vietnamien a bénéficié des prix élevés pratiqués par le premier exportateur mondial, la Thaïlande. Bref le commerce du riz se porte plutôt bien pour le Vietnam, d’autant plus que le gouvernement a l’art et les moyens d’entretenir la hausse des prix. A plusieurs reprises cette année, certains exportateurs se sont vus retirer leur licence qu’ils ont récupérées un peu plus tard, des décisions qui n’ont pas empêché les ventes, bien au contraire. Cette annonce d’une suspension des exportations ne serait donc que le dernier avatar d’un scénario éprouvé, mais aujourd’hui sans grands effets sur les négociants. En ce moment ils achètent la récolte pakistanaise, une origine bien meilleure marché que la vietnamienne.
Par Dominique Baillard - Radio France Internationale - 10 Octobre 2005
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