Le Vietnam accroît sa domination sur le marché du poivre
Il arrive qu’un petit détail en dise plus que de longs développement. C’est ce qui arrive sur le marché mondial du poivre. Jusqu’à présent, une île indonésienne, celle de Banga avait le quasi-monopole mondial de la production de poivre blanc. Cette île était l’un des seuls endroits au monde où l’eau des rivières était suffisamment pure pour qu’on y lave les grains de poivre cultivés localement et qu’on y obtienne du poivre blanc. Cela ne portait pas sur de gros volumes, pas plus de 20 000 tonnes. Dans l’économie internationale, ce n’est rien. Pour l’économie de l’île, cela comptait. Il faut en parler à l’imparfait, au passé parce que depuis quelques mois, l’île indonésienne de Banga a perdu son monopole. Pire encore pour les cultivateurs locaux, elle est en passe d’être totalement rayée de la carte mondiale des producteurs de poivre blanc.
Les responsables, ce sont bien sûr les Vietnamiens dont la domination sur le marché du poivre se fait chaque jour plus insolente. L’an dernier, ils ont exporté environ 100 000 tonnes. C’est près de 40% du total des exportations mondiales. C’est une production de plus en plus sophistiquée. L’histoire du poivre blanc en est une illustration. Faute de disposer des rivières qui leur auraient permis de laver les baies de poivre à grande eau, comme à Banga, les Vietnamiens ont tout bonnement adopté une autre technique. Ils ont décidé de décortiquer les grains de poivre noir. Et avec leurs coûts de production très faibles, ils sont en train de ramasser la mise. En 2005, ils devraient produire et exporter 12 000 tonnes de poivre blanc, ne laissant plus que le tiers du marché aux Indonésiens.
Par Jean Pierre Boris - Radio France Internationale - 19 Janvier 2005.
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