Têt : La contrebande s'intensifie à Lang Son
Sur les 253 kilomètres de frontière que compte la province de Lang Son (Nord) avec la Chine, il existe cinq points de passage auxquels s'ajoutent des marchés frontaliers et plusieurs lieux de commerce sauvage. Autrement dit, toutes les conditions pour permettre une contrebande active sont réunies.
Comme tous les ans, juste avant le Têt traditionnel, la province de Lang Son voit les activités de contrebande augmenter. Divers moyens et marchandises transitent illégalement en toute impunité tant leur pratique est grande. Il suffit de se rendre au bourg de Dông Dang , un des principaux chemins utilisés par les contrebandiers, pour s'en rendre compte. Animé de jour comme de nuit, on y assiste à un incessant va-et-vient d'hommes et de marchandises. Et il ne s'agit là que d'un exemple parmi tant d'autres bourgades frontalières où les mêmes activités se répètent. À la porte frontière de Tân Thanh, on peut facilement repérer des groupes d'hommes qui empruntent les flancs abruptes des montagnes pour éviter le poste de contrôle No1, le dos chargé de marchandises illégales. Malgré le péril qui guette leur moindre faux pas, les passeurs en moto, tels des funambules, empruntent d'étroits passages avec leur véhicule bondé de produits.
Nguyên Van Chung, au service des douanes de Tân Thanh, est conscient de la perméabilité des deux passages à son poste frontalier. Mais, il avoue ne pas disposer de suffisamment d'hommes pour mener une action efficace contre les trafiquants qui peuvent donc tranquillement continuer au nez et à la barbe des douaniers leurs affaires.
Cette année, ces derniers doivent faire face à de nouvelles techniques de contrebande. D'abord, les fraudeurs ont de plus en plus recours aux touristes qui éveillent moins les soupçons. Alors que vers la fin de l'année, les demandes des Hanoiens et des autres villes du Nord augmentent, les contrôles se font plus rigoureux à Lang Son. Donc, on se sert des touristes pour passer les marchandises. D'autre part, selon un règlement sur les formalités douanières, les habitants des deux régions frontalières sont exonérés d'impôts sur les marchandises fabriquées dans ces deux régions. Évidement, les contrebandiers ont su tirer profit de cet accord pour passer en cachette toutes sortes d'articles.
Nguyên Công Truong, responsable du Département des douanes de Lang Son, constate que la situation devient de plus en plus complexe. Désormais, les contrebandiers utilisent les services de personnes âgées, de femmes, d'enfants et même de toxicomanes pour transporter les marchandises. De plus, il est plus fréquent de voir une personne prise en flagrant délit s'opposer énergiquement voire violemment aux forces de l'ordre.
Des mesures à prendre
En évaluant la situation de la contrebande à Lang Son, Nguyên Khanh Quang, chef-adjoint du Département d'enquête et de lutte contre la contrebande, déclare que la région demeure toujours un point chaud des trafics, notamment aux frontières de Tân Thanh, Chi Mai et du chef- lieu de Dông Dang. Les marchandises importées sont très variées même si majoritairement, ce sont des articles de consommation fabriquées en Chine à un prix très faible. Le Département général des douanes a demandé aux succursales d'intensifier les mesures et les contrôles afin de lutter contre les marchandises importées illégalement, en particulier les armes, l'alcool, le tabac, les produits électroniques...À Lang Son, ces mesures ont été prises au pied de la lettre et concrètement appliquées. Pourtant, leur efficacité est limitée et cette année encore, un grand nombre de produits clandestins devrait débarquer sur les marchés.
Par Huong Linh - Le Courrier du Vietnam - 11 Janvier 2005
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