Tunnel de Hai Vân : Mettre fin à l'exploitation touristique de l'ouvrage
Depuis le 27 juin, toute automobile transportant des personnes dans un but touristique et non dotée d'un sauf-conduit n'est plus autorisée à circuler dans le tunnel de Hai Vân, reliant la province de Thua Thiên - Huê à la ville de Dà Nang (Centre). C'est ce qu'a fait savoir la compagnie Hamadeco, chargée de la gestion et de l'exploitation de l'ouvrage, suite aux scènes de chaos survenues ces derniers temps.
Le tunnel de Hai Vân, sur le col du même nom (col des Nuages), le plus long d'Asie du Sud-Est (6,3 km) et l'un des trente plus grands du monde), a été officiellement mis en service le 5 juin. Avec son ouverture est né un nouveau service touristique : la visite de l'ouvrage ! Ces excursions se font en lambrettas ("tuk-tuk") ou en voitures de tourisme. Le problème, c'est que ces véhicules transportant des personnes dans un but touristique, qui appartiennent à des sociétés privées, agissent sans autorisation d'aucun service compétent. Ils étaient encore récemment une trentaine à faire la navette chaque jour, augmentant le trafic dans le tunnel et donc les risques d'accidents. Depuis son ouverture, le tunnel de Hai Vân a accueilli plus de 80.000 véhicules. En moyenne, quelque 200 véhicules y circulent par heure. Hamadeco a recensé 170 cas de violation des règles de sécurité routière.
Phénomène inquiétant : en l'espace d'une vingtaine de jours, quatre accidents se sont produits dans le tunnel. Le plus grave a eu lieu le 25 juin, à la sortie sud de l'ouvrage. Deux autocars sont entrés en collision, faisant un mort sur le coup et une trentaine de blessés. L'analyse des bandes vidéo a montré que les deux véhicules n'avaient pas respecté les limitations de vitesse.
Autre problème : les poids lourds chargés de sable et de matériaux de construction qui traversent le tunnel sans bâche protectrice. Leur chargement, volatile, menace le système de ventilation et de dépoussiérage électrostatique, qui a pour fonction d'épurer de l'air et d'augmenter la visibilité. Les experts japonais ont tiré la sonnette d'alarme. "Il faut chercher un remède à cette situation. Car si le système de dépoussiérage tombe en panne, en cinq minutes la visibilité chutera de 90 % à seulement 5 %", a prévenu Nguyên Dinh Bách, directeur de Hamadeco. Un véritable scénario catastrophique. "Les experts japonais s'étonnent actuellement du fait que de tels camions soient autorisés à circuler dans la galerie. Si nous ne mettons pas fin à cette situation, ils seront obligés de demander la fermeture du tunnel pour garantir la sécurité !", a souligné le directeur.
Par Hông Nga - Le Courrier du Vietnam - 05 Juillet 2005
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