~ Le Viêt Nam, aujourd'hui. ~
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Le retour des petits Vietnamiens

La Communauté française a signé jeudi soir une convention avec la République du Vietnam. Qui signifie la reprise des adoptions dans ce pays.

Le Vietnam était, avant 2001, le premier pays de provenance des enfants adoptés en Communauté française (environ deux cents par an). Le tiers de ces dossiers étaient malheureusement gérés par une association illégale, contre laquelle la Communauté française décida d'intenter une action pénale. Diverses initiatives ont ensuite été prises, tant là-bas que chez nous, visant un contrôle plus strict des procédures. Jusqu'à ce que la République socialiste exige, en 2003, la signature de conventions de coopération avec tous les pays désireux d'adopter ses enfants. Le Vietnam est le seul pays à avoir, à ce jour, exigé la signature d'une convention officielle de coopération avec les pays qui souhaitent poursuivre des adoptions d'enfants sur son territoire. D'où la nécessité du texte signé jeudi.

En septembre 2003, une délégation du précédent gouvernement de la Communauté française s'était rendue à Hanoi pour en négocier le contenu. Un an et demi plus tard, le voilà enfin signé par le président de l'Assemblée nationale du Vietnam, Nguyen Van An, et les ministres communautaires belges francophone, flamande et germanophone, Catherine Fonck (Enfance), Inge Vervotte (Famille), et Bernd Gentges (Affaires sociales). La cérémonie a eu lieu hier soir à Bruxelles.

Du changement en vue

Cet accord est l'occasion de rappeler les procédures actuellement en vigueur en la matière dans notre Communauté. Deux filières existent qui mènent à l'adoption. La filière officielle, via l'un des dix organismes agréés en Communauté française (lire ci-contre). Par ce biais, 366 enfants ont été adoptés en 2004, dont 141 venaient de Chine, 45 d'Ethiopie, 39 de Belgique (donc un sur dix environ), 27 de Colombie et 26 de Thaïlande. La filière libre, elle, évite tout intermédiaire. Impossible d'en chiffrer l'ampleur. Celle-ci doit disparaître en septembre 2005, selon la nouvelle loi fédérale et le nouveau décret en préparation à la Communauté française. Concrètement, ces textes revendiquent encore davantage le bien-être et la protection de l'enfant. Ils redéfinissent la préparation et la formation des candidats à l'adoption, visent à raccourcir le délai d'attente avant de décrocher l'indispensable certificat d'aptitude à l'adoption, et ouvrent ce droit aux couples cohabitants (et plus seulement mariés). Quant à la convention qui vient d'être signée, elle se propose à travers six chapitres et 26 articles de prendre des mesures strictes, notamment "afin de prévenir l'enlèvement, la vente et le trafic d'enfants, et de sanctionner les abus et les gains indus liés à l'adoption". Elle évoque aussi les organismes agréés appelés à servir d'intermédiaires, ainsi que les droits et devoirs des pays d'origine et d'accueil. Un modèle du genre.

Par Monique Baus - La Libre Belgique - 18 Mars 2005