Cherche PDG pour dynamiser les entreprises
En vertu d'un projet en préparation, quatre entreprises d'État seraient autorisées à recruter un directeur général du conseil d'administration. Les étrangers pourraient occuper ce poste. Les modalités restent à définir.
Quatre entreprises d'État pourraient prochainement remplaycr des directeurs généraux à titre d'essai. Actuellement, ceux-ci sont nommés ou désignés lors d'un vote. Ce projet concerne les chantiers navals (Vinashin), l'automobile (Vinamotor), les verreries et les produits en céramique pour la construction, ainsi que la compagnie générale de la construction de Sông Hông. Une fois approuvée par le gouvernement, cette nouvelle politique permettrait d'abolir la distinction entre le représentant des fonds d'Etat et celui des fonds d'une entreprise. Les candidats à ce poste de directeur général devront passer des tests spécifiques, en conformité avec les particularités professionnelles de chacune des entreprises. D'après Nguyên Quôc Anh, directeur général adjoint de Vinashin, la personne choisie pour ce poste devra avoir un projet audacieux sur la garantie de l'efficacité commerciale de l'entreprise. Lors du recrutement, il devra présenter ses orientations de production et commerciales. Ce futur PDG pourrait aussi être un étranger.
Accepter certains risques professionnels
Le représentant de l'entreprise Vinamotor a, quant à lui, souligné que le directeur général, qu'il soit vietnamien ou étranger, devrait être passionné par son travail. Il serait rémunéré proportionnellement à ses efforts et à ses contributions. Son salaire mensuel pourrait varier entre 15 et 20 millions de dôngs. Le candidat devra avoir de l'expérience dans la direction d'une entreprise employant quelques milliers de travailleurs. Il devra avoir moins de 35 ans et maîtriser à la fois l'anglais, l'allemand et le chinois. Concernant ce projet, certains économistes jugent qu'il manque des réglementations et des statuts précis en la matière. Pour Bui Xuân Khu, vice-ministre de l'Industrie, les contrats ne sont pas assez élaborés. " Il manque encore un mécanisme de surveillance et des textes législatifs qui règlementent le droit sur l'auto-organisation des activités commerciales du PDG. Celui-ci devrait savoir accepter certains risques professionnels afin d'atteindre un profit plus grand ", a déclaré Nguyên Dinh Cung, président de la section macro-économique de l'Institut central de gestion économique. Selon lui, les contenus du contrat doivent définir de façon très claire la fonction, les attributions, les devoirs ainsi que le rôle et la place du PDG au sein de l'entreprise. Il devra aussi être capable de renforcer tous les maillons de gestion et d'administration de l'entreprise.
Des doutes persistent
Les économistes sont d'accord sur l'enjeu que représente le recrutement du PDG. Cela pourrait contribuer à éviter l'inertie d'une grande partie des responsables et gestionnaires travaillant dans bon nombre d'entreprises d'État. Le directeur général adjoint de Vinashin, Nguyên Quôc Anh, a rapporté certaines réticences des économistes, dans le cas où le PDG serait un étranger. Une fois désigné, celui-ci aurait le droit de choisir lui même une équipe de responsables (un ou deux directeurs généraux adjoints, des chefs de sections dépendantes, le chef comptable) et des assistants. Des problèmes seraient posés car cette équipe devrait être approuvée par l'organisation du PCV de l'entreprise. D'autres questions se poseront : "comment réguler les relations entre le PDG (qui est un étranger) et le personnel de l'établissement ?", "Pourrait-on confier le budjet de l'entreprise à un étranger qui n'est ni membre du PCV ni citoyen vietnamien ?". D'après Nguyên Dinh Cung, ce projet est réalisable. Il est cependant nécessaire d'intensifier le contrôle et la surveillance afin que le PDG n'abuse pas de ses pouvoirs, pour favoriser ses propres intérêts.
Par Lê Hà - Le Courrier du Vietnam - 21 Février 2005
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