Grippe aviaire : le Vietnam réclame une enveloppe d'urgence aux donateurs
HANOI - Le Vietnam a présenté mercredi à Hanoï aux pays donateurs un plan d'urgence contre la grippe aviaire pour les six prochains mois, à quelques semaines d'une résurgence attendue de la maladie et alors que son programme de vaccination commence à accuser un certain retard.
Le vice Premier ministre Nguyen Tan Dung a défendu un arsenal de mesures d'urgence avant l'hiver et la réapparition inévitable du virus H5N1.
"Nous reconnaissons le serieux de la maladie non seulement au Vietnam mais aussi dans la région et dans le monde", a-t-il expliqué aux diplomates et représentants des bailleurs de fonds.
Trois agences onusiennes ont participé à l'élaboration du plan - le Programme de l'ONU pour le développement (PNUD), l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO).
Hanoï a besoin d'environ 5 millions de dollars, selon le Dr. Hans Troedsson, patron de l'OMS à Hanoï.
"Ce n'est pas un programme complet. On ne va évidemment pas régler le problème de la grippe aviaire avec 5 millions de dollars", a-t-il expliqué à l'AFP.
Mais c'est un programme qui pare au plus pressé: le Vietnam est le pays le plus touché dans le monde par la grippe aviaire et un de ceux où le risque de déclenchement d'une pandémie est considéré comme le plus élevé par les experts.
Son cheptel de volailles a été décimé par le virus les deux hivers précédents et 44 personnes ont été tuées. Soit les deux tiers des victimes recensées dans le monde entier depuis décembre 2003.
La menace s'accroît de nouveau avec l'arrivée de l'hiver, qui coïncide chaque année avec le développement de la maladie. "Nous avons besoin de cet argent maintenant avant de commencer à voir de nouveaux cas apparaître en décembre ou janvier", résume Hans Troedsson.
La volonté des pays occidentaux d'agir face à un virus qui peut dégénérer en pandémie et faire en théorie des millions de morts, s'est accrue ces derniers mois.
Mais "il y a une légère tendance à investir dans les réunions", notait Hans Troedsson. "Nous avons besoin que le pays touche cet argent".
L'initiative intervient alors que le Vietnam a entrepris une vaste campagne de vaccination de dizaines de millions de volailles, qui met à rude épreuve les services vétérinaires du pays.
"Nous avons besoin de plus de soutien pour la vaccination des volailles et la surveillance post-vaccinale", a réclamé lors de la réunion le ministre vietnamien de l'Agriculture, Cao Duc Phat.
"Nous avons besoin de toutes les ressources disponibles", a insisté le ministre, évoquant aussi notamment l'information du public et les équipements de protection et de soins. Le montant exact des fonds promis par les donateurs devraient être connus jeudi.
Les médias vietnamiens ont évoqué ces derniers jours le retard du programme de vaccination, suite notamment à des délais de livraison du vaccin chinois.
"J'affirme que la vaccination sera achevée avant la fin du mois de novembre", a cependant indiqué à l'AFP Bui Quang Anh, chef du département de santé animale au ministère de l'Agriculture.
"Il y a des provinces qui sont très en retard dans le centre" du pays, a confirmé Astrid Tripodi, chargée du dossier grippe aviaire à la FAO au Vietnam.
"Pour assurer l'immunité (des volailles), il faut attendre entre deux et quatre semaines après la vaccination", assure Astrid Tripodi. "Le plus tôt sera le mieux".
Agence France Presse - 12 Octobre 2005
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