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Exemple d’une intégration réussie : Pierre Vietnamien au cœur florentinois

Afin de conserver des liens avec son pays d’origine, il écrit pour des journaux étrangers. Ses derniers articles évoquent la mort du Pape. Pierre Phan Huu Lôc n’a jamais cessé d’écrire. Au Vietnam qu’il a quitté il y a trente ans, quelques semaines après la chute de Saïgon. A son arrivée en France et à Saint-Florentin, pour raconter son passé, témoigner de sa reconnaissance à ceux qui l’ont accueilli.

Ce professeur de français dans des écoles privées vietnamiennes a fait de la France sa terre d’adoption. Avec les années, il a appris la culture occidentale, éduqué ses trois enfants et construit une nouvelle vie avec sa famille. Son métier a changé, il a travaillé comme employé de bureau à Vallourec, ses enfants ont grandi. Sa passion, elle, est restée intacte. Le goût de l’écriture ne l’a jamais quitté.

La mort du Pape en vietnamien

Il y a trente ans, Pierre Phan Huu Lôc parlait de son pays meurtri qu’il avait quitté, du mal du pays et paradoxalement de la joie de vivre dans une société de consommation. Il y a une dizaine d’années, il a ainsi édité en français et dans sa langue natale plusieurs ouvrages. Depuis quelque temps, il se consacre aux articles de presse pour des journaux vietnamiens qu’il transmet par internet.

« Je suis en train de rédiger un article sur la mort du Pape qui va être publié aux Etats-Unis », raconte Pierre, très sensible aux sujets religieux. A 71 ans, ce retraité envoie ainsi quotidiennement ses écrits en Allemagne à un magazine vietnamien pour lequel il a été rédacteur en chef. « J’ai toujours été bercé par l’écriture, je consacre tout mon temps à ça » témoigne Pierre.Il y a quelques années, il tenait même une rubrique, il y racontait des situations de la vie quotidienne et a même donné des conférences à Saint-Florentin, Joigny et Troyes pour faire partager l’amour de son pays.

S’il a conservé quelques habitudes propres à l’Asie - les Vietnamiens mangent du riz à chaque repas -, Pierre se dit parfaitement intégré à la vie française. Propriétaire d’une maison dans un lotissement de Saint-Florentin, il reconnaît « aimer le peuple et la culture française » et s’être adapté aux traditions. « Le 1er janvier, les Vietnamiens se retrouvent en famille, désormais on le fête entre amis », atteste cet ancien professeur qui s’exprime toujours couramment dans les deux idiomes. Pierre regrette pourtant que ses enfants ne parlent pas leur langue natale. Aujourd’hui, il est grand-père.

Il revient d’un récent voyage dans son pays, qu’il aimerait faire découvrir à ses petits-enfants. Le Florentinois ne s’imagine pas vivre à nouveau au Vietnam. Les racines de sa famille sont ancrées dans une ville qui l’a accueilli par hasard, sa ville.

L'Yonne Républicaine - 7 Avril 2005