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Treize ans après "Indochine", la fille adoptive de Deneuve revient au cinéma

BERLIN - Treize ans après le succès planétaire du film "Indochine", l'actrice Linh Dan Phan, qui incarnait la fille adoptive de Catherine Deneuve, a fait un retour remarqué au cinéma à la Berlinale, où elle a présenté deux films. Dans "De battre mon coeur s'est arrêté" du Français Jacques Audiard, présenté en compétition, Linh Dan Phan incarne Miao-Lin, une pianiste vietnamienne chargée de préparer à une audition le héros du film, Tom, incarné par Romain Duris. Peu à peu, leur relation dépasse le cadre maître-élève. C'est un personnage très différent, plus "occidental", qu'elle interprète dans "Les mauvais joueurs", de Frédéric Balekdjian, présenté dans la section Panorama : celui de Lu Ann, tiraillée entre son amour, ses devoirs familiaux et deux cultures.

"Le fil conducteur de ces deux rôles, c'est qu'il s'agit de choses qui pourraient arriver à n'importe qui: la pianiste dans le film de Jacques aurait pu être russe et, dans "Mauvais joueurs", il s'agit d'histoires de couples, de conflits", explique la comédienne, lovée dans un col roulé rose pâle. "C'est pour ça que je suis tombée amoureuse de ces deux rôles: pour une fois je n'étais pas dans le stéréotype de la femme asiatique soumise, blablabla", se réjouit-elle.

Ces deux rôles sont à mille lieues de Camille, la princesse annamite orpheline adoptée par Catherine Deneuve qu'elle incarnait dans "Indochine". Une longue parenthèse a d'ailleurs suivi le succès du film, vainqueur de l'Oscar du meilleur film étranger. "Après +Indochine+, je n'avais toujours pas décidé ce que je voulais faire. J'ai fait des études de commerce à Paris, ensuite j'ai travaillé en Asie: à Singapour et au Vietnam", raconte à l'AFP la jeune femme, 30 ans "depuis quelques mois", dans un café à deux pas du palais de la Berlinale. "Je n'étais pas prête à me lancer dans la carrière d'actrice. Au fond de moi, quelque chose me disait que c'était ce que je voulais faire, mais je n'étais pas assez courageuse pour le dire aux gens, à ma famille, à moi-même", confie-t-elle.

"Mais un jour j'en ai eu assez, j'étais malheureuse. J'ai tout lâché pour aller à New York et faire une école d'acteurs, l'institut Lee Strasberg", se remémore-t-elle en sirotant son thé vert d'un air songeur. Celle qui, plus jeune, voulait devenir médecin se rappelle aussi très bien du jour où son père a trouvé la petite annonce intitulée "Cherchons jeune fille asiatique pour tourner dans un film au Vietnam avec Catherine Deneuve". Treize ans après "Indochine", le film est toujours présent dans sa vie: "Je suis toujours en contact avec Régis Wargnier, on s'écrit beaucoup. Quant à Catherine, je connais bien son maquilleur et, quand ils sont en tournage, ils m'envoient une petite carte".

Véritable globe-trotter, la jeune fille, née à Saïgon et arrivée toute petite en France, habite à New York depuis trois ans. "Avant j'étais à Singapour et avant j'étais au Vietnam, et avant le Vietnam j'étais en Hollande et avant la Hollande j'étais à Paris. J'ai fait beaucoup de chemin", conclut-elle dans un sourire. C'est aussi une polyglotte remarquable: elle parle le français, l'anglais et le vietnamien, auxquels il faut ajouter des bases de chinois. Un bagage idéal pour une carrière internationale.

Agence France Presse - 19 Février 2005.