Agent orange : soutien français pour les victimes vietnamiennes
PARIS - Plusieurs associations et activistes en France ont multiplié les initiatives pour exprimer leur solidarité et aider les victimes vietnamiennes de la dioxine, utilisé par l'armée américaine pendant la guerre au Vietnam.
Un appel au soutien des victimes dans le procès contre les puissantes firmes américaines a été lancé par le Comité national français sur le village d'amitié, dénonçant les graves séquelles de la dioxine (ou agent orange) et demandant aux Etats-Unis de reconnaître leurs responsabilités.
Le Comité a rappelé que les troupes américaines avaient déversé près de 100 millions de litres de défoliants contenant jusqu'à 435 kilogrammes de dioxine, l'un des produits toxiques les plus puissants, qui perturbe les fonctions hormonales, immunitaires et reproductives de l'organisme.
Cet appel, signé par Georges Doussin, vice-président du Comité international du village d'amitié au Vietnam et président du Comité national français, sollicite une aide internationale aux victimes vietnamiennes dans leur lutte pour la justice devant la Cour fédérale américaine à Brooklyn.
Si le Vietnam forme aujourd'hui un grand pays de 80 millions d'habitants, qui vit en paix et connaît des mutations rapides et une économie dynamique, son développement est entravé par les séquelles de cette guerre chimique, la première de l'histoire, la seule de cette ampleur qu'ait connue le monde à ce jour, menée en violation des conventions humanitaires.
Cette guerre chimique, menée en violation des Conventions humanitaires, était la première guerre chimique de l'histoire. C'était à l'époque une catastrophe sanitaire et environnementale, et encore aujourd'hui, trente ans après les faits. Car les effets de la dioxine persistent et l'agent orange poursuit en silence ses ravages sur les personnes et sur l'environnement.
Solidaire du peuple vietnamien depuis plus de quarante ans, l'Association d'Amitié Franco-Vietnamienne (AAFV) a décidé de porter cette tragédie dont on mesure encore mal l'ampleur, à la connaissance de l'opinion publique, et créer et amplifier un vaste mouvement de solidarité pour que soient menées des actions à la mesure des besoins et que soit mis fin à ce scandale.
Dans le cadre de son "Initiative sur les effets des épandages de défoliants au Viêt-nam, 1961-1971, (Agent orange et autres agents, dioxine)", l'AAFV a publié "L'agent orange au Vietnam: Crime d'hier, tragédie d'aujourd'hui".
Les victimes vietnamiennes attendent de la solidarité internationale un soutien, y compris dans leurs demandes de réparations en justice. Car une véritable paix ne peut s'instaurer sur un crime impuni au risque de compromettre les relations internationales et d'affecter la mémoire des peuples, a écrit le président de l'AAFV, Francis Gendreau.
Une conférence internationale sur les victimes de la dioxine aura lieu pour la 2e fois les 11 et 12 mars prochains à Paris.
Agence Vietnamienne d'Information - 24 Février 2005.
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